HIGH-TECH
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 18 DÉCEMBRE 2025
Le CES 2026, attendu comme un baromètre des choix technologiques à venir.
nomies. Sur le terrain des réseaux, 2026 marquera une transition qualitative. La 5G entrera pleinement dans sa phase de maturité, avec un recen- trage sur les usages industriels, les réseaux privés et les services à valeur ajoutée. Les opérateurs chercheront moins à étendre la couverture qu’à monétiser la quali- té, la fiabilité et la faible latence. En parallèle, les travaux préparatoires autour de la 6G s’intensifieront, sans promesse immédiate, mais avec un objectif clair : préparer la prochaine décennie technolo- gique. L’intelligence artificielle, enfin, changera de statut. En 2026, la majorité des organisations réduira le nombre de cas d’usage pour se concentrer sur ceux qui génèrent un impact réel. Plus d’une entre- prise sur deux prévoit de ratio- naliser ses projets IA, non par désengagement, mais par souci d’efficacité. L’IA cessera d’être un argument de communication pour devenir un outil silencieux, intégré, parfois invisible, mais structurant dans les processus métiers. Derrière ces évolutions, une même logique s’impose : la gouvernance. En 2026, la technologie ne sera plus évaluée uniquement à l’aune de l’innovation, mais à celle de la maîtrise. Maîtrise des coûts, des dépendances, des données, des risques et de l’impact environne- mental. Les organisations qui tire- ront leur épingle du jeu ne seront pas nécessairement les plus auda- cieuses, mais celles capables de tenir dans la durée. ◆
projets. L’époque des expérimen- tations permanentes touche à sa fin. Les priorités se déplacent vers la consolidation des systèmes, la réduction des redondances et la simplification des architectures, notamment dans le cloud et la gestion des données. La contrainte financière sera ren- forcée par un facteur longtemps sous-estimé : l’énergie. En 2026, les coûts énergétiques liés aux infrastructures numériques pèse- ront de plus en plus lourd dans les charges opérationnelles. Pour certains grands groupes, ils pour- raient représenter jusqu’à 10% des coûts IT, contre moins de 5% au début de la décennie. Cette pres- sion imposera des choix clairs : optimiser les centres de données, rationaliser les usages, arbitrer entre performance brute et sobrié- té numérique. La cybersécurité entrera elle aussi dans une phase de maturité exi- geante. Le marché mondial de la sécurité numérique devrait dépas- ser les 300 milliards de dollars en 2026, porté par la multiplica- tion des attaques sophistiquées et le durcissement des cadres réglementaires. Mais là encore, la logique changera. Il ne s’agira plus d’empiler des solutions, mais de renforcer la résilience globale des systèmes, de sécuriser les identi- tés et de protéger les infrastruc- tures critiques, devenues vitales pour le fonctionnement des éco-
L’année 2026 devrait marquer le passage d’une logique d’adoption à une logique de discipline technologique.
tiques. L’OCDE souligne que la valeur du numérique repose moins sur la sophistication des technolo- gies que sur la capacité à maîtriser les flux de données. En 2025, la souveraineté numérique n’est plus un slogan, mais un enjeu de com- pétitivité.
Le véritable défi n’est plus la per- formance des modèles, mais leur intégration responsable dans des usages réels. En 2026, l’IA sera sans doute moins visible, mais plus profondément ancrée dans les processus. 2026, l’année du tri L’année 2026 s’ouvrira sur un changement de ton. Après l’ac- cumulation, viendra le temps des arbitrages. Les dépenses techno- logiques continueront de progres- ser, mais à un rythme plus sélec- tif. Les projections internationales tablent sur un franchissement du seuil des 6.000 milliards de dol- lars de dépenses IT mondiales, mais cette croissance ne sera plus mécanique. Elle sera conditionnée par la capacité des organisations à démontrer une valeur tangible, mesurable, durable. Cette inflexion se lira d’abord dans les budgets des grandes entre- prises. Selon plusieurs enquêtes menées auprès de dirigeants tech- nologiques, près de deux tiers des CIO prévoient en 2026 de réal- louer des budgets existants plu- tôt que de lancer de nouveaux
L’IA, une couche parmi d’autres
L’intelligence artificielle est partout en 2025. Dans les entreprises, les administrations, les outils du quo- tidien. Plus de 70% des grandes organisations utilisent désormais des solutions d’IA dans au moins une fonction opérationnelle. Mais l’IA n’est plus présentée comme une fin en soi. Elle est devenue une couche, transversale, dépendante du reste. Satya Nadella, patron de Microsoft, le résume clairement : l’IA est une couche de producti- vité qui repose entièrement sur les réseaux, le cloud et la donnée. Elle amplifie les systèmes existants, elle ne les remplace pas. Après l’euphorie des annonces, le dis- cours s’est durci. Les entreprises veulent des résultats mesurables. De la productivité. Du rendement.
Près de six milliards de personnes utilisent désormais Internet, soit environ 75% de la population mondiale.
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