Hors Série Finances News39

SPÉCIALE EDITION COVID-19

Relance économique

Un plan très attendu

R emettre l’économie marocaine sur les rails. Ce sera peut-être l’ul- time mission du Comité de veille économique. Une tâche loin d’être une sinécure, compte tenu notamment du nombre de secteurs sinistrés à cause de la crise liée à la covid-19. A un plan d’action à court terme, devra s’ajouter une vision stratégique à long terme, d’autant que les ondes de cette crise n’ont pas encore fini de se pro- pager. Le chef du gouvernement en est d’ailleurs conscient. Saad Eddine El Otmani a d’ores et déjà annoncé que des mesures à court terme pour favori- ser la relance de l’économie pendant la période à venir sont en cours de mise en œuvre, dont certaines s’inscrivent dans le cadre des décisions prises par le Comité de veille économique, notamment l’adoption d’un projet de Loi de Finances rectificative. Globalement, le plan de relance assorti à cette Loi de Finances rectificative sera global et intégré et devra permettre à la fois d’accompagner le redémarrage Des objectifs ambitieux Objectif : jeter les bases d’un «pacte pour la relance économique et l’emploi».

La portée stratégique du plan de

de l’activité des différents secteurs de l’économie nationale et de créer les conditions propices pour une relance économique vigoureuse à la sortie de la crise de la Covid-19. Selon le CVE, la portée stratégique de ce plan devra permettre au Maroc d’opérer un saut qualitatif important dans certains domaines structurants (santé, éduca- tion, énergie verte, digital...), tout en renforçant ses attributs de souveraine- té et sa résilience aux chocs exogènes. Ce plan devra ainsi jeter les bases d’un «pacte pour la relance économique et l’emploi», qui sera l’expression d’une ambition commune et partagée par l’ensemble des parties prenantes (Etat,

entreprises, secteur bancaire et parte- naires sociaux…), déclinée en engage- ments clairs et assumés par tous. Pour le ministre des Finances, Mohamed Benchâaboun, il s’agit de mettre en œuvre des mécanismes appropriés et renouvelables qui permettront de mettre l’économie nationale sur la voie d’une croissance forte et durable, dans le monde d’après la crise de la Covid- 19. Pour autant, donner un nouveau départ solide à l’économie nationale ne se fera qu’en mobilisant les res- sources nécessaires et en veillant à ce que la priorité soit donnée, dans leur utilisation, à l’économie nationale et au citoyen marocain, estime-t-il. «Et c’est ce que nous faisons actuelle- ment dans le cadre des réunions avec les différents départements ministé- riels, afin d’établir une gestion opti- male des dépenses publiques dans cette période exceptionnelle, et de l’orienter vers les priorités liées à la gestion de la crise de la pandémie du Coronavirus» , précise Benchaâboun. L’objectif étant «de fournir les condi- tions de décollage économique pour la phase post-crise, à travers le soutien des entreprises nationales et du pro- duit national et le maintien de la valeur ajoutée localement» , conclut-il. u

relance devra permettre au Maroc d’opérer un saut qualitatif important dans certains do- maines structu- rants comme la santé.

Ce plan de relance s’oriente vers l’avenir, avec un accent particulier sur l’appui et l’accompagnement des différentes catégories d’entreprises affectées par la pandémie de la Covid-19, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME). Il s’agira aussi d’appuyer le programme Intilaka, lancé début 2020 en vue de permettre aux jeunes d’avoir accès au financement, et de soutenir et mettre en place des programmes spécifiques pour les secteurs les plus touchés par les répercussions de la crise, notamment le tourisme. Parmi les piliers du plan, figure aussi la création d’un fonds d’investissement public pour réunir les conditions favorables à la redynamisation de la dynamique de l’économie et de l’emploi après la crise du coronavirus. Il s’agit aussi de mettre en place un environnement propice au décollage économique en accélérant la mise en œuvre des réformes liées à l’intégration de l’économie informelle dans le cycle économique, sans oublier la simplification des procédures administratives et leur numérisation, ainsi que l’accélération de la déconcentration administrative.

108 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]

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