F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 21 JANVIER 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Vague de froid ◆ Les zones montagneuses sont les plus touchées et des centaines de douars sont isolés. ◆ Les coupures de route perturbent l’approvisionnement des éleveurs en aliment de bétail. Des effets mitigés sur les filières
Par C. Jaidani
L a saison 2020/2021 est exceptionnelle à plusieurs niveaux. Elle fait suite à deux années successives de sécheresse et a accusé un sérieux retard au niveau de son démarrage à cause de l’insuffisance des pluies. Mais les intempéries ayant marqué le Royaume entre les 4 et 13 janvier 2011 ont complète- ment changé la donne, avec un volume pluviométrique de 83 mm, portant le cumul depuis le début de la saison à plus de 180 mm, soit une pro- gression de 5% par rapport la moyenne des 30 dernières années. Ces pluies bienfaitrices ont incité les agriculteurs à travail- ler leur terre. Ainsi, la superfi- cie totale semis en céréale d’automne a atteint les 4,1 millions d’hectares. Avec les semis précoces, elle devrait culminer à 4,3 millions d’ha. Ces changements climatiques se sont accompagnés par une vague de froid exceptionnelle. Selon les informations recueil-
Les parcours natu- rels dans les zones montagneuses sont couverts par la neige. Les éleveurs trouvent des diffi- cultés à s’approvi- sionner en aliments de bétail.
L’apport en eau de ces dernières semaines
lies auprès de la Direction nationale de la météorolo- gie, les températures sont en baisse de 2 à 3 degrés par rapport à la moyenne. Cette baisse de tempéra- ture est généralisée à tout le territoire national. Certaines régions désertiques comme Ouarzazate, Tinghir ou Merzouga ont enregistré des chutes de neige. Dans les zones monta- gneuses, le thermomètre a atteint par endroit - 10 degrés. Ce climat glacial a été fortement ressenti dans
de nombreux patelins. Selon le ministère de l’Intérieur, des centaines de douars ont été complètement isolés à cause des perturbations de la cir- culation. Certaines provinces ont, en effet, connu des dif- ficultés d’approvisionnement en aliment de bétail à cause des neiges, ce qui a occa- sionné, notamment en zones de montagne, des fermetures de routes et donc des diffi- cultés à assurer l’alimentation régulière du cheptel. Pour les autres régions, au contraire, la situation se pré- sente sous de bons auspices. L’apport en eau de ces der- nières semaines a permis d’enrichir les parcours natu- rels et de tirer vers le bas les prix de l’aliment de bétail. Le département de tutelle a annoncé que la situation sani- taire du cheptel national est satisfaisante dans l’ensemble des régions du Royaume. Les dernières précipitations et les chutes de neige laissent présager une production four-
ragère importante qui contri- buera à la couverture des besoins du cheptel national. Au niveau des filières végé- tales, les cultures sous serre sont fortement affectées par la baisse des températures, qui ne sont pas favorables à la croissance des plants ni à la maturation des fruits et légumes. En dépit de ces contraintes, les exploitants sont optimistes. «Cette baisse de température reste acceptable. Dans l’en- semble, elle n’a pas d’effets néfastes sur les plantations, excepté un ralentissement de la croissance des céréales. Certaines variétés sont parfai- tement adaptées à ce genre de climat et peuvent résister à la baisse de la chaleur. Mais dans l’ensemble, on s’attend à une bonne saison si les conditions météorologiques demeurent favorables d’ici le mois de mars», souligne Mohamed Bentaki, président d’une coopérative dans la région de Benslimane. ◆
a permis d’enrichir les parcours naturels et de tirer vers le bas les prix de l’aliment de bétail.
A cause des intempéries, l’accès aux exploitations pour la récolte des fruits et légumes devient difficile. Cela réduit l’offre des produits et perturbe l’approvisionnement des marchés. Les distributeurs et les marchands font appel aux stocks conservés dans les chaînes frigori- fiques et profitent de l’occasion pour augmenter les prix. Pour le moment, certains produits ont connu quelques hausses, qui restent insignifiantes. Mais si la vague de froid venait à perdurer avec de fortes intempéries, le risque de flambée des prix n’est pas à écarter. Risque de hausse des prix des fruits et légumes
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