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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 18 DÉCEMBRE 2025
Les limites de la reprise économique
ressort de la Loi de Finances 2026 et de la programmation budgétaire triennale, contribue à réduire progressivement l’endettement du Trésor et à préserver les équilibres macroéco- nomiques. Le maintien du taux directeur apparaît ainsi comme un compromis visant à soutenir la reprise sans alimenter de déséquilibres infla- tionnistes, tout en laissant au temps et aux réformes structurelles le soin de renforcer la transmission de la politique monétaire. Cette transmission reste d’ailleurs imparfaite. La baisse cumulée des taux débiteurs n’a atteint que 58 points de base contre 75 points pour le taux directeur, ce qui limite encore l’impact de l’assouplissement monétaire sur le finance- ment de l’économie réelle, en particulier pour les petites et très petites entreprises. Par ailleurs, les projections de croissance sont, sur le papier, rassurantes. Une pro- gression du PIB de 5% en 2025, suivie d’un rythme moyen de 4,5% sur les deux années suivantes, traduit un redressement réel de l’activité. Cette performance repose sur deux piliers. D’un côté, une agriculture appelée oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc) La décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux directeur à 2,25% s’inscrit dans une lecture prudente mais cohérente de la conjoncture économique, au regard des signaux encourageants et des fragilités persistantes.
à se normaliser, sous l’hypothèse de cam- pagnes céréalières moyennes de 50 millions de quintaux, avec une valeur ajoutée en hausse modérée. De l’autre, des activités non agricoles qui affichent une vigueur notable, portées par l’investissement, les services, le BTP et l’industrie. Cette dynamique témoigne d’une transformation progressive de la struc- ture de la croissance, un peu moins dépen- dante des aléas climatiques et davantage tirée par les secteurs productifs. Pour autant, le marché du travail rappelle que cette croissance reste encore insuffisamment inclusive. Certes, l’économie nationale a créé 167.000 emplois entre le troisième trimestre de 2024 et celui de 2025, essentiellement en milieu urbain et dans les services et le BTP. Certes aussi, le taux de chômage a reculé de 13,6 à 13,1%. Mais ce repli, bien que signifi- catif, ne doit pas masquer l’ampleur du défi. Plus de 1,6 million de personnes restent sans emploi et les taux demeurent particulièrement élevés chez les jeunes, les femmes et les diplômés. Le fait que le chômage des 15-24 ans dépasse 38% et que celui des diplômés avoisine 19% souligne un décalage persistant entre la structure de la croissance et la qualité des emplois générés. Le phénomène du sous-emploi, en progres- sion, ajoute une couche supplémentaire de complexité. Avec plus de 1,19 million de personnes concernées et un taux national dépassant 11%, il révèle une fragilité du tissu productif à absorber durablement la main- d’œuvre dans des conditions satisfaisantes. Autrement dit, l’économie crée des emplois, mais pas toujours stables, qualifiés et suffi- samment rémunérateurs pour répondre aux aspirations d’une population active de plus en plus instruite. Dans ce contexte, la politique monétaire, à elle seule, ne peut résoudre les déséquilibres du marché du travail. Elle peut accompagner la dynamique et créer un environnement finan- cier favorable, mais elle doit être relayée par des politiques publiques ciblées sur l’inves- tissement productif, la formation, l’adéquation entre compétences et besoins des entre- prises, ainsi que la montée en gamme du tissu économique. Car tant que l’amélioration des agrégats macroéconomiques ne se traduira pas par une baisse plus marquée et plus struc- turelle du chômage, le sentiment d’un échec des politiques publiques continuera de s’im- poser dans le débat économique national. ◆
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Par D. William
a décision de Bank Al-Maghrib de main- tenir son taux directeur à 2,25% s’inscrit dans une lecture prudente mais cohérente de la conjoncture économique, au regard des signaux encourageants et des fragilités persistantes. La Banque centrale constate un environnement international légèrement moins heurté, marqué par un apaisement relatif des tensions commerciales et la fin du blocage budgétaire aux USA, sans pour autant dissiper un climat d’incertitude nourri par les tensions géopolitiques et les inflexions encore impré- visibles de la politique tarifaire américaine. Dans ce contexte mondial encore instable, l’économie marocaine montre des signes de résistance, et même de redressement, portés essentiellement par les activités non agricoles et par une dynamique d’investissement qui commence à produire ses effets. Sur le plan interne, les fondamentaux macro- économiques apparaissent globalement maî- trisés. L’inflation évolue à des niveaux histo- riquement bas, avec une moyenne de 0,8% sur les dix premiers mois de 2025, sous l’effet conjugué de l’amélioration de l’offre de cer- tains produits alimentaires et de la baisse des prix de l’énergie. Les anticipations d’inflation demeurent bien ancrées, autour de 2% à moyen terme, ce qui conforte Bank Al-Maghrib dans son choix de stabilité monétaire. Dans le même temps, la consolidation budgétaire engagée par les pouvoirs publics, telle qu’elle
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