SPÉCIALE EDITION COVID-19
Automobile
Une industrie résiliente, malgré un contexte difficile
Fleuron de l’industrie nationale, le secteur automobile a été frappé de plein fouet par la crise de la Covid-19. De nombreux sites de construction ont été contraints d’arrêter leurs activités le temps que la situation épidémiologique s’améliore. La reprise a été initiée, mais la machine n’arrive pas encore à atteindre sa vitesse de croisière.
A près l’instauration des mesures de confinement et des règles sanitaires, la branche automobile a décrété une pause qui a démarré le 19 mars 2020. Le groupe Renault Maroc et PSA Maroc, véritables locomotives du secteur, ont décidé d’arrêter leurs activités, notamment pour les sites de Tanger et Casablanca pour le premier et Kénitra pour le second. Avec cette ini- tiative, tout un écosystème composé d’équipementiers, de fournisseurs et de sous-traitants était en quasi para- lysie. Outre la demande nationale, les professionnels du secteur étaient impactés par une dégringolade des marchés à l’international. Cette situation de déprime a fait planer des rumeurs sur un éventuel retrait des deux constructeurs du Maroc, amplifiées par des déclara- tions fulgurantes de certains politi- ciens. Par la suite, le Comité des construc- teurs français d’automobiles (CCFA) a affirmé que «les groupes PSA et Renault restent totalement impliqués dans leurs sites au Maroc et qu’il n’y a aucune remise en cause de la part des constructeurs français». Toutefois, et pour faire face à la crise, Renault va suspendre des pro- jets d’extension d’usines au Maroc
sanitaire, qui se base sur le référen- tiel sanitaire de Renault Maroc, dans le respect des recommandations des autorités publiques et de l’Organisa- tion mondiale de la santé (OMS). «Le travail remarquable fait par Somaca en matière de respect des normes sanitaires peut servir de modèle pour les autres industries» , a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numé- rique, qui est venu constater de visu les mesures sanitaires drastiques déployées par le management de l’usine, afin d’assurer un redémar- rage de la production en toute sécu- rité. Pour MHE, il est impératif que le redémarrage des activités indus- trielles se fasse dans «l’ordre et la sérénité», insistant sur la protection de la santé des collaborateurs et des tiers. «Le Roi suit ces opérations de très près et ses instructions sont extrêmement claires pour protéger la santé des citoyens», a martelé le ministre. Le site de Renault Tanger à Melloussa retrouve également, de manière pro- gressive, un rythme de fonctionne- ment «quasi-normal», après la mise en place d’un plan sanitaire permet- tant de redémarrer l’activité, tout en assurant la protection du personnel. Même constat au sein de l’usine
et en Roumanie. Le groupe envisage de réduire ses capacités de pro- duction en Russie, et également de restreindre les activités mécaniques en Corée du Sud et la fabrication des boîtes de vitesses en Turquie. Le projet prévoit de réduire les effectifs «sans licenciement sec», via des départs volontaires, des départs à la retraite non remplacés et des mesures de mobilité interne ou de reconversion. Malgré ce choc brutal, au Maroc, l’optimisme est toujours de mise. La filière automobile veut assurer sa reprise dans de meilleures condi- tions et le plus rapidement possible. Et ce, malgré les contraintes du mar- ché et les restrictions sanitaires. L’usine casablancaise Somaca du groupe Renault a ainsi redémarré ses activités après avoir mis en place un impressionnant dispositif de sécurité
Les 3 principales locomotives du secteur au Maroc sont de nouveau opération- nelles, entraînant le retour à l’activité des équipementiers et fournisseurs.
86 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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