Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 1 er février 2024 - 8 DH - N° 1138
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Bitcoin, arnaque ou or de demain ? Cryptomonnaie
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Les errements de la diplomatie algérienne MAROC – FRANCE – MALI
P. 20/21
Investissement privé
Afrique 2024, une année à enjeux pour les Bourses
Logement «Le privé est incontournable pour réussir le programme d’aide»
«La création de 500.000 emplois d’ici 2026 est quasi impossible» Y. G. Filali, président du Centre marocain pour la gouvernance et le management
Amine Mernissi, expert en immobilier
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Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
SOMMAIRE
Editorial
Maroc Numeric Cluster : Coup de pouce à l’innova- tion digitale 19 L'UNIVERS DES TPME 19
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ACTUALITÉ
26 26 SANTÉ 22 24 24 20 20 POLITIQUE
Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication
Voyons voir : CEDEAO : La dissidence sahélienne Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique
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D Ces héros de l’ombre
Maroc – France – Mali : Les errements de la diplo- matie algérienne Gouvernement : Tiendra ? Tiendra pas ?...
ans les arcanes de la sécurité nationale, une entité demeure en première ligne, prête à défendre coûte que coûte la stabilité du Royaume. Il s’agit du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), qui accomplit une mis- sion cruciale dans la lutte contre le terrorisme. Depuis sa création en 2015, le BCIJ a émergé comme un rempart impénétrable contre l’extrémisme, démantelant plus de 90 cellules terroristes et arrêtant plus de 1.500 individus,
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DÉVELOPPEMENT DURABLE
Construction durable : Montée en puissance des bâtiments certifiés verts
BOURSE & FINANCES
dont certains étaient prêts à semer le chaos au Maroc. Dernière opération en date, les 29 et 30 janvier derniers : il a démantelé dans les villes de Tanger, Casablanca, Béni Mellal et Inezgane, un réseau terroriste composé de quatre membres s’activant dans l'embrigadement et l’envoi de combattants pour rejoindre la branche de l’organisation «Daech» dans la zone sahélo-saharienne. Quelques mois plus tôt, une autre cellule a été mise à terre. Le jeudi 19 octobre 2023, tôt dans la matinée, quatre individus âgés de 25 à 32 ans ont été interpellés pour leur implication présumée dans la préparation de dangereux projets terroristes visant à porter atteinte à la sécurité et à la stabilité du Royaume. Ces deux coups de filets montrent, tant s’en faut, la menace persistante que représente le terrorisme. Grâce à l'efficacité du BCIJ, le Maroc a ainsi évité de nombreux drames et de nombreuses vies ont été préservées. L'action du BCIJ doit donc être saluée non pas comme une routine, mais comme un acte héroïque qui assure la sécurité des citoyens marocains. Ces hommes et femmes, qui agissent en coulisses, sans tambour ni trompette, déjouant les plans sinistres d’individus sanguinaires, méritent une reconnaissance soutenue. Car si les médias et les citoyens ont par- fois tendance à critiquer les failles du système après un attentat, il est important de souligner les efforts de ceux qui travaillent inlassablement pour les éviter. On perçoit mieux la portée de leur action quand on voit tous les massacres perpétrés par les organisations terroristes comme Daech, Al-Qaida ou encore Boko Haram, en Afrique. Une tragédie dont l’ONU a pris pleinement conscience. Le 24 janvier dernier, son secré- taire général, Antonio Guterres, appelait la communauté internationale à intensifier les efforts pour combattre le terrorisme en Afrique avant qu’il ne devienne « incontrôlable ». «Daech, Al-Qaïda et leurs affiliés exploitent la dynamique des conflits locaux et les fragilités pour faire avancer leur agenda, tout en déchique- tant le tissu social de pays entiers avec de la violence, de la méfiance et de la peur» , s’est-il indigné. Face aux miasmes du terrorisme qui se répandent à travers le monde, et dans un contexte où l'Afrique est devenue le terrain de jeu favori pour des extrémistes qui se livrent à des barbaries inimaginables, la vigilance est donc maximale au Maroc. Et des entités telles que le BCIJ permettent au Royaume de se positionner comme un modèle dans la lutte antiterro- riste en Afrique. L'expérience et l'expertise marocaines, louées au-delà des frontières nationales, peuvent être un phare pour d'autres nations confrontées à des défis similaires. u
Point Bourse Hebdo : Le Masi face à sa première difficulté de l’année Secteur portuaire : Après une période trouble, Marsa Maroc prend le large Bourses africaines : 2024, une année à enjeux Cryptomonnaie : Bitcoin, arnaque ou or de demain ? Bourse : LA semaine en chiffres 7 8 9 10 11
12 ÉCONOMIE
Entretien avec Dr Rajae Ghanimi : Santé numérique, «L’IA peut apporter de nouvelles applications pour la pratique clinique» L’insuffisance rénale chronique : Important impact social et économique
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Tourisme : Ce que cachent les performances du secteur en 2023 Entretien avec Youssef Guerraoui Filali : Investissement privé, «La création de 500.000 emplois d’ici 2026 est quasi impossible» Télétravail : Un cadre juridique à poser Financement des startups : Ce qui bloque la dyna- mique au Maroc Entretien avec Amine Mernissi : Logement, «Le secteur privé est incontournable pour réussir le programme d’aide» Rationalisation de l'eau : Les cris d’orfraie des pro- priétaires de hammams
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SOCIÉTÉ
Opération Haj 1445H/2024 : Les préoccupations des opérateurs du secteur
HIGH-TECH
Marché des smartphones : Apple détrône Samsung, un nouveau règne commence
• Directeur des rédactions & Développement : David William
• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024
VOYONS VOIR
CEDEAO
La dissidence sahélienne
des instances de l’organisation reflète ainsi sa ferme position contre les putschs mili- taires. Pour autant, la décision surprenante des leaders de ces trois Etats, bien que soumise à une période d'un an en vertu des traités de l'organisation sous-régionale, ne manque pas de susciter des inquiétudes quant à ses conséquences. L'impact économique de ce retrait imminent est potentiellement dévas- tateur pour les populations de ces nations sahéliennes. Privés de l'accès aux avantages de la CEDEAO, ils risquent de subir des pénu- ries alimentaires, une hausse des prix des biens de première nécessité et une détériora- tion des conditions de vie de leurs citoyens. Le Niger, déjà asphyxié par cinq mois de sanctions économiques, pourrait être parti- culièrement vulnérable à ces conséquences. Le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger réduit de fait la CEDEAO aux 12 États
littoraux d'Afrique de l'Ouest, laissant un vide considérable dans cette organisation. Le départ de ces trois pays, qui ont ceci de com- mun qu’ils sont confrontés à des défis d'insé- curité, de stabilité politique, de terrorisme et de pauvreté, affaiblit incontestablement la position de la CEDEAO en tant qu'acteur régional influent. Sur le plan politique, cette décision souligne la complexité des relations entre la CEDEAO et ses membres, mettant en lumière les conséquences des coups d'État sur la stabi- lité de la région. Dans ce contexte, la CEDEAO se retrouve à un carrefour critique. La déclaration commune des trois pays laisse entrevoir des tensions profondes, et la quête d'une «solution négo- ciée» s'annonce comme un défi diploma- tique complexe, puisqu’il s’agit de restaurer la stabilité politique tout en sauvegardant les intérêts économiques des populations. Un véritable exercice d’équilibriste qui met à nu les fragilités d'une organisation sous- régionale confrontée à des défis et à des intérêts divergents. La CEDEAO parviendra-t- elle alors à préserver l'unité régionale tout en répondant aux préoccupations légitimes de ses membres ? C’est là toute la question. ◆
L e 28 janvier dernier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont officiellement annoncé leur retrait sans délai de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), marquant ainsi une rupture significative dans le paysage politique et économique de la région. Créée il y a près d'un demi-siècle par ces mêmes pays, la CEDEAO voit désormais trois de ses membres les plus stratégiques tourner le dos à l'organisation. Les reproches formulés par le Mali, le Burkina Faso et le Niger à l'encontre de l’organisation vont des allégations d'éloignement des idéaux des pères fondateurs à l'influence de puissances étrangères, en passant par la non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l'insécuri- té. De manière significative, la CEDEAO avait imposé des sanctions à ces pays en raison de coups d'État ayant conduit à l'ascension de leurs dirigeants actuels. Leur suspension Par D. William
L'impact économique de ce retrait imminent est potentiellement dévas- tateur pour les populations de ces nations sahéliennes.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
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JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
ÇA SE PASSE AU MAROC
L e Projet d'appui au développement rural intégré des zones de montagne de l'Oriental, Padermo, a été lancé lundi à Berkane par le ministre de l'Agri- culture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki. Ayant pour objectif, la réduction de la pauvreté et des disparités territoriales et l'amélioration des conditions de vie des populations cible, son démarrage a été donné à l'Agropole de Berkane.
Padermo
Un projet d’un montant de 1 milliard de dirhams
D’un coût global d’environ 1 mil- liard de dirhams sur une durée de 7 ans, ce projet couvre 19 communes territoriales relevant des provinces d’Oujda-Angad, Berkane, Driouch et Guercif. Il bénéficiera directement à un total d’au moins 20.000 ménages, dont 30% de femmes et 40% de jeunes ruraux. Le projet porte sur deux principales composantes, à savoir le développement et la valorisation des produits agricoles, l’appui aux producteurs et la commercialisation des produits. ■
Secteur non financier
Hausse du crédit bancaire en décembre 2023
D ans son bilan d’activités rendu public mardi 30 janvier, Tanger MED a fait état d’une hausse conséquente du nombre de conteneurs traités au cours de l’année écoulée. En 2023, le Port Tanger Med a traité 8.617.410 EVP (Equivalent vingt pieds), en croissance de 13,4% par rapport à 2022. Cette performance équiva- lant à 95% de la capacité nominale du port, a été réalisée en avance de 4 ans par rapport aux objectifs. La progression est due à la bonne performance des terminaux TC1 et TC4, opérés par Maersk-APM, et à la montée en puissance continue du terminal TC3, opéré par Tanger Alliance (Joint Venture), détenue par Marsa Maroc à 50%, et avec comme partenaires Eurogate à 40% et Hapag Lloyd à 10%). Le port a constaté une évolution du niveau de productivité dépassant 800.000 EVP manutentionnés, et une augmentation au niveau du trafic des véhicules neufs ainsi que dans le trafic maritime. ■ Par branche d'activité, les données trimestrielles disponibles font ressortir une accélération du crédit bancaire de 4,6% en septembre à 5,2% en décembre 2023, recouvrant notamment une hausse des crédits aux entreprises des branches électri- cité, gaz et eau, transports et communications et BTP, une atténuation de la baisse des concours aux industries manu- facturières, agriculture et pêche, ainsi qu'une accentuation de la baisse des prêts aux branches commerce, réparations auto- mobiles et d'articles domestiques et hôtels et restaurants. ■ Cette évolution reflète aussi la hausse des prêts à la consom- mation de 0,4% et la quasi-stagnation de la baisse des facilités de trésorerie à 2,3% et de la progression des crédits immobi- liers à 1,2%. Le taux de croissance annuelle des créances en souffrance (CES) est revenu de 5,4% en novembre à 4,9% en décembre 2023, et leur ratio au crédit à 8,4% après 8,8%. L e crédit bancaire au secteur non-financier s'est accru de 2,9% en décembre 2023, selon le récent bulletin des sta- tistiques monétaires de Bank Al-Maghrib (BAM). L'évolution des concours au secteur non-financier reflète prin- cipalement la hausse des prêts aux sociétés non financières privées de 0,1% et de ceux des ménages de 2,1%. En revanche, la progression des prêts aux sociétés non- finan- cières publiques a marqué une décélération de 30,9% à 27%. Par objet économique, l'évolution du concours bancaire au secteur non-financier recouvre l'accélération de la croissance des crédits à l'équipement à 5,8%, en lien principalement avec l'accroissement à 5,3% des concours accordés aux sociétés non- financières publiques et à 6,9% des prêts aux sociétés non- financières privées.
Coopération
Le Maroc et l’Autriche s’unissent pour favoriser le commerce et l’investissement
R yad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a reçu, mardi 30 janvier à Rabat, Martin Kocher, ministre fédéral du Travail et de l'Économie de la République d'Autriche. Célébrant cette année le 240 ème anniversaire de leurs liens d’amitié, les deux ministres se sont félicités de la qualité des relations maroco-autrichiennes et ont réaf- firmé leur volonté commune de renforcer leur coopération économique. Ryad Mezzour et Martin Kocher ont procédé, au cours de cette rencontre, à la signature d’un mémo- randum d’entente (MoU) dont l’objectif est de renforcer la coopération économique et de favoriser le commerce et l'investissement entre les deux pays. Les deux parties ont identifié les secteurs de l’industrie et des technologies vertes comme domaines prioritaires de leur partenariat. ■
Tanger Med
8 millions de conteneurs traités en 2023
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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE
Afrique subsaharienne
Cameroun
Le FMI prévoit une croissance de 3,8% en 2024
Le FMI approuve un prêt de 183 millions de dollars
Banque mondiale
300 millions de dollars pour la stabilisation économique au Ghana L a Banque mondiale (BM) a annoncé un prêt de 300 millions de dollars à destination du Ghana afin d'aider le pays ouest-africain à « renforcer sa stabilité macroéconomique et soutenir une crois- sance économique solide ». L'annonce intervient cinq jours après le déboursement par le Fonds monétaire inter- national (FMI) d'une nouvelle tranche de 600 millions de dollars dans le cadre du prêt de trois milliards accordé en mars dernier au Ghana. Le prêt de la BM est « la première étape de trois opérations de 300 millions de dol- lars chacune », précise l'institution financière internationale. ■ Inauguration d’une nouvelle raffinerie de pétrole Ghana
L e Conseil d’administration du FMI a approuvé un financement de 183,4 millions de dollars en faveur du Cameroun, pour l’aider à faire face aux effets du changement climatique. « Le Cameroun est un pays extrêmement vulnérable aux changements climatiques et fait face à des risques récurrents de sécheresses, d’inonda- tions, de glissements de terrain et d’érosion côtière », indique le FMI. Le prêt, qui s’inscrit dans le cadre de la Facilité pour la résilience et la dura- bilité, vise à aider ce pays d’Afrique centrale à s’adapter et à atténuer les effets des changements climatiques, « en se substituant à des financements plus onéreux ». ■
E n Afrique subsa- harienne, la crois- sance économique devrait passer d’un taux estimé de 3,3% en 2023 à 3,8% en 2024 et 4,1% en 2025, souligne le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur « Les perspectives de l'économie mondiale ». Le rapport a été publié, lors d’une conférence de presse, par Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef et directeur du département des études, Daniel Leigh, chef de divi- sion du Département de recherche, et José Luis de Haro, chargé de com- munication. « La fragmentation géo- économique pourrait limiter les flux transfron- taliers de matières pre- mières, provoquant une volatilité supplémentaire des prix des matières », relèvent les experts du FMI, arguant que des chocs climatiques plus extrêmes, notamment des inondations et des sécheresses, pourraient, provoquer également des flambées des prix des denrées et exacerber l'in- sécurité alimentaire dans la région. ■
La Banque centrale maintient le taux directeur inchangé à 8,25% Afrique du Sud
L e président du Ghana, Nana Akufo- Addo, a inauguré la semaine dernière à Tema, dans la région du Grand Accra, une nouvelle raffinerie de pétrole, qui s'ins- crit dans le cadre du programme d'indus- trialisation robuste du gouvernement. La mise en service de la raffinerie de deux millions de barils par an est une étape cruciale pour assurer l'avenir énergétique collectif du Ghana, et représente une autre démonstration importante de la coopération entre les secteurs public et privé, indique la présidence du Ghana. ■
L e Comité de politique monétaire de la Banque centrale sud-africaine a annoncé le maintien du taux directeur inchangé à 8,25 %. Dans une déclaration à la presse, le gouverneur de la Banque de réserve, Lesetja Kganyago, a indiqué qu'il s'agissait d'une décision unanime de tous les membres du Comité, face aux risques persistants de la hausse de l'inflation. « Le Comité a décidé de maintenir le taux de rachat à son niveau actuel de 8,25% par an. Au niveau actuel, la politique est restrictive et cohérente avec la nécessité de répondre aux attentes croissantes d'inflation », a-t-il dit. Il s'agit du quatrième maintien des taux d'intérêt depuis mai de l'année dernière, après que le taux d'intérêt de référence a été augmenté dix fois consécutives. ■
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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE
FMI
Croissance mondiale
Italie
Le FMI revoit en légère hausse ses prévisions pour 2024
Un sommet pour l'Afrique pour présenter un «new deal»
L'inflation devrait ralentir plus vite en 2024 dans les pays riches
L es bonnes performances de l'économie américaine et de certains des principaux pays émergents, au premier rang desquels la Chine, devraient permettre à l'éco- nomie mondiale de faire mieux cette année qu'initialement attendu, estime le Fonds monétaire international (FMI), qui reste cependant prudent pour 2025. L'institution de Washington s'attend désormais à une croissance mon- diale de 3,1% pour 2024, contre 2,9% lors de son estimation précédente en octobre, et à une croissance très légèrement accélérée à 3,2% en 2025, sans changement cette fois par
rapport à l'estimation précédente. Si l'économie mondiale semble par- tie pour réaliser une meilleure année 2024 qu'envisagé initialement, la croissance de son activité devrait rester sensiblement inférieure à la tendance historique observée entre 2000 et 2019, de 3,8% en moyenne. Les taux des Banques centrales, qui sont toujours élevés afin de lutter contre l'inflation, viennent peser sur l'activité. Et les politiques budgé- taires de soutien mises en place durant la pandémie de Covid-19, puis le pic d'inflation, en particulier sur l'énergie, disparaissent peu à peu dans tous les pays. ■
L’ Italie a accueilli cette semaine à Rome un som- met des dirigeants africains, où la Première ministre, Giorgia Meloni, a annoncé un important plan d'aide au continent en échange d'une coopération accrue en matière de migrations, une approche « d'égal à égal » qui peine à convaincre ses détracteurs. Enjeu de cette conférence : présen- ter le « plan Mattei », du nom d'Enrico Mattei, fondateur de l'Eni (le géant énergétique public italien), qui, dans les années 1950, préconisait un rap- port de coopération avec les pays africains, en les aidant à développer leurs ressources naturelles. ■
L e Fonds monétaire inter- national (FMI) s'attend à voir l'inflation dans les économies avancées ralentir plus rapidement qu'anticipé sur l'année 2024 et revenir à la cible de 2% en 2025, mais rester plus élevée qu'attendu ailleurs dans le monde. A l'occasion de la publication des données actualisées de son rapport annuel sur l'éco- nomie mondiale (WEO), le FMI a revu à la baisse sa prévi- sion d'inflation pour les pays les plus riches, par rapport aux données dévoilées en octobre, et l'imagine à 2,6% (-0,4 point de pourcentage) en 2024, mais la voit rester élevée plus longtemps ailleurs dans le monde, à 8,1% (+0,3 point de pourcentage). ■
Automobile
G râce à son armada de fabri- cants de véhicules élec- triques, la Chine a bien détrô- né l'an dernier le Japon comme premier exportateur automobile mondial, ont confirmé des données publiées par l'Association japonaise des constructeurs automobiles (Jama). Les constructeurs nippons ont exporté 4,42 millions de voitures, camions et bus en 2023 (+16%), selon la Jama. Les exportations automobiles chinoises ont, quant à elles, représenté 4,91 millions d'uni- tés l'an dernier (+57,9%), selon l'As- sociation chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), voire 5,22 mil- lions d'unités d'après les douanes chinoises (+57%), selon des données publiées plus tôt ce mois-ci. ■ La Chine a dépassé le Japon comme premier exportateur mondial en 2023
Espagne
La croissance a atteint 2,5% en 2023, portée par le tourisme
L a croissance économique a atteint 2,5% l'an dernier en Espagne, à la faveur notamment d'un quatrième trimestre solide (+0,6%), selon une première estimation publiée par l'Institut national des statistiques (INE).
Ce chiffre, qui confirme le dynamisme de l'économie espa- gnole dans un contexte international morose, est légèrement supérieur à la prévision du gouvernement, qui pariait sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 2,4%. Il dépasse également les attentes de l'OCDE et de la Banque d'Espagne, qui avaient revu à la hausse leurs hypothèses de croissance à 2,3% cet automne, au vu des bons résultats enregistrés durant l'été par le secteur touristique. Selon l'INE, la quatrième économie de la zone Euro a bénéficié l'an dernier d'une forte consommation des ménages. ■
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024
BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo Le Masi face à sa première difficulté de l’année
Les prises de profit et la sanction de Maroc Telecom ont plombé le marché cette semaine. La dynamique haussière à court et moyen terme n’est pas remise en cause.
Evolution de l'indice Masi depuis début 2023
L
Par Y . Seddik
dans le cadre de son litige avec Wana Corporate. Résultats : le titre a décroché de 10% lundi en Bourse, avant de rebondir légèrement de 1,51% la séance qui suit. Notons que l’opérateur historique compte faire appel à ce jugement. En résumé, les prises de pro- fits observées cette semaine ne semblent pas remettre en ques- tion le message haussier à court et moyen terme. D’une semaine à l’autre, les volumes se sont tassés de 18% à 938 MDH. Les dossiers les plus actifs de la semaine sont Maroc Telecom, avec un volume de 151 MDH, BCP (91 MDH), Attijariwafa bank (83 MDH) et Alliances avec une volumétrie de 43 MDH. D’un autre côté, les publications des indicateurs trimestriels et des résultats annuels vont bien- tôt démarrer. Elles devraient apporter un surplus de volati- lité à la configuration actuelle, surtout si elles font apparaître
a vague haussière du début d’année a laissé place à la consolidation cette semaine à la Bourse de Casablanca. Après avoir cassé plusieurs résis- tances et niveaux clés, l’indice Masi s’est confronté à une première difficulté de l’année autour 12.750 points. Un niveau qui a freiné les velléités des acheteurs. Plusieurs secteurs ont été en proie à des prises de béné- fices -sans panique du côté des investisseurs -, à l’image du bancaire (-0,65%), l’immo- bilier (-1,30%), le BTP (-0,75%) ou encore l’agroalimentaire qui abandonne 2,54% sur la semaine. Le mouvement cor- rectif a toutefois épargné des secteurs comme les mines et la santé qui progressent de 0,83% et 0,14% respectivement. L'un des faits marquants de cette semaine est le jugement infligé à Maroc Telecom, qui doit payer 6,4 milliards de DH
TOP Performances
FLOP Performances
Maroc Telecom Maghreb Oxygène Maroc Leasing
-9,76%
+9,76% +8,86%
Salafin Réalisations Mécaniques Wafa Assurance
-7,37%
-5,99%
+7,32%
quelques désillusions sur des secteurs non-financiers. Ceci dit, le marché s’attend à une amélio- ration de la masse bénéficiaire entre 13 et 14%. Marché obligataire : 20 mil- liards de DH levés en janvier À la clôture des levées du mois de janvier, le Trésor dépasse de 38% ses besoins initialement annon- cés. En effet, la levée cumulée mensuelle s’établit à 19,6 Mds de
DH face à un besoin de finan- cement annoncé de 14,3 Mds de DH sur la même période. La dernière séance d’adjudication du mois de janvier 2024 s’est caractérisée par une stabilité des taux de la courbe primaire. Un mouvement haussier attei- gnant +12 pbs a été observé sur le compartiment CMT de la courbe secondaire. Sur le com- partiment LT, l’évolution a été plutôt baissière. ◆
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BOURSE & FINANCES
Secteur portuaire Après une période trouble, Marsa Maroc prend le large
L'opérateur portuaire semble bien positionné pour maintenir sa croissance dans les années à venir.
dement et consolider la position de Marsa Maroc sur la scène internationale. Croissance constante du trafic de conteneurs : Le renforcement du parc d'équipements aux ports de Casablanca et d'Agadir sou- tient la tendance positive continue du trafic de conteneurs. Expansion du segment des vracs solides : Le segment des vracs solides, porté par les trafics de céréales, engrais, phosphates, charbon et clinker, affiche une croissance linéaire, avec un taux de croissance annuel moyen de +3,5% sur la période 2012-2022. En parallèle de cette croissance du chiffre d'affaires, Marsa Maroc maintient une structure bilancielle robuste, avec un fonds de rou- lement de 1,88 milliard de DH et des gains économiques liés à l'installation de panneaux photo- voltaïques dans le cadre du pro- gramme «Green». De son côté, le RNPG serait impacté dans les pro- chaines années par les mesures fiscales proposées dans le cadre
de la Loi de Finances 2023, qui vise une hausse de l'impôt sur les sociétés à 35% d'une manière progressive sur une période de 4 ans et le maintien de la contribu- tion sociale de solidarité jusqu'en 2025, selon la note de recherche. Une politique de dividendes désormais plus généreuse L'opérateur portuaire Marsa Maroc a maintenu une distri- bution de dividendes ordinaire stable entre 7,2 et 9,7 DH de 2016 à 2022, à l'exception d'une année exceptionnelle en 2017 avec un versement de 2,7 dirhams. En excluant cette exception, le titre affiche un Pay-out moyen de 111,5% et un rendement moyen de 4,6%. Pour les années à venir, une prévision optimiste anticipe un dividende ordinaire moyen par action de 12,17 DH sur la période 2023-2028, avec un TCAM de 7,21%, soulignant la confiance dans la croissance continue des rendements pour les action- naires. ◆
La croissance annuelle prévisionnelle des revenus de Marsa Maroc entre 2023 et 2028 est estimée à 5,9%. L’opérateur portuaire va désormais chouchouter ses actionnaires avec un dividende moyen de 12,17 DH sur la période 2023-2028.
Par Y. Seddik A
près les secousses sans précé- dent causées par la pandémie de la Covid-19, le secteur portuaire au Maroc semble retrouver ses marques. Il affiche une améliora- tion notable des conditions opé- rationnelles et opère un rattra- page rapide. Marsa Maroc, seul opérateur coté en Bourse dans ce secteur, a brillamment navi- gué en 2023, en s'adaptant à un contexte économique marqué par l'apaisement des tensions sur les chaînes d'approvisionnement, la baisse du fret maritime et l'aggra- vation des tensions géopolitiques mondiales. Dans cette configuration, l’opéra- teur portuaire semble bien posi- tionné pour maintenir sa crois- sance dans les années à venir, avec une prévision de taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires de 5,9% sur la période 2023 à 2028, selon un
papier de recherche réalisé par M.S.IN. Cette projection favorable trouve son fondement dans plu- sieurs facteurs clés : Rayonnement international du Maroc : Le développement de ports stratégiques tels que Tanger Med, Jorf Lasfar, Nador West Med, Dakhla Atlantique, Safi Grand Vrac, Kénitra Atlantique contribue à accroître l'influence du Maroc sur la scène mondiale. Expansion de l'activité de trans- bordement : La montée en puis- sance de l'activité transbordement au port Tanger Med II, orchestrée par la filiale Tanger Alliance, a per- mis à Marsa Maroc de pénétrer de nouveaux marchés. Nouveaux partenariats interna- tionaux : Le lancement de ser- vices maritimes en collaboration avec la compagnie allemande Hapag-Lloyd devrait renforcer davantage l'activité de transbor-
Marsa Maroc maintient une structure bilancielle robuste, avec un fonds de roulement de 1,88 milliard de DH.
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024
BOURSE & FINANCES
Bourses africaines 2024, une année à enjeux
L'Egypte, qui a fini à plus de 70% en livre égyptienne et à un peu plus de 40% en euros, s'est particulièrement distinguée. Le Nigeria a fini aussi à plus de 40% et le Maroc à plus de 12%. Un optimisme prudent pour 2024 Pour 2024, l'expert préconise un optimisme prudent dans cette région du globe. «Prudent parce que je pense qu'on a encore les problématiques d'inflation qui vont nous suivre et qui vont pro- bablement être un peu dictées par ce qui va se passer dans les économies mondiales, aux États-Unis notamment, puis en Europe. Et puis ensuite, on a une année aussi où il faut être un peu prudent sur le plan poli- tique. La moitié de la population mondiale va voter en 2024, et dans cette moitié de la popula- tion, on a quand même 9 pays africains qui sont concernés. Et parmi les pays qui nous inté- ressent, le Sénégal va voter au S1 2024, puis la Tunisie au S2», précise Barbouchi, soulignant qu’historiquement, au Sénégal, on n'a pas eu beaucoup d'insta- bilité pendant les années élec- torales. ◆
Après une année 2023 plutôt favorable aux actions, les marchés africains abordent 2024 avec des enjeux politiques et monétaires. Le point avec Ouissem Barbouchi, président de ObAfrica Asset Management.
Par A. Hlimi
Africa Picking Fund, porte- drapeau de Ob Africa AM en Afrique, a réalisé une performance de 36,7% en 2023 en euros.
P
our les marchés financiers africains, 2023 fut une année contrastée d'un point de vue économique. Le gestionnaire d'actifs Ouissem Barbouchi, qui a fait de l'Afrique sa spécia- lisation, rappelle le contexte : «les marchés africains, comme les économies mondiales, ont été touchés par des probléma- tiques similaires que sont des taux d'inflation élevés qui ont entraîné des hausses de taux de Banques centrales dans beau- coup de marchés en Afrique, avec des revues des crois- sances à la baisse pour certains marchés. En début d'année, on attendait un taux de croissance de l'ordre de 4,2% sur l'Afrique. On a fini l'année à 3,3» . Des économies plus matures
comme le Maroc ou l'Afrique du Sud ont connu des croissances modestes, quand d'autres mar- chés comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ont fini à plus 5%. En revanche, la situation était beaucoup plus positive d'un point de vue purement boursier.
«Sur les marchés, la situation était meilleure que sur le plan économique. La prise de risque a payé sur les Bourses afri- caines en 2023 où les indices ont terminé majoritairement dans le vert en devise locale» , explique le gérant d'actifs.
Une performance historique pour Africa Picking Fund
Africa Picking Fund, porte-drapeau de ObAfrica AM en Afrique, a réalisé une performance de 36,7% en 2023 en euros. Depuis le lancement en 2014, c'est la meil- leure année du fonds, se félicite le gérant. «Cette performance est expliquée par plu- sieurs éléments, dont notre poche égyp- tienne qui a très bien performé, même si en début d'année elle a été impactée par
dirigeantes de qualité et une bonne posi- tion compétitive, et donc capables de passer des hausses de prix et maintenir leur niveau de marge. Le fonds continuera aussi de privilégier des entreprises qui ont plutôt une empreinte régionale, ce qui permettrait, si à un moment donné il y a de nouveau un choc sur les devises, de limiter son impact. Dans la perspective
une nouvelle dévaluation qui a été largement absorbée par les performances opérationnelles des entreprises qui nous intéressent», explique-t-il. Pour 2024, l'Asset manager prévoit de continuer de privilégier les entreprises de qualité avec des équipes
d'une détente sur les taux, le gérant indique également souhaiter reprendre un peu de levier financier, et donc regarder des entreprises qui ont des bilans un peu plus endettés et qui devraient potentiellement bénéficier de ces baisses de taux.
Pour 2024, l'expert préconise un optimisme prudent dans cette région du globe.
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JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Cryptomonnaie
Bitcoin, arnaque ou or de demain ? D epuis sa création, ou plutôt son apparition en
au métal jaune, le bitcoin ne fait pas encore l’objet d’une adoption universelle, de même qu’il ne jouit pas d’une légitimité plurimillénaire. Sans oublier que l’or a une certaine valeur d’usage industriel comme évoqué précédemment. Mais l’objection qui me semble la plus impor- tante, est en rapport avec la contrepartie ou le sous-jacent. Car oui, la monnaie “fiat” ne vaut objectivement pas plus que celle du Monopoly. Mais, du fait de la convention dont elle est l’objet, la garantie de la puissance politique d’un Etat, et la tutelle d’une Banque centrale, elle a de fait comme contrepartie une richesse créée. Elle est donc la preuve d’un travail socialement utile réalisé par quelqu’un. Du moins, quand la poli- tique monétaire est sagement menée et qu’une inflation trop importante ne vienne pas légitimer ce mécanisme. Car, au fond, c’est quoi la contrepartie du Bitcoin ? Son existence est la preuve de quoi? D’un travail de minage ? Oui, mais qu’est-ce que le minage, sinon une dépense énergétique colossale, mobilisée pour une puissance de calcul astronomique, pour générer des blocs qui viendront s’ajouter à une chaîne de blocs ? Quelle utilité pour la société ? Aucune. Pire, cette dépense énergétique aurait pu faire l’objet d’un meilleur usage, comme par exemple produire des biens réels, utiles à la société. Mais ne vous y trompez pas. Le but de ma démarche n’est pas d’attaquer ou de discréditer le Bitcoin, mais de ne pas lui assigner des fonc- tions qu’il n’a pas. Le Bitcoin ne sera jamais une monnaie transactionnelle capable de remplacer la monnaie fiat ou une monnaie adossée à l’or. Cependant, rien ne l’empêche d’être ce qu’il est déjà, à savoir un placement spéculatif ou, tout au plus, une valeur refuge transitionnelle et tempo- raire, le temps de trouver mieux. Enfin, pour être honnête dans ma démarche, je mentionnerai le fait que si le pauvre Calife Abbasside avait été enfermé avec de la monnaie papier, des cartes de crédit ou des bitcoins, il serait quand même mort de soif et de faim. Puisqu’au fond, les seuls éléments qui pos- sèdent réellement une valeur d’usage absolue et indiscutable, ça demeure la terre nourricière et l’eau. Et si au Maroc nous possédons la première en abondance, la deuxième nous fait cruellement défaut en ces temps de sècheresse. ◆
2009, le bitcoin est au centre de violents débats entre économistes, investisseurs, mais aussi entre politiques. Si pour certains le Bitcoin, et plus généralement les cryptomonnaies repré- sentent une menace pour le système financier dans sa forme actuelle, pour d’autres, il pour- rait incarner une forme de monnaie de réserve à l’image de l’or, sans pour autant entrer en concurrence avec la monnaie scripturale dans sa fonction de monnaie d’échange. D’autant plus que le bitcoin a été pensé par son ou ses fondateurs, cachés derrière le pseudonyme Satoshi Nakamoto, pour atteindre une quantité maximale de 21 millions d’unités d’ici 2140 selon certaines estimations, soit dans un peu moins d’un siècle et demi. Cette rareté relative contenu dans son code source en fait, en quelque sorte, un or numérique, à la différence que pour le bitcoin, il est intégralement dématérialisé. Mais le vrai débat se situe en amont de celui-ci. Puisqu’avant de savoir quel serait l’usage qui en sera fait, la question qu’il faut impérativement se poser est de savoir s’il a réellement une valeur. Je veux dire intrinsèquement. Et là, je ne parle pas de prix, mais de valeur. La différence est de taille ! Mais quelle monnaie en a-t-elle réellement ? La monnaie fiat (fiduciaire et scripturale) ? Pas tout à fait, puisque depuis la fin du standard-or, sa valeur intrinsèque est tout simplement égale à la valeur du papier et de l’encre imprimée dessus. Sa valeur est par conséquent une valeur perçue, qui tire sa légitimité de sa nature contractuelle et du tiers de confiance qu’est l’Etat. Même si, par convention, nous disons que sa valeur a pour contrepartie la richesse proportionnelle créée par l’économie. Autrement dit, dans un schéma d’équilibre, la masse monétaire en circulation doit égaler le PIB. L’or ? Pour beaucoup oui. Car, contrairement à la monnaie papier dont la valeur d’usage per- met tout au plus de faire de l’origami ou des avions en papier, le métal jaune est l’objet d’un usage industriel important, allant de l’électro- nique à la joaillerie. Mais sa valeur procède-t-elle uniquement ou principalement de la demande industrielle ? La réponse est clairement non. L’essentiel de sa valeur se fonde sur un imagi- naire plurimillénaire et presque universel. Même
Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d'Arkhé Consulting
si une légende raconte que lorsque les Mongols pénétrèrent le palais du dernier Calife Abbasside à Bagdad, ils y trouvèrent une immense quan- tité d’or cachée dans une grande salle. Étonnés par le fait que le Calife n’ait pas utilisé cet argent pour recruter des troupes et résister, ils lui demandèrent : pourquoi ? Le Calife aurait répondu qu’il y était trop attaché. Par consé- quent, les Mongols décidèrent de l’enfermer dans cette salle avec son or, le laissant mourir de soif et de faim, entouré de toute cette richesse. Ironique, n’est-ce pas ? Par ce procédé pas très orthodoxe, les Mongols nous apprennent que la valeur d’usage de l’or est quasi-nulle. Elle est tout au plus esthétique. Le bitcoin ? Pour certains, il serait même mieux que l’or, puisqu’en plus de la principale qualité de ce dernier (la rareté), il jouit d’autres qualités : en étant dématérialisé, il n’a nul besoin d’être surprotégé dans des coffres forts. De même, avec le Bitcoin, nul besoin d’une charrette de bœufs pour le déplacer dans le cas d’un achat important. Mais là où le bât blesse, c’est que contrairement Le Bitcoin ne sera jamais une monnaie transactionnelle capable de remplacer la monnaie fiat ou une monnaie adossée à l’or.
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 1 ER FÉVRIER 2024
BOURSE & FINANCES
Investisseurs
BOURSE LA SEMAINE EN CHIFFRES
Deux nouveautés pour mettre la Bourse de Casablanca à portée de main
La Bourse cette semaine du 23 au 30 Janv
Capitalisation sectorielle
15 000
14 000
13 000
32,86%
36,55%
12 000
A près avoir lancé, en juin dernier, son nouveau por- tail web casablanca-bourse.com, la Bourse de Casablanca innove, encore une fois, en lançant une nouvelle application mobile et en dévoilant de nou- velles fonctionnalités de l’espace privé sur son portail. Deux nouveautés qui inscrivent la Bourse de Casablanca désor- mais dans un futur totalement connecté et lui permettent d’offrir une solution digitale complète en arabe, anglais et français. La nouvelle application, téléchargeable directement à partir du portail web, remplace celle existante, tout en offrant une expérience utilisateur optimale et en assurant une compatibilité avec tous les appareils et les différents systèmes d’exploitation. En outre, l’Espace privé du portail propose un accès personnalisé et sécurisé et des fonction- nalités avancées telles que la création et suivi du portefeuille, les notifications en temps réel et la Watchlist personnalisée. Ces dernières fonctionnalités permettent aux utilisateurs de suivre de près les actions qui les intéressent, d’adapter leur liste en fonction de leurs préférences et de rester informés des évolutions qui impactent leurs investissements. ◆
10 000 11 000
Lundi
Mardi
Merc
Jeudi
Vend
12,80% 12,98%
2,37% - Performance Hebdomadaire Masi
Capitalisation globale (Mds DH)
4,81%
643 Mds
Banques Batiments et Matériaux de construction Télécommunication Agroalimentaire et Production
Autres
Les plus fortes hausses de la semaine
Salafin
+9,76% +8,86% +7,32% +5,95% +5,15% 198 MDH 105 MDH 85 MDH 55 MDH 41 MDH
Réalisations Mécaniques Wafa Assurance
Zellidja Akdital
Assurance
L’ Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) porte à la connaissance du public que dans le cadre de l'offre publique d'achat portant sur Sanlam Maroc, à l'initiative de Sanlam Emerging Markets Proprietary Limited, Allianz Europe B.V, Sanlam Allianz Africa Proprietary Limited et Sanlam Pan Africa Maroc S.A, la société Sanam Holding a déclaré avoir cédé, le 23 janvier 2024, 497.573 actions Sanlam Maroc SA, franchissant ainsi, direc- tement à la baisse le seuil de participation de 10% dans le capital de la société. Suite à cette transaction, Sanam Holding déclare détenir 293.574 actions Sanlam Maroc SA, soit 7,13% du capital de ladite société. Dans les six mois qui suivent le franchissement du seuil précité, Sanam Holding envisage d'arrêter ses achats sur la valeur concernée et de continuer à siéger au Conseil d'administration de Sanlam Maroc. Sanam Holding déclare agir de concert avec Said Alj. ◆ Sanam Holding passe sous 10% dans le capital de Sanlam Maroc
Les valeurs les plus actives de la semaine
Maroc Telecom
Attijariwafa bank BCP AtlantaSanad Alliances
Marché obligataire
La demande des investisseurs s’est élevée à 11 Mds de DH sur le marché primaire des bons du Trésor ce mardi. Il s'agit de bons de maturité de 10 ans (-10,6 Pbs) émis au taux de 3,759% pour un montant de 2,2 Mds de DH et une levée de 5 Mds de DH sur la ligne 20 ans avec un recul de 28,9 Pbs au taux de 4,293% ,fait savoir la DTFE dans un communiqué, notant que la date de règlement est prévue le 05 février 2024.
Marché de change
Le Dollar s'est légèrement apprécié de 0,17% face au Dirham à 9,97, durant la semaine du 15 au 19 janvier. L’effet liquidité ressort négatif à -0,33% en faveur du Dirham. Les spreads de liquidité se détendent cette semaine, passant de 0,92% à 0,59%, soit une baisse de -33 points de base.
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