26
ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 20 JUILLET 2023
www.fnh.ma
Immobilier/Location saisonnière ◆ La majorité des voyageurs marocains privilégie la location saisonnière aux hôtels. En revanche, les propriétaires de ces logements de vacances opèrent souvent dans l’informel, ce qui ne garantit aux clients aucune sécurité. Une bonne affaire pour les vacanciers ? L es vacances estivales battent leur plein et c’est le moment pro- pice pour soutenir l’économie locale et du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Économie sociale et soli- daire, Fatim-Zahra Ammor, a annoncé la mise en place, dans le cadre de la loi n°80-14, d’une série de mesures pour régle- menter l’hébergement alterna- tif. Par M. Ait Ouaanna
72% des voyageurs marocains privilégient les locations de vacances, contre 28% seule- ment pour les établissements hôteliers. Maisons, villas avec piscine, cabanons, appar- tements, chambres privées, etc., il y en a pour tous les goûts, mais vigilance et pru- dence sont de mise face aux multiples risques qui peuvent se présenter. La politique tari- faire avantageuse pratiquée par les loueurs saisonniers fait mouche auprès d’un grand nombre de personnes, mais ce type d’hébergement n'est pas à l'abri d’éventuels problèmes. En effet, bon nombre de pro- priétaires de ces biens immo- biliers opèrent de manière informelle et ne prennent pas la peine d’établir des contrats de location, créant ainsi une situation peu sécurisée pour les clients. Face à l’absence de réglementation depuis de nombreuses années, le gou- vernement a finalement décidé de combler le vide juridique et d’encadrer cette activité. Il y a quelques semaines, la ministre
gera pas grand-chose. La mise en place d’une loi, elle seule, ne suffit pas, tout dépend de l’évolution de la culture et de l’éducation» , note-t-il. Et de poursuivre : «Il ne s’agit pas du seul obstacle face au respect de ladite loi, puisque la majorité des loueurs préfère travailler au noir afin d’éviter le contrôle et les déclarations fiscales. De ce fait, l’Etat doit fournir beaucoup d'efforts en termes d'éveil et de sensibili- sation des consommateurs afin de leur faire comprendre qu’il est de leur devoir d’exiger un contrat de location. Mais mal- heureusement, tous les dépar- tements ministériels concernés par la consommation et par la protection du consommateur se contentent de lancer une campagne de sensibilisation de quelques jours au lieu de faire un travail de fond, en colla- boration avec les associations de protection des droits du consommateur. L’instauration d’une telle loi doit être accom- pagnée par plusieurs mesures», conclut-il. Notons que dans le cadre de la réforme du cadre juridique de l’hébergement touristique, le Conseil de gouvernement a approuvé le 8 juin dernier, le projet de décret n° 2.23.441 qui exige aux loueurs des loge- ments de vacances, d’avoir une licence d’exploitation, renou- velable tous les 5 ans. Tout au long de la période de vali- dité de cette autorisation, des visites de contrôle seront effec- tuées par les agents chargés de la surveillance, en vue de garantir le respect des normes de sécurité. ◆
renforcer le tourisme interne, qui figure à la tête des priorités de la feuille de route 2023-2026 du secteur. Selon une récente enquête du Groupe Sunergia, 49% des Marocains prévoient de voyager cet été, un taux en hausse de 3% par rapport à l’année dernière. Alors que certaines familles préfèrent séjourner dans des hôtels, la majorité opte plutôt pour la location saisonnière, en raison notamment de ses prix souvent plus abordables. Cette location courte durée se fait dans la plupart des cas par le biais de sites et d'applica- tions spécialisés, à travers les réseaux sociaux, ou encore sur place, via des intermédiaires ou en rencontrant directement le propriétaire. A en croire les chiffres de la plateforme d'annonces Avito,
«La majorité des Marocains pri- vilégie la location aux établis- sements hôteliers, et ce choix s’explique par plusieurs rai- sons économiques et sociales. Certes, quelques mois aupara- vant, le flou juridique persistait encore, mais aujourd’hui, la loi existe. Cette dernière oblige les loueurs de logements de vacances à se conformer aux dispositions réglementaires, comme c’est le cas pour les hôtels. Ainsi, les proprié- taires de ces biens immobi- liers doivent remplir certaines conditions et doivent exiger au client de renseigner ses infor- mations sur la fiche individuelle de police. Cela va permettre d’établir une sorte de contrat qui va sauvegarder les intérêts des deux parties» , fait savoir Ouadi Madih, président de la Fédération nationale des associations du consom- mateur. Malgré l'existence d’une loi règlementant cette activité, Ouadi Madih estime que les locations de vacances continueront de se faire de manière informelle. Et la faute ne revient pas unique- ment au loueur, le client aussi a sa part de responsabilité. «Le problème qui se pose est que le consommateur marocain n’est pas habitué à toutes ces procédures. Ainsi, l’existence d’un cadre juridique ne chan-
Le plus sou- vent, les pro- priétaires des logements destinés à la location de vacances préfèrent tra- vailler au noir afin d’éviter le contrôle et les déclarations fiscales.
La politique tari- faire avantageuse pratiquée par les loueurs saisonniers fait mouche auprès d’un grand nombre de personnes…
Made with FlippingBook flipbook maker