Argenteuil_2020_02_28

A C T U A L I T É S À GRENVILLE-SUR-LA-ROUGE

McGillivray. Il n’y avait pas d’acceptabilité.» Il faut savoir que la réelle importance du gisement est encore débattue. D’un côté, les études déposées par Carbon Canada sont beaucoup plus optimistes que celles des opposants à la mine. «On parle ici d’un taux (de présence du graphite) 10 fois moins élevé que les autres mines de graphite du Québec!», a fait remarquer Normand Éthier. Toutefois, Carbon Canada affirme que «la très grande pureté de notre graphite fait qu’il est en grande demande et son prix est très élevé.» Un habitat bouleversé «La mine est située juste au-dessus d’une nappe phréatique importante pour les résidents», a indiqué Natalia Czarnecka, ancienne militante de SOS GLSR, élue au conseil municipal de GSLR dans la foulée des dernières élections. «Cette source approvisionne leurs puits, mais aussi le village, et même qu’elle est embouteillée», a-t-elle ajouté. Il faut savoir que les proces- sus de séparation du graphite requièrent des bains chimiques, ce qui présente des risques d’infiltration dans le sol, et donc de contamination de la source. D’autres facteurs de pollution s’ajoutent à cela: pollution aérienne par la poussière, pollution sonore par le dynamitage, la machinerie et la circulation de véhicules lourds et une dénaturation de la vocation agroforestière et récréotouristique de

l’endroit, notamment avec le camp d’été Amy-Molson pour les enfants défavorisés. «C’est un camp très connu, qui gagne des prix année après année», a indiqué Daniel Séguin. «Et n’oublions pas que les résidents ont le droit à la quiétude.» Carbon Canada dit s’être engagée publi- quement à n’effectuer que quatre sautages par an, hors de la saison de villégiature et lorsqu’il n’y aura pas d’enfants au camp ». Une pression indue Et c’est là que les choses se sont com- pliquées pour les résidents de Grenville- sur-la-Rouge comme pour Canada Carbon. Sans attendre, le nouveau conseil de GSLR a annulé la décision d’octroyer un permis d’exploitation de la carrière de marbre. Devant ce retournement, Canada Carbon a intenté une poursuite de 96 millions de dollars contre la municipalité. «C’est la poursuite la plus élevée jamais intentée en la matière au Québec», a affirmé Nor- mand Éthier.«Ce sont des revenus potentiels que la compagnie pourrait faire, a indiqué Natalia Czarnecka. Pour nous, il s’agissait plus d’une poursuite-bâillon», rapportant l’opinion de la municipalité, mais aussi celle de nombreux opposants et observateurs. C’est pourquoi la municipalité a demandé aux tribunaux de rejeter la poursuite qui, selon GSLR, était abusive. Une poursuite-bâillon, ou poursuite stra- tégique contre la mobilisation publique,

est généralement déposée par une grande société ou multinationale pour soit dissuader les opposants à son projet, ou encore les ruiner en les entrainant dans des procédures juridiques sans fin, extrêmement couteuses. Or, cette action en justice a eu comme effet de tourner les regards vers Grenville-sur-la- Rouge et la cause de ses résidents, créant une situation de David contre Goliath dans l’opinion publique. Pour la suite des choses Canada Carbon doit maintenant reprendre le processus de demande d’exploitation. «Elle doit faire une nouvelle demande à la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec), puis il y aura le BAPE, a résumé Normand Éthier, et nous les attendons de pied ferme. La bataille a commencé.» L’entreprise indique que la nouvelle demande est actuellement à l’étude par la CPTAQ.

Le maire de GSLR, Tom Arnold —photo fournie

de financer la mine de graphite. En bloc contre la minière

Dès l’arrivée, en 2016, de Canada Car- bon, des voix dans la collectivité de GSLR se sont élevées en protestation contre la décision du conseil municipal alors en place de lui octroyer un avis de conformité avec les règlements municipaux pour la mine. Le groupe SOS GSLR s’est créé, et rapide- ment, il est devenu clair comme de l’eau de roche, pour les membres du mouvement, que l’entreprise et ses pelles n’étaient pas les bienvenues. «Les élections de 2017 ont vu un record de participation. C’était l’enjeu principal sur la table et l’acceptabilité sociale n’y était pas», a expliqué M. Éthier.Le résul- tat fut sans équivoque. «Le nouveau conseil municipal était à l’unanimité contre le projet, a observé Daniel Séguin, résident de GSLR et vice-président de l’Association du lac

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