Transport interurbain
Les chauffeurs de taxi voient rouge
L es déplacements, notamment intervilles, ont impacté plusieurs branches d’activités du secteur du trans- port. La filière du transport de voyageurs reste la plus touchée, et les pro- fessionnels n’ont pas manqué de monter au créneau pour dénoncer le manque de visibilité et l’absence de solutions leur permettant un bon redémarrage de l’activité. Par syndicats interposés, les opé- rateurs du secteur ont commencé à manifester leur grogne. Certains ont observé des grèves pour inter- peller les autorités afin qu’elles trouvent des solutions à leurs pro- blématiques. C’est le cas d’une coalition de 5 syndicats des petits et grands taxis à Casablanca qui avait lancé un mot d’ordre le 8 juin. «Nous avons fait preuve de notre solidarité lors de la crise. Contrairement à d’autres secteurs, nous n’avons reçu aucune forme de soutien, même si notre activité a été marginalisée. Cette situation ne peut durer, nous voulons que les responsables entament avec nous des discussions pour trouver une solution» , souligne Abdallah Habib Eddine, secrétaire général de l’Association des petits taxis, affi- liée à l’UMT. Il a rappelé que le confinement ainsi que les restrictions sur les déplace- ments ont mené à la catastrophe de nombreux professionnels. Un avis partagé par Mohamed Harki, secrétaire général de l’Association des grands taxis à Berrechid, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). Durement touchés par la crise, les professionnels demandent l’aide d’urgence de l’Etat.
Le confinement ainsi que les restrictions sur les déplace- ments ont mené à la catastrophe de nombreux professionnels.
«A cause du confinement, la demande n’a pas été au rendez- vous. Notre rythme de travail a nettement diminué. La recette quo- tidienne est comprise en moyenne entre 80 et 100 DH, car nous transportons uniquement trois per- sonnes au lieu de 5 auparavant. Certes, nous profitons d’une baisse des prix du carburant, mais elle est très insuffisante pour suppor- ter tous les frais» , affirme Harki. «Certains propriétaires d’agrément ont été compréhensifs par rapport
à notre situation et ont réduit le loyer de 50%. D’autres, par contre, ont refusé d’accorder des faveurs. Nous demandons donc au gou- vernement d’intervenir pour venir en aide au secteur à travers des mesures plus pertinentes, comme la réduction des tarifs d’assurances ou d’autres charges», ajoute-t-il. Notons que les transporteurs inte- rurbains sont restés totalement immobilisés depuis plus de 80 jours. Pour Larbi Belmiloudi, vice-pré- sident de l’Association des trans- porteurs de voyageurs, «c’est une situation inédite que nous avons vécue et que nous vivons toujours. Plusieurs professionnels travaillent dans l’informel et ne disposent pas de couverture sociale pour pouvoir demander des indemnisations. Ils n’ont pas assez d’épargne pour pouvoir supporter le manque de revenus». u
Certains propriétaires d’agrément ont été compréhensifs et réduit le loyer de 50%.
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°39 ]
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