Entretien
mie marocaine. Elle est impactée au même degré que les secteurs dont elle est liée, comme l’industrie automobile. Elle était à l’arrêt com- plet pour la moitié du mois de mars et tout le mois d’avril. Pour celle liée à la distribution pétrolière, elle a été impactée à hauteur de 70%». «Pour l’alimentaire, il a fallu que les entreprises de transport et de logistique liées à ce secteur affrontent de nombreux défis, notamment rassurer leur per- sonnel et assurer leur sécurité. Il a fallu aussi s’adapter à une demande urgente et aléatoire sans plans de prévisions, et donc avec peu d’optimisation possible, que ce soit au niveau des retours ou de la gestion des temps d’attente qui ont explosé à cause de la surac- tivité des entrepôts et usines», poursuit-il. Aujourd’hui, l’enjeu du secteur de la logistique et du transport est majeur, car la crise pose plu- sieurs questionnements sur le modèle d’approvisionnement de «demain», compte tenu de l’insta- bilité de l’environnement interna- tional. En effet, les entreprises ne sont pas à l’abri de brutales rup- tures de stocks de matières pre- mières, suite à l’apparition d’une deuxième vague de pandémie et à l’application de nouvelles normes sanitaires. Réadapter les process Il est clair qu’il y a un grand défi à relever par le secteur pour réa- dapter ses «process», car plusieurs nouveaux paramètres doivent doré- navant être pris en considération. Outre les nouvelles mesures d’hy- giène, les professionnels anticipent également de nouvelles approches commerciales et logistiques, dont l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. Cela les pousse les professionnels de la Supply Chain à réduire les stocks afin d’éviter une hausse des coûts. La vigilance doit également redoubler lors des transactions à l’international en raison de l’insol- vabilité de certains clients et de l’augmentation des risques. u
«On s’attend à des coûts importants liés au manque d’optimisation»
Finances News Hebdo : Quelles sont les branches d’activités du secteur du transport et de la logistique qui ont été le plus impactées par la crise ? Hicham Mellakh : Ce sont celles liées au transport et à la distribution dans les secteurs suivants : automo- bile, textile, BTP, produits pétroliers, retail. F. N. H. : Comment cela impacte-t-il certaines activités économiques ? H. M. : L’impact peut être de diffé- rentes manières. D’abord, par défaut d’optimisation ou de retour à vide, les prix peuvent augmenter, et c’est ce que nous avons observé dans le transport international. On peut aussi s’attendre à un redémarrage de tous les secteurs avec une faible dynamique et, là aussi, les logis- ticiens vont se retrouver avec des coûts importants liés à un manque d’optimisation, car les volumes ne seront pas au rendez-vous. F. N. H. : La branche transport a fourni un grand soutien à la logis- tique «Supply Chain» et de distribu- tion en ces temps de crise. Quelles sont aujourd’hui les requêtes des professionnels afin de soutenir cette branche ? H. M. : Une réflexion de fond a été entamée par la Fédération de trans- port et logistique FT-CGEM, et une Hicham Mellakh, associé- gérant de Transmel Groupe et président de la Commission logistique de la CGEM.
Hicham Mellakh
feuille de route a été adressée au ministère de tutelle. Elle comprend notamment certaines doléances liées aux frais de péage d’autoroute, au gasoil professionnel et aussi à la continuité du renouvellement du parc, ainsi qu’à l’accélération du plan de digitalisation des services du ministère. Mais jusqu’ici, nous n’avons pas eu de nouvelles et la situation est «floue» pour nous. F. N. H. : Comment le secteur s’orga- nise-t-il aujourd’hui afin d’assurer la continuité de l’activité ? H. M. : Déjà, on observe peu à peu des signes de reprise, mais le sec- teur est en attente des mesures qui vont être prises par le gouver- nement. Il a fait ses propositions et, à l’instar des autres entreprises marocaines, il essaie de maintenir l’activité et les emplois en réduisant les coûts non essentiels. u
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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