FNH numéro 1007

E CONOMIE

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JEUDI 21 JANVIER 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Covid-19

◆ Le Maroc n’a toujours pas encore reçu une goutte des 65 millions de doses qu’il a commandées de Sinopharm et d’AstraZeneca. ◆ Le gouvernement pèche par une com- munication défaillante et un manque de transparence. ◆ L’incompréhension cède la place à la colère chez l’opposition. ◆ L’apparition des variants remettra-t-elle en cause la campagne de vaccination ? T oute date avancée pour le début de la campagne de vacci- nation n’est que pure spéculation en ce Par D. William Gros cafouillage autour des vaccins

En Inde, qui compte 1,3 mil- liard d’âmes et où une méga- campagne de vaccination a commencé samedi dernier, 300 millions de personnes doivent être immunisées d’ici fin juillet prochain. Face à des besoins aussi énormes, ce pays va-t-il exporter les vaccins produits par le Serum Institue of India (SII), sous le nom de Covishield ? Pas sûr. Et les propos du ministre des Affaires étrangères indien, Subrahmanyam Jaishankar, sont on ne peut plus clairs. Dans une déclaration à Reuters, il a notamment affir- mé que «l’Inde sera en mesure de décider des exportations de vaccins contre le coronavirus dans les prochaines semaines (…) quand nous aurons davan- tage de visibilité par rapport à nos besoins». Si l’on s’en tient aux propos de Jaishankar, il ne faut donc pas compter sur le vaccin d’As- traZeneca dans l’immédiat.

Vaccin qui fait davantage l’ac- tualité ces derniers jours au Maroc, au détriment de celui de Sinopharm.

cin anti-Covid-1», une «coo- pération globale» ainsi que la volonté de «s’ouvrir au Sud et au Nord (…) pour que le futur vaccin contre la Covid-19 soit accessible à tous, en particu- lier le continent africain». Malgré ce partenariat privilé- gié, qui devait faire du Maroc un pays prioritaire, rien n’a été reçu pour le moment sur les 40 millions de doses com- mandées à Sinopharm, dont le PDG et le DG ont récemment démissionné. Pourtant, le 16 janvier, la Serbie a reçu un million de doses du vaccin chinois Sinopharm, selon l’agence Xinhua, qui reprend l’annonce faite par le président serbe Aleksandar Vucic. A ce jour donc, le Maroc a l’es- carcelle vide : ni Sinopharm ni AstraZenaca. Pour seule expli- cation, le chef de gouverne- ment, Saad Eddine El Otmani, s’est contenté de dire, mardi, à la deuxième Chambre du

moment. C’est ce que l’on peut déduire des derniers dévelop- pements autour des vaccins anti-Covid-19 tant attendus au Maroc. Sur les tarmacs des aéroports, l’attente des 65 millions de doses commandées par le Royaume s’éternise. Il faut dire que les annonces intempestives du gouverne- ment sur la date de réception des vaccins disséminent, petit à petit, un parfum d’incom- préhension, voire de cacopho- nie quant à la gestion de ce dossier. Rappelons-le, le Maroc a acquis, selon les autorités, 25 millions de doses du vaccin AstraZeneca, qui doit prove- nir de l’Inde, et 40 millions de doses de celui du groupe chinois Sinopharm.

Mais où est le vaccin Sinopharm ?

A en croire les propos du ministre indien des Affaires étrangères, ce pays, qui doit approvision- ner le Maroc en vaccins d’AstraZene- ca, ne va pas exporter dans l’immédiat.

La question mérite d’être posée. On a cru, un moment, que le Maroc serait parmi les premiers pays à recevoir ses doses du groupe chinois. Et ce, eu égard à la nature du partenariat qui lie le Royaume à Sinopharm. Rappelons, en effet, qu’en août dernier, deux accords de coopération ont été signés avec ce groupe, «ouvrant la voie à une présence stratégique de Sinopharm au Maroc», comme l’avait d’ail- leurs laissé entendre leministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étran- ger, Nasser Bourita. Ces accords actaient ainsi la «coo- pération en matière d’essais cliniques de Phase III du vac-

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