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ECONOMIE

JEUDI 16 ET VENDREDI 17 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Nouveau modèle de développement

◆ 180 séances organisées et 1.200 personnes consultées. ◆ Plusieurs préoccupations reviennent souvent, comme la justice sociale et territoriale, les libertés publiques ou encore la préservation des ressources nationales. La commission spéciale livre un bilan d’étape L e mandat de la Commission spé- ciale pour le nou- veau modèle de développement Par C. Jaidani Chakib Benmoussa : «le nouveau délai accordé de six mois permettra d’approfondir les consul-

Le capital humain est un chantier majeur sur lequel a travaillé la commission. Rita Lahlou, membre de la commission, a relevé quelques insuffisances, comme le faible niveau de scolarité au Maroc qui ne dépasse pas unemoyenne de six ans : l’un des plus faibles de la région MENA. 25% des élèves n’arrivent pas à maîtriser les compétences de base et 40% des étudiants quittent l’université sans aucun diplôme. Lahlou a soulevé également les défis à relever au niveau du système de couver- ture sociale, puisque 50% des ménages sont obligés de contribuer aux frais de santé. Abordant le volet social, Larbi Jaidi, membre de la commission, a noté que le NMD doit être global et intégré, mais aussi équi- table, solidaire et cohé- rent. Il a critiqué vertement la multiplication des pro- grammes sociaux, au nombre d’une centaine, et qui manquent de coordi- nation et de cohésion. Quant à Mohamed Tozy, membre de la commis- sion, il a estimé que «la profondeur stratégique du Maroc demeure rurale et qu’il faut prendre en considération cette dimension, d’autant que l’agriculture familiale joue un rôle important dans l’équilibre social et éco- nomique». ◆

(CSNMD) a été prolongé de six mois, jusqu’en jan- vier 2021, afin d’intégrer dans ses travaux les impli- cations et les transforma- tions engendrées par la crise de la Covid-19. Ce nouveau délai est une occasion pour la com- mission de présenter un bilan d’étape des consul- tations qu’elle a menées depuis son installation. Elle a organisé une vidéo- conférence avec la par- ticipation de quelques membres. A cet égard, 180 séances ont été orga- nisées et 1.200 personnes rencontrées. Pour ratis- ser large au niveau des consultations, six moyens de communication ont été déployés (les correspon- dances écrites, le digital, les rencontres citoyennes, la contribution des élèves, les projets des étudiants et les conférences accré- ditées). Ces travaux ont abouti à 6.200 contribu- tions. «A travers ces consulta- tions, nous avons recueilli les principales préoccu- pations et les attentes des citoyens et des acteurs. Elles se résu- ment à quelques axes clés comme la justice sociale et territoriale, les libertés publiques et la participa-

tations et d’intégrer la crise de la Covid-19 dans le rap- port final».

notamment le renforce- ment des outils de contrôle et de supervision, a été observée. Concernant le développement éco- nomique, la commission spéciale a relevé qu’il est primordial de préserver les ressources naturelles, surtout l’eau ainsi que d’améliorer la produc- tion nationale (moderni- sation du tissu productif, recherche & développe- ment, nouvelles rela- tions entre l’Université et l’entreprise). Par ailleurs, il faut également rendre confiance aux citoyens dans les institutions et les structures publiques. Mohammed Fikrat, membre de la commis- sion, a fait un exposé sur le volet économique et son rôle dans le NMD.

Il a relevé que le Maroc a lancé des programmes ambitieux en matière d’in- frastructures de base et au niveau des stratégies sectorielles. Il a dévelop- pé davantage son ouver- ture et sa libéralisation. «Malgré les avancées, des dysfonctionnements qui perturbent le déve- loppement du pays per- sistent. La croissance, par exemple, est insuffisante pour absorber le chômage et réduire les inégalités sociales et régionales. Le climat des affaires pré- sente toujours des limites, miné par la corruption qui enraye la compétitivité de l’économie. Le capital marocain s’oriente plus vers les activités de rente que des secteurs organi- sés», précise Fikrat.

tion politique, le dévelop- pement économique et la préservation des res- sources nationales», sou- ligne Chakib Benmousa, président de la CSNMD. S’agissant de la justice sociale et territoriale, trois domaines majeurs se dégagent : l’emploi, la santé et l’enseigne- ment. Pour ce qui est des libertés publiques, les personnes consultées ont relevé différents dys- fonctionnements, comme la faiblesse de la bonne gouvernance (corruption, économie de rente et conflit d’intérêt). On note également un soutien insuffisant à la culture et à l’innovation et la diversité sociale et culturelle. Une faible participation dans la gestion publique, avec

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