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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 10 SEPTEMBRE 2020
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F.N.H. : Vous avez lancé une initiative d’hébergement des personnes sans domicile fixe en mars dernier. Les éta- blissements de protection sociale dis- posent-ils d’assez de moyens de protec- tion contre la Covid-19 ? J. E. M. : En effet, pour faire face à la pandémie de coronavirus, le ministère s’est engagé dans plusieurs initiatives locales visant la protection des personnes en situation de rue, et ce à travers l’Entraide nationale, la supervision des autorités locales et la participation des collectivités territo- riales, des services extérieurs des départements concernés, notamment ceux de la Santé ainsi que la société civile. Pour ce faire, environ 163 centres ont été mis en place. Les produits de propreté, de désinfection et de stérilisation ont été mis à leur disposition. Il a été veillé au respect des mesures préventives et des règles sanitaires et les per- sonnes concernées ont pu bénéficier de plusieurs services, notamment un examen médical, des premiers soins (hygiène, coiffure, habits…), un hébergement et de la restauration. F.N.H. : On constate qu’aucune de vos initiatives n’a inclus la protection des migrants. Quelles sont les dispositions prises par l’État pour protéger et sensi- biliser ces personnes qui n’ont pas accès aux informations sur les mesures sani- taires prises ? J. E. M. : Les initiatives citées précédemment ont ciblé toute personne en situation de rue, sans exception. Ainsi, 2.462 migrants ont bénéficié de plusieurs prestations sociales, dont 387 (16%) qui ont été pris en charge en totalité au sein d’espaces aménagés à cet effet. Le reste des migrants, soit 2.075 personnes (84%), ont bénéficié d’aides en nature : paniers alimentaires, bons d’achat, kits sanitaires, cou- vertures…
F.N.H. : La situation de crise a même affecté les associations œuvrant pour les migrants et les personnes sans-abri. Pensez-vous qu’elles ont suffisamment de moyens pour gérer cette crise et avez-vous mis en place un cadre de coopération avec ces associations dans ce sens ? J. E. M. : Les moyens nécessaires ont été mobi- lisés à travers des partenariats, notamment avec l’INDH, et des actions de solidarité et de bienfai- sance, ainsi que des conventions de partenariat avec l’Entraide nationale ciblant les enfants en situation de rue, en plus de l’Appel à projets lancé dernièrement par le ministère. F.N.H. : Vous avez lancé en juillet dernier la plateforme électronique «Khadamaty» pour l'obtention de l'attestation de han- dicap. Quel est le premier bilan que vous en tirez, et cette initiative était-elle dic- tée par la situation sanitaire du pays ? J. E. M. : Effectivement, le ministère a lancé offi- ciellement en juillet dernier la plateforme numé- rique «Khadamaty» qui s’inscrit dans le cadre du projet de la numérisation de la procédure d’obtention de l’attestation de handicap. Il est à préciser que ce projet a été initié par le ministère et a comme objectif de rapprocher le service d’octroi de l’attestation aux personnes en situation de handicap et leurs familles, ainsi que pour faciliter la procédure d’obtention de ladite attestation. Le 6 juillet, ce service a été lancé dans 26 Centres d'orientation et d'accompagnement des personnes en situation de handicap (COAPH) relevant de l’Entraide nationale à titre pilote. Ces 26 centres sont répartis dans toutes les régions du Maroc, avec au moins 2 centres par région. Depuis le lancement de la plateforme, plusieurs personnes en situation de handicap l’ont utili-
sée. A la date du 4 septembre 2020, le nombre d’espaces online créés est de 9.005. Le nombre d’attestations de handicap délivrées par les COAPH selon les demandes est de 2.912 attestations. Concernant la deuxième partie de votre question, c’est vrai que le projet a été lancé avant le déve- loppement de la pandémie de la Covid-19 dans notre pays le 2 mars 2020, mais avec les mesures prises par les autorités publiques et les condi- tions sanitaires, le ministère a fait de ce projet une priorité et, par conséquent, le rythme de sa mise en œuvre a été accéléré. F.N.H. : Plus globalement, dans cette période de crise, comment l’outil tech- nologique a-t-il permis au ministère de mieux gérer les prestations fournies aux citoyens ? Y a-t-il dans ce cadre des initiatives qui ont été prises de manière ponctuelle et que vous avez finalement décidé de pérenniser, au regard notam- ment de leur succès ? J. E. M. : Les outils technologiques peuvent nous aider à assurer la pérennité et la qualité des services et des prestations fournies aux usagers en termes de délai, de coût et de proxi- mité. Le ministère de la Solidarité, du Développement social, de l’Egalité et de la Famille, pendant la crise sanitaire, a entrepris plusieurs initiatives. En effet, un site web interactif a été dédié aux catégories défavorisées, à savoir les personnes en situation de handicap, la femme, l’enfance et les personnes âgées. Ce site contient toutes les informations jugées nécessaires pour contrecarrer les effets de la Covid-19, ainsi qu’un ensemble de vidéos de sensibilisation adaptées à chacune des caté- gories susmentionnées. Pour la prise en charge des enfants en situation de handicap et mieux accompagner les familles et les professionnels, des capsules éducatives ont été élaborées et largement diffusées sur le site et les chaînes de télévision. Vu le succès de ces initiatives, le ministère a fait de la transformation digitale un axe prioritaire. Plusieurs services et prestations seront numéri- sés pour moderniser les processus, améliorer la qualité des prestations et assurer la proximité. Prochainement, le site web du ministère sera transformé et dédié aux services et prestations adaptés à chacune de nos cibles. Le ministère souligne, à cette occasion, le niveau d’engagement et l’adhésion des asso- ciations, des professionnels de prise en charge et des personnes en situation de handicap pour le succès des projets lancés. Il est important de remercier ces acteurs pour leur dynamique de promotion de l’esprit de solidarité et de cohé- sion qui caractérise notre société marocaine. ◆
• Suivi de la situation de 3.852 enfants abandonnés ou en situation difficile dans 75 EPS. • Enregistrement d’aucun cas de violence contre les enfants en EPS. • Enregistrement d’aucun cas de Covid-19 dans les EPS. • 986 enfants en situation de rue ont été retirés de la rue dont 639 garçons et 347 filles, jusqu’au 3 juillet 2020. • 224 enfants ont bénéficié de la réinsertion familiale, 360 enfants ont été réinsérés dans les établissements de protection sociale et 354 enfants ont été placés dans des espaces d’hébergement d’urgence. • 4.300 enfants ont bénéficié de cette opération, dans 123 centres dont 1.196 filles et 3.103 garçons. • Sensibilisation : Elaboration de 5 films de sensibilisation pour la prévention contre la violence, l’accompagnement psychologique, la scolarité à distance et la lutte contre la pandémie de Covid-19 dans les EPS. Les autres mesures prises par le ministère pour protéger les enfants en situation diffi- cile contre la Covid-19
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