ACTUALITÉS
LA MRC PRÉSENTE SON NOUVEAU PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA ZONE AGRICOLE
FRANCIS LEGAULT Initiative de journalisme local (IJL) L’Argenteuil francis.legault@eap.on.ca
les années à venir en mettant l’accent sur la pérennité et la diversification de notre agriculture », ajoute-t-il. Il faut dire que l’agriculture occupe une place importante dans Argenteuil : 35% de la superficie de la MRC est en zone agricole et les 168 entreprises de ce domaine ont généré un chiffre d’affaires d’environ 47 M$ en 2020 tout en fournissant du travail à près de 250 personnes. Cependant, on notera qu’en une décen- nie, une vingtaine d’entreprises agricoles ont fermé leurs portes alors que le nombre d’hectares de terres agricoles est resté inchangé. Par contre, la valeur de celles- ci a explosé : elles valent désormais 3,5 fois plus qu’en 2010, ce qui peut être un obstacle pour des entrepreneurs qui veulent se lancer en affaires dans ce domaine. Huit projets Un comité, composé d’une vingtaine de membres provenant majoritairement du milieu agricole, a piloté la révision du PDZA et a identifié trois orientations pour celui-ci, soit le soutien à la relève agricole, l’accessibilité locale des produits du terroir d’Argenteuil et la préservation de l’environnement dans un contexte de changements climatiques. Huit projets ont ainsi été mis de l’avant, des projets qui pourraient mis en place dans un avenir plus ou moins proche selon la nature de ceux-ci. L’un d’eux est la mise en place d’un pôle alimentaire et la mutua- lisation de services pour les entreprises agroalimentaires de la région. « Présentement, on n’a pas de lieu phy- sique de vente à l’année des produits de nos producteurs, explique Jonathan Palardy, agent de développement agro-alimentaire à la MRC. Serait-il aussi possible d’avoir des cuisines commerciales que les producteurs pourraient se partager pour transformer leur production? Pourrait-on trouver tout cela, la vente et la transformation, en un
La MRC d’Argenteuil a officiellement adopté son Plan de développement de la zone agricole (PDZA) révisé, un outil de planification qui vise à mettre en valeur et à favoriser le développement du potentiel du territoire agricole. Huit projets porteurs ont ainsi été identifiés qui pourraient favoriser l’accès aux pro- duits du terroir de la région. La MRC d’Argenteuil a été l’une des premières au Québec à adopter un PDZA en 2011. Ceci a mené, entre autre, à l’embauche d’un agent de développement agro-alimentaire à la MRC, Jonathan Palardy, toujours en poste aujourd’hui, ainsi qu’au déploiement du projet d’agriculture commu- nautaire et du programme L’Arterre, pour jumeler d’aspirants-agriculteurs avec des propriétaires terriens. Mais après plus d’une décennie, ce PDZA devait être revu pour mieux répondre aux besoins d’aujourd’hui des agriculteurs. « Depuis l’adoption de son premier PDZA en 2011, de nouveaux défis et de nouvelles dynamiques ont émergé dans les secteurs agricoles et bioalimentaires de la MRC, a déclaré Scott Pearce, préfet de la MRC d’Argenteuil. C’est dans cet esprit d’adap- tation et d’amélioration que nous avons entrepris cette révision. Nous avons pris en compte les besoins diversifiés et évolutifs de notre communauté. Ce plan n’est pas le nôtre, c’est celui de la communauté.» Le préfet a souligné qu’une approche collaborative a été utilisée pour intégrer l’expertise de nombreux acteurs du milieu agricole argenteuillois dans cette révision du Plan. « Ce PDZA révisé guidera nos actions pour
Selon Jonathan Palardy, agent de développement agro-alimentaire à la MRC d’Argenteuil, des comités porteurs seront mis en place rapidement pour voir à la réalisation des huit projets que le PDZA révisé propose. (Francis Legault, EAP)
même lieu? » La mise en place de pratiques agricoles adaptées aux changements climatiques, le développement des petits fruits et des pro- duits forestiers non-ligneux (champignons, plantes médicinales…), la mise en valeur des attraits agricoles, l’amélioration de l’accès aux denrées agricoles de la MRC, la construction d’un petit abattoir et d’une salle de découpe pour les produits carnés, le développement du potentiel acéricole du territoire et l’optimisation du transport des denrées et fournitures agricoles sont les autres projets porteurs du PDZA révisé. Selon monsieur Palardy, des comités porteurs seront mis en place dans un avenir proche pour voir à la réalisation des projets identifiés. Paroles de producteurs Différents producteurs et entrepreneurs gravitant autour du monde agricole ont indi- qué que cette révision du PDZA et les projets qui en découlent devraient grandement les aider. C’est le cas de Stéphane Guay, proprié- taire de la Ferme Guayclair de Brownsburg- Chatham qui produit des bovins de bouche- rie. La mutualisation de services pour les entreprises agroalimentaires, par exemple l’ouverture d’une cuisine commerciale à partager entre producteurs, serait un plus pour la région selon lui. « Le plus grand enjeu est d’avoir des emplacements certifiés par le ministère de l’Agriculture où on serait capable de produire en grande quantité et de façon collective, dit-il. Si je n’ai besoin d’une cuisine qu’une journée par semaine, je ne vais pas investir pour en faire une chez moi même si c’est dans ma cour. Présentement, il faut aller à Ste-Agathe. Peut-on garder notre monde dans la région? Peut-on les mettre dans le même bâtiment? Il faut arrêter d’être égoïste
et penser collectivement. » Laura-Anne Montpetit, copropriétaire de la Fermette des Herbes chouettes de Brownsburg-Chatham, a pu louer une terre de la Ferme Guayclair justement grâce à la plateforme L’Arterre. Elle indique que c’est cela qui a permis de lancer son entreprise et voit d’un bon œil que le PDZA révisé vise à poursuivre l’implication de la MRC dans cette plateforme tout en développant d’autres filières, comme le tourisme agro- alimentaire et une meilleure distribution des produits agricoles. « Pour les prochaines années, on veut augmenter notre offre de produits, être plus présents dans différents commerces et restaurants locaux et à l’extérieur de la région, dit-elle. On veut aussi développer le côté agro-touristique à la ferme. » De son côté, la Brasserie Sir-John, de Lachute, collabore régulièrement avec des producteurs agricoles locaux pour inclure leurs produits dans ses bières ou dans ses plats offerts en salle à manger. L’un des projets du PDZA révisé est le développement des produits forestiers non-ligneux (PFNL) sur le territoire d’Argenteuil, ce qui attire particulièrement l’entreprise. « On a beaucoup expérimenté dans nos recettes avec des petits fruits que l’on connaissaient très peu, comme la camerise, explique Joël Dupras, copropriétaire de la brasserie. Avec un accès local à ces petits fruits, on voit plein de possibilités différentes, comme faire des types de bières auxquels les gens ne sont peut-être pas habitués. On souhaite qu’il y ait un accessibilité plus facile et en plus grande quantité. » Il est possible de consulter le Plan de développement de la zone agricole révisé de la MRC d’Argenteuil en visitant le argenteuil. qc.ca, sous la rubrique « Agriculture » de l’onglet « Documentation et publications ».
Stéphane Guay, propriétaire de la Ferme Guayclair, l’aménagement d’une cuisine commerciale qui pourrait être utilisée par tous les producteurs de la région devrait permettre d’éviter que ces derniers ne doivent aller ailleurs pour préparer certains de leurs produits. (Photo gracieuseté MRC d’Argenteuil)
Made with FlippingBook Ebook Creator