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ECONOMIE

JEUDI 16 ET VENDREDI 17 JUILLET 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Tourisme

◆ Le risque de fermeture de certaines villes à cause de la pandémie est un obstacle à la reprise touristique. ◆ Les opérateurs n’ont aucune visibilité sur leurs activités pour la saison estivale. ◆ Les remboursements des réservations de la période pré-Covid vont «bon train», selon les professionnels. Les opérateurs dans le flou total L es opérateurs touris- tiques continuent de subir les dégâts cau- sés par la crise sani- taire actuelle. La majo- Par B. Chaou

Khalid Benazzouz : «Nous com- prenons que cette situation n’est pas la faute des décideurs ; ils font du mieux qu’ils peuvent».

rité des établissements n’a pas encore rouvert et les moyens de transport vers certaines villes demeurent impossibles. C’est dire que l’incertitude sur la reprise du secteur du tourisme et de son écosystème persiste, surtout après le prolongement par le gouvernement de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 août. « Aujourd’hui, nous n’avons aucune visibilité sur la reprise. Certains établissements hôte- liers avec lesquels nous travail- lons n’ont pas encore démarré, et on ne voit pas vraiment de signes particuliers de reprise de l’activité touristique au Maroc », déclare Khalid Benazzouz, pré- sident de la Fédération natio- nale des agences de voyages du Maroc (FNAVM). Le confinement de certaines villes inspire inquiétude L’idée de compter sur le tou-

risme interne pour sauver «la saison» s’éloigne peu à peu à cause de l’absence de visibi- lité pour l’ensemble des opéra- teurs touristiques. Un manque de visibilité causé principalement par les mesures sanitaires prises par les autorités, qui peuvent aller jusqu’au confinement par- tiel ou total de certaines régions du Royaume, surtout qu’il peut s’agir de villes touristiques ou de stations balnéaires si les circons- tances l’imposent. D’ailleurs, le

re-confinement de certains quar- tiers de Tanger pose plusieurs interrogations et inspire inquié- tude, car la ville est connue pour son attractivité touristique. Il en est de même pour Safi. Même si elle n’est pas considérée comme ville touristique par excellence, il n’en demeure pas moins que son confinement a eu une influence négative sur les destinations réputées en tant que telle au Maroc. « Confrontés à cet éventuel risque

pendant leurs voyages, les tou- ristes locaux préfèrent rester chez eux et dépenser leur argent à l’achat du mouton au lieu de voyager et prendre le risque de rester coincés dans une autre ville », explique Khalid Benazzouz. Les touristes ne se sentent pas à l’abri d’une mesure sanitaire inopinée qui surviendrait durant leur séjour, et les opérateurs tou- ristiques non plus. « Les autorités ont le droit de fermer les villes à n’importe quel moment à cause de la Covid-19. Cette situation n’arrange aucun opérateur touristique, et encore moins les agences de voyages », rappelle Benazzouz. Et de poursuivre : « nous com- prenons bien que cette situation n’est pas la faute des décideurs, ils font du mieux qu’ils peuvent. Nous sommes conscients que les solutions vont prendre du temps à se mettre en place. Nous conti- nuons de résister du mieux que nous pouvons afin de sauvegar- der les emplois, et être là pour la relance en 2021 ». ◆

Les remboursements

Suite aux annulations de voyages causées par la crise de la Covid-19, les agences de voyages s’étaient retrouvées dans l’obligation de rembourser les réservations à leurs clients. Mais à cause de l’annulation des vols et la faillite de plusieurs compagnies aériennes, les agences ont eu du mal, dans un premier temps, à récupérer les avances faites par leurs clients auprès de leurs fournis- seurs. Il s’agit d’un montant total de 200 MDH, selon les données de la FNAVM. «Les agences de voyages ont traité ces difficultés en permettant aux clients de bénéficier d’avoirs sur leurs réservations après la levée de l’état d’urgence sanitaire. Nous donnons même la possibilité de se faire rembourser en liquide. Les garanties et cautions aident à réaliser ces remboursements et heureusement, il n’y a pas de compagnies avec lesquelles opère le Maroc qui ont fait faillite», explique Benazzouz.

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