FNH N° 1064 VE

E CONOMIE

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DU 28/29/30 AVRIL 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Fête du travail

◆ Pas de grands rassemblements ni de festivités, mais des exigences fortes pour la préservation du pouvoir d’achat des citoyens. ◆ Le gouvernement n’a malheureusement pas pu mesurer sa cote d’(im)popularité. Le pouvoir d’achat en surbrillance

programmes d’urgence de soutien à plu- sieurs secteurs : 10 milliards de DH pour l’agriculture, 2 milliards de DH pour le tou- risme et 2 milliards de DH pour le trans- port, avec le soutien de 180.000 véhicules. Pour le soutien des produits de base, nous dépensons 747 millions de DH par mois

pour subventionner le blé tendre. Trois milliards de DH sont débloqués pour le sucre. L’Etat apporte un soutien supplémentaire à l’ONEE de 14 milliards de DH pour que le prix de l’électricité reste stable, sinon il aurait dû augmenter de 40%. Pour le butane, nous sommes passés de 9 milliards de DH en 2021 à 14 milliards de DH en 2022. D’autres

Cette fête du travail sera particulière, d’autant qu’elle est parasitée par la crise sanitaire liée au Covid-19 et tombe la veille de l’Aïd Al Fitr.

mesures ont été apportées en faveur des entreprises, comme la restitution de 13 milliards de DH de TVA» , a-t-il souligné le 18 avril lors de son passage à la Chambre des représentants. «Ces mesures ont eu un impact positif sur le pouvoir d'achat des citoyens et ont per- mis d'éviter des chocs au niveau des prix. Sans le système de soutien et les diverses mesures à caractère social prises par le gouvernement sous hautes instructions royales, les prix auraient pris des courbes terribles» , se défend-il. Arguments convaincants ? Aux yeux des syndicats, pas tout à fait. Car tant l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du tra- vail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) que la Fédération démocratique du travail (FDT) ont fait de la défense du pouvoir d’achat des ménages leur cheval de bataille, en demandant entre autres une revalorisation des salaires, voire une augmentation des pensions de retraite. « La fête du 1 er mai 2022 coïncide avec une conjoncture difficile marquée notamment par une flambée des prix et une stagna-

dant l’importance des doléances dans le cahier revendicatif des syndicats. Et la première, l’on s’en doute bien, concerne le pouvoir d’achat des ménages marocains. La forte poussée de la reprise écono- mique post-pandémie a entraîné de fortes distorsions entre l’offre et la demande et de fortes tensions au niveau des chaînes logistiques mondiales. L’inflation s’est ainsi mondialisée, aggravée par les consé- quences de la guerre en Ukraine. Le Maroc fait ainsi face à une flambée des prix des produits alimentaires et des prix des carburants, malgré les mesures de soutien prises par le gouvernement, dont notamment l’aide accordée aux transpor- teurs, jugée toutefois insuffisante par la profession. Aziz Akhannouch se targue néanmoins d’avoir déployé les grands moyens pour lutter contre l’ascension des prix. «Le gouvernement ne fait actuellement que gérer les incertitudes. Nous ne contrô- lons pas les crises ni leur timing. Nous faisons de notre mieux et avons lancé des

C e gouvernement semble avoir la baraka du débutant. A l’occa- sion de ce 1er mai, en effet, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et son équipe ne pourront pas prendre la mesure de l’am- pleur du mécontentement social. Cette fête du travail tombe non seulement la veille de l’Aïd Al Fitr, mais reste parasi- tée par la crise sanitaire liée au Covid-19 toujours présente, le tout sur fond de crise géopolitique internationale liée à la guerre russo-ukrainienne. En l’absence d’une forte mobilisation des centrales syn- dicales, elle n’aura donc pas forcément la même tonalité. Au même titre d’ailleurs que celles de 2020 et 2021, où il n’y avait ni rassemblements ni marche, pandémie oblige. Toutefois, pour ce 1 er mai 2022, si vrai- semblablement il n’y aura pas foule dans les rues lors de la traditionnelle parade des syndiqués, cela n’occultera pas cepen- Par D. William

Les élec- teurs ont de plus en plus l’impression de s’être fait cocufier par un gouver- nement qui «travaille»

en totale autarcie.

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