FNH N° 1117

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 20 JUILLET 2023

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3,6% en 2024. La pluviométrie en question La croissance économique nationale prête ainsi le flanc à nombre de facteurs exogènes et endogènes. Outre l’évolu- tion de la conjoncture interna- tionale et ses impacts sur le Royaume (demande étrangère adressée au Maroc, prix des matières premières…), l’un des paramètres les plus impor- tants qui peut la brider reste la pluviométrie. Or, cette der- nière est un élément sur lequel l’exécutif n’a aucun moyen

d’action. De plus, le Maroc est confronté à un déficit des res- sources hydriques très inquié- tant inhérent à des épisodes de sécheresse de plus en plus récurrents et sévères qui com- promettent les performances du secteur agricole, princi- pal driver de la croissance. Et compte tenu du fait que le PIB non agricole n’est pas suf- fisamment robuste, la crois- sance de l’économie natio- nale reste globalement molle et irrégulière par rapport aux ambitions de développement

du Royaume, et ne permet pas d’absorber la masse de jeunes qui se retrouvent sur le marché du travail chaque année. Au premier trimestre 2023, le taux de chômage est ainsi passé de 12,1% à 12,9% au niveau national : il reste plus élevé parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (35,3%), les diplô- més (19,8%) et les femmes (18,1%). Sur ce registre d’ail- leurs, les Marocains sont très pessimistes. Car d’après les résultats de l’enquête perma- nente de conjoncture publiés lundi dernier par le HCP, au deuxième trimestre 2023, 85,3% (vs 4,9%) des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 pro- chains mois. Le solde d’opi- nion est resté ainsi négatif à moins 80,4 points contre moins

81,4 points un trimestre aupa- ravant et moins 81,1 points un an auparavant. Parallèlement, les ménages ressentent une dégradation de leur niveau de vie et de leur situation financière, soulignent leur incapacité à épargner et s’attendent à une augmen- tation des prix des produits alimentaires au cours des 12 prochains mois. Un faisceau de signaux qui montre que l’environnement économique actuel plombe le moral des ménages, qui est au plus bas depuis 2008 au second tri- mestre. L'indice de confiance des ménages (ICM) s’éta- blissant à 45,4 points au lieu de 46,3 points enregistrés le trimestre précédent et 50,1 points le même trimestre de l’année précédente. ◆

La mollesse de la croissance économique nationale ne permet pas d’absorber la masse de jeunes qui se retrouvent sur le marché du travail chaque année.

La Russie a annoncé, lundi, qu’elle ne renouvellera pas l’initiative céréalière de la mer Noire, un ensemble de deux accords parrainés par les Nations unies et la Turquie et conclus séparément avec Kiev et Moscou en juillet 2022. L’annonce a été faite par le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, qui a confirmé l’arrêt de l’initiative ayant permis de transporter plus de 32 millions de tonnes de denrées alimentaires vers 45 pays sur trois continents, selon les chiffres de l'ONU. «L'accord céréalier est arrêté. Lorsque la partie de l'accord sur la mer Noire concernant la Russie sera mise en œuvre, la Russie reprendra immédiatement la mise en œuvre de l'accord», a déclaré Peskov lors d’une téléconférence avec des journalistes. La Russie a annoncé à maintes reprises son intention de se retirer de cet accord, pointant une mise en œuvre «déséquilibrée» ainsi que «l’absence de progrès concrets» concernant une série de conditions posées par Moscou. L'initiative a été prorogée au forceps pour une durée de deux mois, le 17 mai dernier, à l’issue d’intenses négociations, sans pour autant régler les principaux points d’achoppement liés à la partie russe de l’accord. En avril dernier, Moscou avait, en effet, conditionné la prorogation de l’accord à la réalisation de progrès concer- nant cinq exigences, allant de la reconnexion de la banque russe spécialisée dans l'agriculture Rosselkhozbank à la reprise du fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa. Or, une portion de cette infrastructure de près de 2.400 km de long a été détruite le 5 juin près de Massioutovka, un petit village dans la région de Kharkiv (nord-est de l'Ukraine). Un acte dont Moscou et Kiev s’ac- cusent d’en être responsables, mais qui risque d'avoir un «impact négatif» sur l'avenir de l'accord céréalier, selon le Kremlin. Le dernier navire concerné par l’accord céréalier, le navire Samsun, battant pavillon turc, a quitté le port ukrainien d’Odessa le 16 juillet dernier. L'initiative céréa- lière a été renouvelée en novembre, mars et mai. Mer Noire : 32 millions de tonnes de céréales exportées

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