FNH N° 1117

C ULTURE

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JEUDI 20 JUILLET 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Hommage à Omar Salim

◆ En hommage au regretté Omar Salim qui nous a quittés le lundi 17 juillet 2023, Finances News Hebdo pioche dans sa bibliothèque et ressort le deuxième volet de la biographie du défunt, « La Concubine », qui s’étend longuement sur son passage heureux à Médi 1 et se clôture sur la première claque reçue à 2M. Tout cela évoqué avec une justesse qui séduit. Confessions d’une figure des médias

d’assouvir son désir de théâtre. Médi 1 et Pierre Casalta, son directeur, l’ac- cueillent à bras ouverts. Il fait mieux que mériter cette confiance : il ne cesse de briller, au point d’être nommé rédacteur en chef adjoint. Cet épisode de son long parcours est narré par Omar Salim avec une sobriété non dépourvue d’élégance, une humilité étonnante et un sens de la concision prenant. En quinze chapitres gustatifs comme autant de madeleines espérées, l’homme, qui a pris aujourd’hui le train de ceux qui quittent sans jamais revenir, revoit, par le menu, son passé média- tique, descend parmi les fantômes qui le cernent de leur présence, trempe dans un bain de jouvence ses confrères vivants, en restituant leur enthousiasme des débuts aujourd’hui très émous- sé. Les scènes sont si justes qu’elles résonnent en nous comme une réminis- cence. Et les joies de l’auteur à Médi 1 comme ses déboires répétitifs avec 2M deviennent les nôtres. ◆

Ma concu- bine, la voilà : Tanger. Une concubine parfaite.

bine, la voilà : Tanger. Une concubine parfaite. Elle sait obéir et elle sait se faire respecter, voire se révolter. Avec elle, quoi qu’on fasse, même si l’on use des subterfuges les plus insensés, elle gagne. Victorieuse, elle l’a toujours été et le sera à jamais ». En termes passionnés, cet attachement- là d’Omar Salim à Tanger est dit ! Sous sa plume, la cité cosmopolite ressemble à ces odalisques, faussement indo- lentes, tantôt dociles tantôt rebelles, à la fois aimantes et cruellement perverses. Personnage principal du récit, elle est dépeinte sous toutes ses facettes, avec ses lieux mythiques (le Negresco, le Minzah, Madame Porte…), ses person- nages excentriques (Mohamed Choukri, l’auteur du Pain Nu, par exemple), sa part d’ombre et sa part de lumière. C’est à Tanger que Omar Salim, de retour de France, débarque, après un bref séjour à Casablanca, où il a tenté vainement

Par R. K. H.

F acétieux en diable, Omar Salim se joue plaisamment du lecteur. D’abord, ce titre, La Concubine, qui exhale une déli- cieuse saveur de fruit défendu. Ensuite, cette photographie de couver- ture (une création de l’artiste Mohamed El Baz) mettant en évidence des lèvres charnues et une gorge opulente géné- reusement déployée. De quoi appâ- ter le chaland amateur de confessions sur l’oreiller ou d‘amours coupables. Méprise, lourde méprise. D’emblée, le malentendu est dissipé. Certes, il s’agit bien de confessions, sauf qu’elles ne sont pas distillées par un amant heureux ou dépité, mais par une personnalité médiatique. Alors, ne manque-t-on pas de rétorquer, à quoi rime cette couver- ture affriolante ? Il faut attendre la page 75 pour percer le mystère. « Ma concu-

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