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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 SEPTEMBRE 2020

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par le Trésor, pour aider les entreprises à traverser le tsunami. Mais ce ne sont pas des subventions ou des aides, ce sont des crédits que les entreprises doivent rembourser plus tard. Même si les taux d’intérêt ont baissé du fait d’un niveau d’inflation quasi nul, celui d’une économie en léthargie, il n’en demeure pas moins que nos entreprises sont amenées à supporter en plus du remboursement du capital, des charges d’intérêt ! C’est une stratégie de relance basée sur l’endettement des entreprises, avec un

pari sur la reprise. La question est de savoir quand cette reprise aura lieu, et si nos entreprises déga- geront un cash flow suffisant pour rembourser les crédits. Dans le cas contraire, cela se traduirait par une augmentation de

La crise économique et financière, qui risque de se transfor- mer en crise sociale, avec la montée du chômage, reste devant nous.

la dette publique, avec les conséquences que l’on connait sur la situation macroé- conomique du pays. Pour le moment, les débats d’actualité sont d’ordre sanitaire. La crise écono- mique et financière, qui risque de se transformer en crise sociale, avec la mon- tée du chômage, reste devant nous. F.N.H. : Les 120 Mds de DH annoncés par le Roi permettront- ils à la machine économique de décoller ? M. B. : C’est une décision de grande ampleur dans la situation de crise actuelle, à l’instar des stratégies adoptées par beaucoup d’autres pays pour redresser la barre. Les 120 milliards de dirhams sont appuyés par un pacte associant différents partenaires économiques et sociaux. Une condition pour sa réussite. Ce pacte a pour objectif le redémarrage des entre- prises, la relance de l’activité et le main- tien de l’emploi. Une multitude de dispositifs sont prévus à cet effet. Dans leur grande majorité, ils sont pertinents. Si leur mise en œuvre par le gouvernement se fait dans la clarté et la célérité, je pense qu’ils aideront la machine économique à redécoller et à favoriser le retour à la situation ante, avant

«La crise économique et financière reste devant nous» ◆ La stratégie de relance est basée sur l’endettement des entreprises, avec un pari sur la reprise. ◆ Mais le contexte actuel favorise-t-il justement la reprise ? Eléments de réponse avec Mohamed Berrada, professeur à l’université Hassan II, qui émet des pistes sur les actions prioritaires à initier dans ce climat d’incertitude.

fini, malgré le fait que les besoins soient illimités… Ce qui est important, c’est la qualité de la dépense et non pas la quan- tité. L’État a soutenu pendant une période limitée la consommation des ménages par le biais des indemnités versées aux salariés en inactivité. Il soutient les entre- prises en mettant en place un dispositif de crédit Oxygène et crédit Relance garantis

Propos recueillis par D. William

Finances News Hebdo : Pensez- vous que l’État a injecté suffi- samment de fonds dans l’écono- mie pour soutenir les entreprises et permettre la relance écono- mique ? Mohamed Berrada : Je ne pense pas que l’État puisse injecter des fonds à l’in-

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