FNH N° 1180

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 16 JANVIER 2025

Fruits et légumes Les prix repartent à la hausse Cette hausse, qui risque de s’accentuer au cours du mois de Ramadan, s’explique par la sécheresse, la grêle et le démarrage de l’export. Par C Jaidani

l’Association des négociants du marché de gros de Casablanca. Pour le mois de Ramadan, il note qu’ «il n’y a pas beaucoup de visibilité. Des incertitudes planent pour cette période, étant donné que la saison agri- cole dans son ensemble tra- verse une phase difficile mar- quée par un déficit hydrique important. La baisse de la température et la grêle com- pliquent davantage la situation. La campagne de l’export, qui a démarré récemment, devrait réduire l’offre à destination du marché local. Les producteurs ont des engagements envers leurs clients à l’international qu’ils doivent honorer, sinon ils risquent de payer de lourdes pénalités ou la résiliation de leurs contrats. Les exportations devraient durer le temps que les produits concurrents des autres pays, notamment médi- terranéens, deviennent dis- ponibles. La situation devrait retrouver la normale à partir du mois de mars». Pour leur part, les producteurs ne disent pas autre chose. Ils sont sceptiques quant au bon déroulement de la saison. «La campagne de production des primeurs et autres légumes a connu un démarrage tardif à cause des conditions cli- matiques défavorables. Outre la sécheresse, nous étions confrontés à l’indisponibilité des semences en quantités suffisantes et d’autres intrants. Nous avons également été pénalisés par certaines mala- dies. A la fin de l’automne, nous avons subi des températures élevées qui ont muri les pro- duits précocement. Cela nous a contraints à vendre nos récoltes à perte et à ne pas constituer de stocks en quantité suffisante. Il faut rappeler que nos clients étrangers nous imposent des normes très rigoureuses. Nous sommes obligés d’investir pour assurer la certification des pro- duits et respecter les standards exigés» , explique-t-on auprès de l’Association des produc- teurs des fruits et légumes (APEFEL). ◆

C

omparativement aux prix des viandes rouges et des produits avicoles qui ont connu une flambée record, ceux des fruits et légumes sont restés assez abordables malgré quelques pics saisonniers. Toutefois, ces derniers temps, ils repartent à la hausse et tout semble présager que cela devrait perdurer. Les consommateurs sont inquiets du fait que ce renchérissement intervient à un mois et demi du Ramadan. De l’avis des professionnels du secteur et des experts, la hausse, qui a commencé à par- tir de novembre dernier, s’ex- plique par différents facteurs, notamment la sécheresse qui a

impacté la production, la vague de froid qui sévit actuellement et le démarrage de l’export. Pour sa part, le haut-commis- sariat au Plan (HCP) a annoncé une hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC), au cours de cette période, de 5,3% pour les fruits, et de 1,1% pour les légumes. Selon des opé- rateurs du secteur, «la même tendance devrait se poursuivre en décembre 2024 et janvier 2025» . Cette hausse des prix a touché particulièrement les pri- meurs. Les tomates, qui repré- sentent la plus grande partie de cette catégorie, ont vu leurs prix passer d’une fourchette de 3,50-5 DH/kg il y a un mois, à 5-8 DH/kg actuellement. Au marché de gros de Casablanca, de nombreux pro- fessionnels ont confirmé ce constat. «Nous avons constaté derniè-

rement une hausse des prix. L’offre a baissé par rapport à la normale, touchant les produits à forte consommation comme les tomates, les pommes de terre, les oignons et aussi cer- tains fruits. Les stocks s’ame- nuisent de plus en plus. Il faut noter que les marchés de gros sont approvisionnés directe- ment des exploitations. Nous sommes habitués à cette flam- bée au cours de l’hiver, car les producteurs trouvent quelques difficultés pour mener à bien les récoltes. La durée de travail se rétrécit, car les journées sont courtes et les nuits plus longues. Du coup, les heures de travail ne sont pas les mêmes comme en été ou pendant les autres sai- sons. Aussi, les récoltes se font dans un contexte plus compli- qué accentué par les aléas cli- matiques», souligne Mohamed Joubel, secrétaire général de

L’offre a baissé par rapport à la normale, touchant les produits à forte consommation comme les tomates, les pommes de terre, les oignons et aussi certains fruits.

 Les producteurs accordent la priorité aux marchés étrangers pour honorer leurs contrats et dégager de bonnes marges.

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