F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 10 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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L a crise que traverse le sec- teur avicole n’est pas uni- quement liée à la pandémie de la Covid-19 qui a réduit sensi- blement la demande. Elle est plus structurelle, ayant trait à une fluctuation du marché. Cette situation a été vécue par d’autres filières comme les oignons, les tomates, les agrumes, les légumineuses ou les céréales. Une surproduc- tion entraîne automatique- ment une baisse des prix et impacte immédiatement les revenus des exploitants. Soulignons que le Plan Maroc Vert a donné des résultats tangibles, et ce dans toutes les activités agricoles, notamment au niveau de l’augmentation de la production et la qualité. Avec ces performances, les exploitants se trouvent parfois incapables d’écouler leurs pro- duits à bon prix. L’année der- nière, certains agrumiculteurs de la région de Berkane n’ont pas jugé opportun de procé- der aux récoltes, estimant que les frais y afférents, en plus du transport, dépasseraient le revenu généré par la vente des produits. Il est temps de penser à des mécanismes plus adaptés et pratiques afin de réguler le marché des produits agricoles. ◆ Marché Par Charaf Jaidani FO Fellahonline
Aviculture Le secteur au bord du gouffre L e confinement et le recul de la demande ont fortement impacté la filière ◆ Depuis mars 2020, l’activité accuse une baisse de 50% des ventes. ◆ La filière a besoin d’un système de régulation du marché.
La régulation du marché peut se faire soit au niveau de l’élevage, soit au niveau des accou- doirs.
avicole. L’activité, repré- sentée par la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA), recense depuis mars 2020 pas moins de 50% de baisse des ventes, à cause du déclin des achats des restaurateurs, des snacks, des hôtels et aussi des ménages du fait de la hausse du chômage. La crise s’est accen- tuée davantage avec Aïd Al-Adha où la demande des produits avicoles a chuté sensiblement. Avec la période estivale, les vagues de chaleur perturbent également la production et la distribu- tion. Certains exploitants ont préféré arrêter ou réduire complètement le volume de production en attendant des jours meil- leurs. « Nous ne pouvons pas produire dans les condi- tions actuelles du mar- ché où l’offre excède largement la demande, tirant au passage les prix vers le bas. Parfois, nous sommes même contraints de vendre en dessous du coût de pro- duction pour ne pas sup- porter davantage les frais
des accouveurs. « Nous avons, à maintes reprises, appelé à la mise en place d’un système pour surveiller l’offre et la demande. Après plusieurs rounds de négociations, aucune de nos proposi- tions n’a été retenue. Le fait que les opérateurs en accouvage soient beau- coup moins nombreux (une quarantaine) ne les a pas incités à opter pour une méthode de régula- tion au sein de leur asso- ciation », témoigne Ahmed Addioui, président de l’Association nationale des producteurs des viandes de volaille (APV) et également vice-pré- sident de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole (FISA). Reste à préciser que l’avi-
de l’alimentation et les autres charges », souligne Abdallah Cherki, avicul- teur dans la région de Oulad Hriz. Et d’ajouter : « ce n’est pas la première fois que la filière traverse une crise, mais cette fois les proportions sont insupportables ». Rien ne présage que la situation va s’améliorer dans les semaines ou les mois à venir, puisque les activités liées au tou- risme, à la restauration et la consommation ne pour- ront se redresser avant 2021, comme l’avancent plusieurs prévisions. Cette crise soulève encore une fois la problématique de la régulation du mar- ché. Le contrôle peut se faire soit au niveau des éleveurs, soit au niveau
culture est l’un des plus dynamiques du secteur agricole, mais aussi celui qui a vu la concrétisa- tion de ses objectifs dans le cadre du contrat-pro- gramme conclu au niveau du Plan Maroc Vert. Cependant, la fluctuation du marché est son princi- pal handicap. ■ Certains exploitants ont préféré arrêter ou réduire complè- tement le volume de production en atten- dant des jours meil- leurs.
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