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ECONOMIE
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JEUDI 20 JUILLET 2023
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Textile et habillement
◆ Dans une perspective de s’ouvrir davantage sur les marchés extérieurs, le Maroc ambitionne d’augmenter les exportations de textile à 50 milliards de dirhams. ◆ Si les professionnels du secteur affichent leur enthousiasme, ils demeurent néanmoins convaincus que l’une des conditions indispensables pour y parvenir est le développement de l’amont textile, considéré comme le maillon faible de la chaîne de production. L’amont avance à reculons
sur les professionnels du textile à l’échelle natio- nale. D’où l’importance de renforcer la position du Maroc sur la chaîne de valeur en passant de la sous-traitance à la pro- duction de produits 100% made in Morocco et jouis- sant d’une compétitivité sur le marché mondial.
sement ou de programmes de subventions spécifiques pour le secteur textile, afin de sou- tenir financièrement les nou- velles entreprises, de même que les petites et moyennes entreprises existantes» , pré- cise Atfi. De son côté, Mohamed Joumani, administrateur chargé du développement de l’amont textile à l’Amith, affirme que l’amont textile représente plus de 65% de la chaîne de valeur des pro- duits. «C’est une industrie capitalistique, énergivore et à cycle long qui nécessite beaucoup de fonds de roule- ment pour assurer les stocks de matières premières et pro- duits. C’est pour cette raison que l’amont textile est géné- ralement initié par des entre- prises publiques, et ce n’est qu’après que le privé a pris le relais» , indique-t-il. Et de poursuivre : «Afin d’être compétitif, l’amont textile nécessite une modernisa- tion continue et soutenue des équipements et aussi de la recherche et développe- ment pour innover. Les fac- teurs de production élevés (amortissement, énergie, frais financiers, frais de recherche, etc.) ont affecté la compétiti- vité de l’amont textile et ont conduit à la fermeture de plu- sieurs groupes. Cependant, pour développer l’aval, il faut un amont fort capable de répondre à ses besoins en
L’amont textile nécessite une modernisation
continue, et sou- tenue des équi- pements, et aussi de la recherche et développement pour innover.
Une industrie capitalis- tique, énergivore et à cycle long Pour Abderrahmane Atfi, pré- sident de la délégation régio- nale de l’Amith Casablanca, la dépendance élevée aux intrants s’explique par plu- sieurs facteurs, à savoir : perte de l’industrie marocaine de l’amont suite à l’avène- ment des importations mas- sives provenant de Chine, Turquie, etc.; absence d’inci- tations fiscales pour encou- rager la production locale de matières premières, notam- ment en accordant des avan- tages aux entreprises qui pro- duisent des intrants au Maroc; absence d’une aide ou sub- vention à l’amont textile qui est une industrie énergivore. Il est donc essentiel de recen- trer l’attention des autorités publiques sur l’amont textile, puisqu’il attire actuellement très peu d’investisseurs dans le Royaume en raison de coûts jugés très lourds. «Il faudrait encourager la création de fonds d'investis-
cours pour améliorer l'inté- gration du secteur et le rendre conforme aux exigences des marchés mondiaux. Néanmoins, cette mondia- lisation semble plutôt des- servir un axe majeur dudit secteur qu’est l’amont tex- tile. De fait, le Royaume reste fortement dépendant des marchés extérieurs et sa capacité d’exportation des produits finis est fortement tributaire de ses importations des matières premières (fil, tissu et accessoires). Chiffres à l’appui, 85% des intrants dans la production nationale sont importés. Qui plus est, une concurrence accrue induite par les pro- duits en provenance des pays asiatiques majoritairement, continue de peser lourdement
D epuis quelques années, le Maroc met les petits plats dans les grands afin de hisser le secteur du textile à un niveau plus compétitif. Et ce, à tra- vers notamment la signature de plusieurs accords en vue de consolider le partenariat stratégique avec d’autres pays et encourager les inves- tissements. Selon des données récentes du ministère de l’Industrie et du Commerce, le sec- teur du textile, qui englobe 1.600 entreprises, a réalisé un chiffre d'affaires de 60 mil- liards de DH (MMDH) en 2022. Aussi, 173 projets d'investis- sement sont actuellement en Par M. Boukhari
L’amont textile repré- sente plus de 65% de la chaîne de valeur des produits.
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