ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 16 JANVIER 2025
Le Maroc veut faire passer la part du dessalement dans l’approvisionnement en eau potable de 4% aujourd’hui à 40% d’ici 2030.
Dessalement de l’eau de mer
gnant la gravité de la situation et la nécessité d’une réponse immédiate et ambitieuse. Cette ambition se traduit par un plan colossal visant à faire évoluer la structure de la four- niture en eau potable, qui est actuellement assurée à hau- teur de 4% par le dessale- ment, 67% par les barrages et eau de surface et 29% par les puits et eaux souterraines. L’objectif est de faire passer la part du dessalement dans l’approvisionnement en eaux potable de 4% aujourd’hui à 40% d’ici 2030, avec une capacité de production totale qui atteindra 1,7 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par an. Une ambition d’ailleurs confirmée, samedi dernier, par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de la session ordinaire du Conseil national du Rassemblement national des indépendants. «Nous continuerons à renfor- cer l'infrastructure en ache- vant la construction de 15 grands barrages, en accélé- rant le rythme du programme de connexion des bassins hydrauliques et en mettant en
manière proactive, en diver- sifiant ses sources d’approvi- sionnement. La construction de barrages, longtemps pilier de la politique hydraulique du Royaume, se complète désormais par un recours croissant aux ressources non conventionnelles, à commen- cer par le dessalement de l’eau de mer. Ce virage stra- tégique, amorcé sous l’im- pulsion directe du Souverain, a pour ambition d’assurer la pérennité de l’accès à l’eau potable, tout en réduisant la pression sur les nappes sou- terraines. La vision royale repose sur un constat lucide : la rareté de l’eau est une problématique mondiale, mais le Maroc, en raison de sa position géogra- phique, en subit de plein fouet les conséquences. «L’un des défis majeurs auxquels est confronté notre pays est la problématique de l’eau, qui ne cesse de se complexifier du fait de la sécheresse, de l’impact du changement cli- matique et de la croissance naturelle de la demande», déclarait le Roi dans son der- nier discours du Trône, souli-
www.fnh.ma epuis six années consécu- tives, le Maroc fait face à une sécheresse d’une rare inten- sité, un phénomène aggravé par le dérèglement clima- tique. Les nappes phréatiques s’amenuisent, les barrages affichent des taux de remplis- sage préoccupants (28,2% Actuellement, le Royaume compte 15 stations de dessalement opérationnelles, produisant 192 Mm 3 /an, dont plus de 80 Mm 3 principalement destinés à l'eau potable. Par D. William D Un rempart contre le déficit hydrique Face à une sécheresse structurelle qui s’est intensifiée ces dernières années, le Maroc a initié un ambitieux programme de dessalement de l’eau de mer, porté par la vision royale qui place la gestion de l’eau au cœur des priorités nationales. seulement au 15 janvier 2025) et la demande en eau potable ne cesse de croître, particu- lièrement dans les grandes métropoles. Le stress hydrique est devenu une réalité structurelle. Face à cette situation critique, le Maroc a choisi d’agir de
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