FNH N° 1180

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 16 JANVIER 2025

Les PME-PMI les plus astucieuses doivent trouver refuge dans des marchés de niche porteurs.

ration de chefs d’entreprises stratégiques), ainsi que ceux impliqués dans la promotion de l’investissement et du capi- tal-investissement, tels que les fonds souverains, les fonds de capital risque (Hedge funds), les fonds de pension, les banques multilatérales de développe- ment ainsi que les banques et agences de développement nationales, les investisseurs institutionnels et les business angels. Les partenariats public-pri- vé (PPP) peuvent aujourd’hui être chapeautés par d’autres formes, posant ainsi les jalons d’accords de développement multisectoriels. Ces partena- riats peuvent être réalisés dans le cadre de création de fusions d’entreprises de deux pays désireux de travailler dans un cadre stratégique clairement défini, et en s’inscrivant dans un cadre temporel nécessaire- ment plus long que celui des simples mandatures électorales (5 ou 6 ans chez nous). L’un des atouts majeurs de nos associés ou co-contractants est que le sommet de l’État marocain peut leur offrir la pos- sibilité de signer des accords de partenariat sur des temps très longs pouvant s’étendre sur plusieurs années, voire des

les chaînes de valeurs indus- trielles régionales (nearshoring, friendshoring), voire mondiales (au travers d’accords de parte- nariat avec le G2 : Etats-Unis et Chine), il faut avant tout pouvoir émerger comme valeur sûre, acteur de référence ou incon- tournable au niveau national et régional. A cet effet, il faut que la «Proof of product» soit faite au niveau industriel local, et qu’elle soit solide. Dès lors qu’un produit est répertorié aux normes et standards internationaux, s’il peut être produit ici à un coût inférieur à celui des autres mar- chés de production, la colo- calisation, qui est une forme de délocalisation conçue pour apporter de la valeur aux deux territoires, s’impose d’elle- même. Le marché très prisé des M&A (pour la consolidation par le biais de fusions ou acqui- sitions) pour le capital-inves- tissement n’est rendu possible que lorsque la coopération bila- térale ou multilatérale est entre- vue comme un facteur démul- tiplicateur en termes de retour sur investissement engagé par les différents porteurs de pro- jets de développement. La croissance inclusive, quant à elle, se réalise lorsque les écosystèmes industriels locaux intègrent des acteurs écono- miques de proximité dans leur chaîne de production (les rai- sins de la grappe ou du clus- ter), capables d’ajouter une valeur significative au pro- duit final, tout en respectant les exigences de qualité et de délai fixées par des marchés de consommation exigeants. Ces sous-traitants doivent être impliqués dans la production de matières premières, de pro- duits semi-finis ou finis. Il est essentiel de garder à l’esprit que les procédés industriels dans leur ensemble, font inter- venir une multitude d’acteurs, depuis l’amont de la chaîne res- ponsable de la production ou de l’achat des intrants, jusqu’à l’aval où le produit livré est de plus en plus élaboré et sophis- tiqué.

Et ce sont ces différents degrés d’élaboration et de sophisti- cation atteints par les acteurs économiques locaux (élus, financiers, technologues, approvisionneurs, transpor- teurs, élaborateurs, transforma- teurs, vendeurs…), qui péren- nisent plus ou moins le cycle de vie d’une entreprise industrielle. F.N.H. : Quelle est l'évo- lution du concept de co- développement en Afrique et quels sont les éléments clés des nouveaux parte- nariats stratégiques impli- quant le Maroc dans ce cadre ? K. D. : Le co-développement en Afrique dans sa première phase conceptuelle consistait à dire que l’on allait investir en Afrique, et/ou donner de l’aide, pour fixer les populations autochtones, et ce pour notam- ment éviter les mouvements migratoires non désirés, tout en encourageant les diasporas à retourner vers leur continent d’origine. Aujourd’hui, la colocalisation est un phénomène qui associe divers acteurs : les participants aux rencontres de coopération de haut niveau, les fondations, les ONG, les représentants du monde des affaires (confédé-

décennies. Aujourd’hui,

le discours ambiant bien compris de tous, est qu’il ne s’agit plus «d’ar- racher l’Afrique à sa misère», mais d’accepter de l’accompa- gner dans son développement, en la traitant d’égal à égal, avec respect et aucune condescen- dance. Pour libérer notre plein potentiel de croissance environnemen- tal, social et de gouvernance (ESG ), nos dirigeants étatiques doivent continuer d’œuvrer effi- cacement dans le scellement de partenariats stratégiques avec l’Europe voisine, avec le G2, les pays du Conseil de coopération du Golfe et notre deuxième maison, l’Afrique. Ce qui est de bon augure pour notre économie en 2025, c’est l’envol de notre secteur tou- ristique avec 17,4 millions de visiteurs cette année, le niveau de flux net des investisse- ments directs étrangers (IDE) qui va s’établir aux alentours de 25 milliards de dirhams, et les transferts des MRE qui devraient atteindre les 110 à 115 milliards de dirhams pour 2024. ◆

 En termes d’exportations, le secteur automobile marocain a atteint 15,3 milliards de dollars en 2023, avec des prévisions de 20 milliards de dollars d’ici 2026.

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