E CONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 19 MAI 2022
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Équilibres macroéconomiques
◆ Fitch Ratings a confirmé la notation souveraine à long terme du Maroc à «BB+» avec une perspective stable. ◆ Pour l’agence, les déficits importants et le ralentissement économique entraîneront une augmentation de la dette publique. Les prévisions de Fitch Ratings
2021 à 5,8% du PIB en 2022, en raison de la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie. Les exportations marocaines de phosphates compenseront en partie l'augmentation des importations, car les prix des engrais ont encore augmenté en raison d'une pénurie mon- diale résultant des sanctions imposées à la Russie. Les recettes touristiques, elles, seront probablement plus éle- vées en 2022, mais inférieures au niveau d'avant la pandé- mie. «Nous nous attendons à ce que le déficit se réduise à 3,7% en 2023, à mesure que les prix des produits de base baissent et que les exporta- tions continuent d'augmenter parallèlement aux revenus du tourisme», précisent les ana- lystes. Dette élevée, la composi- tion réduit les risques : les déficits importants et le ralen- tissement économique entraî- neront une augmentation de la dette publique en 2022 à 79% du PIB et 81,6% en 2023, contre 74,2% en 2021. Pour Fitch, «la dette sera globale- ment stable à partir de 2023. Cependant, la flexibilité du financement budgétaire est étayée par l'accès à une large base d'investisseurs nationaux et un solide soutien des créan- ciers officiels. 77% de la dette du Trésor étaient libellés en dirhams à fin 2021, limitant les risques de change», souligne- t-on. ◆
de maintenir son taux direc- teur à 1,5% pour soute- nir l'économie et atténuer les effets de la conjonc- ture internationale défa- vorable. Si les pressions inflationnistes persistent, BAM pourrait resserrer sa politique monétaire en 2022» , ajoute l'agence de notation. Choc des prix des matières premières : le Maroc est vul- nérable aux fluctuations des prix des matières premières. Il importe 90% de ses besoins énergétiques, et depuis que l'Algérie a fermé l'accès au gazoduc GME, le pays dépen- dra davantage du charbon ou des produits pétroliers pour la production d'électricité. Les importations d'énergie ont représenté en moyenne 6,3% du PIB par an sur la période 2017-2021. «Nous prévoyons donc une facture énergétique plus élevée en 2022. De plus, le conflit a perturbé l'approvi- sionnement en blé à l'échelle mondiale. L'Ukraine et la Russie ont fourni environ 20% des importations céréalières du Maroc. Face à une baisse de la production nationale, le Maroc devra chercher de nou- veaux fournisseurs à un coût plus élevé, ce qui exercera une pression sur la balance commerciale» , indique sur ce point l'agence new-yorkaise. Pressions sur le comptant courant : Toujours selon Fitch, le déficit de la balance com- merciale passera de 2,4% en
Face à une baisse de la production nationale du blé, le Maroc devra trouver de nouveaux four- nisseurs à un coût plus élevé.
tion de la production agricole couplée à un environnement international défavorable. Nous prévoyons une reprise à 3% en 2023 (pour se rappro- cher de la médiane «BB» pro- jetée à 3,5%). Les répercus- sions du conflit en Ukraine et les perturbations prolongées des chaînes d'approvisionne- ment mondiales représentent les principaux risques à la baisse pour nos perspectives de croissance» , explique Fitch. Pressions inflationnistes : en 2021, l'inflation a été en moyenne de 1,4%. Au T1-2022, l'inflation s'est accélérée à 4% en glissement annuel en moyenne, reflétant la hausse des prix de l'alimentation, de l'énergie et des transports. «Nous tablons sur une inflation moyenne de 4,7 % en 2022, avant de redescendre à 2% en 2023, mais nos prévisions comportent des risques haus- siers. En mars, BAM a décidé
L a note «BB+» du Maroc traduit une composition favo- rable de la dette, des coussins de liquidité externes confortables et une stabilité macroéconomique, reflétée par une inflation et une volatilité du PIB relative- ment faibles avant la pandé- mie. Ces atouts sont contre- balancés par la faiblesse des indicateurs de développement et de gouvernance, des défi- cits budgétaire et courant plus importants que ceux des pays comparables. Coup dur pour la reprise : en 2021, la croissance du PIB a rebondi à 7,4%, après s'être contractée de 6,4% en 2020. «Nous prévoyons que la croissance ralentira à 1,1% en 2022, en raison de la pire sécheresse depuis des décen- nies, entraînant une contrac- Par Y. Seddik
Pour Fitch, si les pres- sions infla- tionnistes persistent, BAM pour- rait resserrer sa politique monétaire en 2022.
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