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Réduction de l'empreinte carbone de la Tech
◆ Ils sont au cœur de notre vie numérique, mais représentent un défi environnemental : alors que les centres de données se multiplient, l'empreinte carbone du secteur de la Tech inquiète. ◆ La réponse pourrait venir de l'intelligence artificielle. Nouvelle promesse pour l'IA
Son successeur, GPT-4, a été entraîné avec 570 fois plus de paramètres et le nombre de ces derniers ne feront que croître à mesure que l'IA deviendra plus puissante et omniprésente.
l'IA, l'empreinte carbone de leur création n'est pas la question et masque son potentiel révolution- naire. «Une fois qu'on aura une super-intelligence réellement puissante, régler le réchauffe- ment climatique ne sera pas bien difficile» , assure ainsi le fondateur d'OpenAI (ChatGPT), Sam Altman. «Cela montre jusqu'où vous vous autorisez à rêver. Imaginez un système auquel vous pouvez demander +dis-moi comment produire beaucoup d'énergie propre et bon marché, com- ment capturer efficacement le carbone et comment construire une usine capable de le faire à l'échelle mondiale+» , poursuit-il. Le patron de Nvidia, Jensen Huang, estime, lui, que le déploiement massif de l'IA et des calculs plus rapides pourraient permettre à terme de diminuer la demande en cloud, et donc la consommation du secteur. «A l'avenir, vous aurez un minus- cule processeur dans votre télé- phone et 90% des pixels seront générés, les 10% restants seront récupérés en ligne, au lieu des 100% actuellement, donc vous consommerez moins» , a-t- il déclaré à des journalistes. Mais certains experts jugent au contraire que la course effrénée à l'IA détourne l'attention des risques environnementaux. «Les grands groupes dépensent énormément actuellement pour déployer l'IA. Je ne pense pas qu'ils s'inquiètent encore de l'impact environnemental mais je pense que ça va venir», espère Arun Iyengar. ◆
A la base de ce développe- ment, se trouvent les pro- cesseurs graphiques, ou GPU, fabriqués par Nvidia, particulièrement énergi- vores. Une fois l'entraîne- ment passé, la mise en ser- vice des outils d'IA généra-
«La boite de Pandore est ouverte», concède Arun Iyengar, patron d'Untether AI.
tive via le cloud nécessite aussi de l'énergie par la consomma- tion liée aux requêtes reçues. Et cette dernière dépasse très largement celle de la phase d'entraînement. Toutefois, pour les serveurs du cloud, les processeurs puis- sants n'étant plus nécessaires, les entreprises pourraient opter pour des solutions plus ver- tueuses. Amazon Web Service (AWS), Microsoft ou Google, principaux acteurs du cloud, assurent chercher à réduire leur consommation d'énergie. AWS a même annoncé viser la neutra- lité carbone d'ici 2040, Microsoft se voulant pour sa part «une entreprise à émissions négatives et sans déchet» d'ici 2030. Et les premiers éléments semblent montrer que ces groupes veulent y parvenir : entre 2010 et 2018, la consom- mation des centres de données dans le monde a augmenté de 6%, malgré une hausse de leur utilisation de 550%, selon les données de l'Agence internatio- nale de l'énergie (AIE). Pour les nouveaux magnats de
moment où ces derniers sont en train d'être modifiés pour deve- nir compatibles aux besoins de l'IA, «une rupture majeure pour l'informatique», selon un res- ponsable de Google. Le déve- loppement d'outils d'IA généra- tive, comme le chatbot GPT-4, à la base du succès de ChatGPT, ou Palm2 de Google, pour Bard, se fait en deux temps, tous deux énergivores : «l'entraînement» et la mise en service. Des chercheurs de l'Université du Massachusetts ayant entraî- né ces outils ont ainsi découvert en 2019 que l'entraînement d'un seul de ces modèles émettait autant que cinq voitures sur l'ensemble de leur cycle de vie. Plus récemment, une étude conjointe de Google et l'Univer- sité de Berkeley a estimé que l'entraînement de robot géné- ratif GPT-3 avait généré l'émis- sion de 552 tonnes de carbone, autant qu'une voiture roulant sur deux millions de kilomètres.
L’ enjeu est de taille car d'ici 2025, le secteur devrait consommer 20% de l'électricité produite au niveau mondial et représenter 5,5% des émissions totales de carbone. Et la mul- tiplication des usages et appli- cations, toujours plus énergi- vores, risque d'encore accélérer le rythme. «La boite de Pandore est ouverte», concède Arun Iyengar, patron d'Untether AI, une entre- prise qui cherche à fabriquer des semi-conducteurs moins énergivores pour l'IA. «Nous pouvons utiliser l'IA de manière à améliorer les usages afin de les rendre compatibles avec les exigences climatiques, ou ne rien faire et en subir les consé- quences» , expose-t-il. Or, l'adaptation des serveurs doit se faire maintenant, au Par K. A.
Le secteur devrait consommer 20% de l'élec- tricité produite au niveau mondial et représenter 5,5% des émis- sions totales de carbone.
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