Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 7 octobre 2021 - 8 DH - N° 1038
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Reprise économique L’emprise d’un Covid long
Bruxelles
L’Union des Embrouilles P. 18/19 P. 3
SOCIÉTÉS RÉGIONALES MULTISERVICES
Les vrais enjeux de la réforme
P. 12/13
Souveraineté sanitaire
Banques
Sommet de Montpellier
Des pistes pour repenser la relation France-Afrique
BMCI fait le point sur le projet de refonte de son SI
«Il faut privilégier la fabrication locale génératrice d’emplois»
● La souveraineté sanitaire est désormais un impératif pour la sécurité stratégique du Maroc. ● Entretien avec Abdelmajid Belaïche, analyste des marchés pharmaceutiques et chercheur en économie de la santé.
Taoufiq Boudchiche, économiste
P. 24 à 26
P.17
Forte crainte d’une tension sur les prix domestiques Flambée des cours du pétrole
Bourse
Les secteurs cycliques ont du mal P. 16
P. 20 à 22
P. 23
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
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Voyons voir : Algérie : Les illuminés de la République Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Correction mesurée sous les sommets annuels Sociétés régionales multiservices : Les vrais enjeux de la réforme Tarifs bancaires : Les services ont coûté plus cher en 2020 PLF 2022 : Une rupture plus que jamais légitime Prolifération des faux billets : BAM veille au grain Bourse : Les secteurs cycliques ont du mal Banques : BMCI fait le point sur le projet de refonte de son SI
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Par Fatima Ouriaghli
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Bruxelles
L es Espagnols sont aux abois. Les Portugais tirent la gueule. Eux, ce sont les grands perdants des tripatouil- lages politiques à Bruxelles, depuis que le Tribunal de l’Union européenne a décidé d’annuler les accords de pêche et agricole signés entre le Maroc et l’UE, outrepassant lar- gement ses compétences. Car cette décision au parfum politique très nauséabond aura des retombées économiques bien néfastes sur nos voisins espagnols. Pas étonnant, alors, qu’à Madrid, l’on soit vite monté au créneau pour défendre cet accord de pêche. «L'accord de pêche est une priorité pour l'Espagne, en raison de son importance pour les pêcheurs de notre pays, notamment pour les flottes d'Andalousie, des îles Canaries et de Galice», a martelé mardi dernier le ministre de l'Agriculture, de la Pêche et de l'Ali- mentation, Luis Planas, devant le Sénat espagnol. Les enjeux sont énormes : l'Espagne dispose de 93 licences, selon différentes modalités, sur les 138 disponibles dans l'UE. Interdire les pêcheurs espagnols de larguer leurs amarres et jeter leurs filets dans les eaux poissonneuses marocaines, c’est les condamner à une précarité certaine. Mais à qui incombe la responsabilité de tout cela, au final ? Primo, à certains pays européens, dont l’Espagne, qui entre- tiennent une posture ambiguë vis-à-vis de la question du Sahara marocain. Rappelons, à ce propos, les tensions diplomatiques récentes entre Rabat et Madrid, suite au jeu sournois de l’Espagne pour accueillir sur son territoire l’énergumène Brahim Ghali, du front polisario (www.laquotidienne). Et aujourd’hui que le Tribunal de l’UE remet en cause l’accord de pêche, voilà que les Espagnols s’en émeuvent et brandissent la carte du renforcement de la coo- pération bilatérale, juste pour préserver leurs intérêts. Il semble donc légitime de souligner, une bonne fois pour toutes, que la souveraineté du Maroc sur son Sahara ne saurait être un variable d’ajustement pour servir les intérêts politiques et économiques de Madrid. Secundo, la responsabilité de cette situation revient plus globale- ment à l’UE. Une Union qui, dès lors qu’il s’agit de s’exprimer sur le dossier du Sahara, s’embrouille, tergiverse de façon pathétique et est incapable de parler d’une seule voix. Si l’entité fantoche qu’est le polisario (non reconnu par l’UE et l’Onu en tant qu’Etat) arrive à compromettre des accords aussi importants conclus entre un Etat souverain et le tout puissant bloc européen, c’est que l’UE a besoin d’une sérieuse cure de redéfinition de sa fonction et de ses prérogatives. u L’UNION DES EMBROUILLES
> Economie
Reprise post-pandémique : L’économie sous l’emprise d’un Covid long Conjoncture : Les indicateurs sur une bonne dyna- mique Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Souveraineté sanitaire, «il faut privilégier la fabrication locale génératrice d’emplois» Flambée des cours du pétrole : Forte crainte d’une tension sur les prix domestiques Entretien avec Taoufiq Boudchiche : Sommet de Montpellier, des pistes pour repenser la relation France-Afrique
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> L'univers des TPME
Crédits aux TPME : Les dessous d’une hausse dans un contexte de crise 27
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> Focus Agricole
Maroc-Union européenne : Les provinces sahariennes ont beaucoup bénéficié de l’accord agricole
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> Développement durable
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COP26 : Ces quatre axes facteurs de succès Risques climatiques : Les assureurs tirent la sonnette d’alarme
> High-tech Facebook : Une panne historique ! 32
> Culture
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Zoom : La culture a besoin d’être valorisée Entretien avec Gaëtan Pellan : Activités cultu- relles, «Pour cette rentrée, nous avons essayé de proposer une offre culturelle diversifiée …» 33 34
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Algérie Les illuminés de la République
Par D. William
A lger voit le mal partout. Des ennemis partout. Les dirigeants au pouvoir sont soit dans le déni et le mensonge perma- nents, soit des illuminés. Dans les deux cas, c’est très grave. Primo, être dans le déni, c’est occulter sciemment la gravité de la situation écono- mique et sociale que vivent les Algériens. C’est les détourner de l’essentiel pour tenter de focaliser leur attention sur le terrain scabreux de la géopolitique, dans lequel le pouvoir en place s’avère être un génie pour travestir les faits et manipuler vilement son peuple. C’est vouloir coûte que coûte se maintenir au pouvoir et se dédouaner de ses échecs en désignant des coupables virtuels à la déliquescence d’un pays au sous-sol pourtant si riche, mais dont les dividendes sont partagés depuis des décennies entre bons copains, qui ont en commun le sens de la gabegie et de la
dilapidation des deniers publics. Secundo, voici comment le Larousse défi- nit un illuminé : «Personne dénuée d'esprit critique, qui soutient une doctrine avec une foi aveugle, un zèle fanatique» . Il faut donc croire que l’Algérie est actuellement dirigée par des illuminés. Et ce n’est pas les insulter que de le soutenir. Car s’ils étaient dotés ne serait-ce que d’un poil d’esprit critique, ils allaient se remettre sérieusement en question pour ouvrir une nouvelle ère, après celle de Bouteflika. Ils avaient une formidable occasion de poser les fondements d’une Algérie qui aspire à la prospérité, libérée des chaînes d’un système politique pernicieux et avilissant, qui privilégie la rente, la corruption et les passe-droits. Au lieu de cela, le pouvoir en place œuvre pour perpétuer ce système et le rendre immortel afin de préserver tous ses privilèges indus. C’est pourquoi le mouvement contestataire, qui dure depuis
plus d’un an, reste encore vivace, revi- vifié ces derniers jours par une diaspora algérienne très remontée qui, de Paris à Genève, demande un changement de régime. Un régime vivement contesté donc, qui porte ostensiblement en bandoulière sa devise «tout pour nous, les miettes pour le peuple» , et qui a érigé sa «haine pour le Maroc» en doctrine. Et c’est quand même alarmant de consta- ter un désert intellectuel si étendu dans ce cercle qui se partage avidement le pouvoir, d’autant qu’il n’y en a pas un qui appelle à la raison. Au discernement. A un peu plus d’intelligence dans la gestion des affaires de ce pays. Forcément, ils conduisent l’Algérie et ses citoyens à la dérive. Mais tout cela ne sau- rait résister éternellement à la volonté paci- fique d’un peuple qui aspire simplement à vivre mieux, dans une Algérie nouvelle. ◆
Le régime algérien a érigé sa «haine pour le Maroc» en doctrine.
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Ç A SE PASSE AU MAROC
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L ’ Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) participe pour la cinquième année consécutive au World Investor Week (WIW), une campagne internationale initiée par l'Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV). Célébrée durant les mois d'octobre et de novembre 2021, cette édition de la WIW mobilise plus de 100 juridictions à travers la planète autour de deux grandes thématiques : la finance durable et la prévention contre les fraudes. Formalisée dans son plan stratégique 2021-2023, l'AMMC fait de l'éducation financière des épargnants un levier stratégique pour le développement du marché des capitaux. ■ Education financière : L’AMMC au World Investor Week
Chambre des conseillers
Banques participatives
Le RNI rafle la mise avec 27 sièges L e Parti du rassem- blement natio- nal des indépen- dants (RNI) est arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des conseil- lers, au titre des col- lèges des collectivités territoriales et des chambres professionnelles, qui ont eu lieu mardi, en obtenant 27 sièges. Le Parti authenticité et modernité (PAM) est arrivé en deu- xième position avec 19 sièges, suivi du Parti de l’istiqlal (PI) avec 17 sièges, selon des résultats provisoires annoncés par le ministre de l’Intérieur. Le Mouvement populaire (MP) occupe la 4 ème place avec 12 sièges, suivi de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) avec 8 sièges, du Parti justice et développement (3 sièges) et de l’Union constitutionnelle (UC) avec 2 sièges. Pour ce qui est des autres partis politiques, au nombre de six, trois ont obtenu un siège chacun, alors qu’un candidat sans appartenance politique a réussi à remporter l’élection (www.laquotidienne.ma). ■
Les financements progressent de 54,9% en août 2021
L es financements accordés par les banques participatives ont augmenté, en glissement annuel, de 54,9% à près de 17,56 milliards de dirhams en août 2021, selon Bank Al-Maghrib. Ces financements se répartissent sur l'im- mobilier (15,03 Mds de DH), la consomma- tion (1,1 Md de DH), l'équipement (1,3 Md de DH) et la trésorerie (31 millions de dirhams). Parallèlement, les engagements des
banques participatives se sont élevés à environ 6,28 Mds de DH auprès des banques et ce, sous forme principalement de refi- nancement à travers le produit «Wakala bil Istithmar» et de dépôts à vue reçus des banques-mères. Les comptes chèques et comptes courants ont, quant à eux, grimpé de 42,8% à 4,67 Mds de DH, alors que les dépôts d'investis- sement ont atteint 1,45 Md de DH. ■
Exportations par voie terrestre vers la France
Le coup de gueule de l'ASMEX L ’ Ambassade de France a décidé de durcir les procédures d’obtention des visas pour les chauffeurs marocains de camions de TIR qui assurent le trans- port sur l’Europe, prenant ainsi en otage les exportations marocaines, notamment pour les denrées périssables, alerte l'ASMEX (Association marocaine des exportateurs). A ce titre, l’Association tire la sonnette d’alarme et a saisi par courrier plusieurs parties pre- nantes, notamment les ministères des Affaires étrangères, du Transport et du Commerce, ainsi que l’Ambassade de France au Maroc. La situation est d’autant plus inquiétante étant donné le début imminent de la campagne d’exportation des agrumes et primeurs, et au vu de la conjoncture mondiale actuelle de surchauffe du fret maritime, qui s’est traduite cette année par la rareté des navires, des espaces et des conteneurs réfrigérés utilisés pour l’exportation de ce type de produits, fait savoir l’ASMEX. Dans ses courriers, l’Association appelle à un déblocage en urgence de la situation et
propose quelques solutions, dont celle de prévoir un Fast-Track dédié aux chauffeurs de camions TIR afin d’obtenir ou renouveler leurs visas dans les plus brefs délais. «Le Maroc doit agir vite et de manière efficace. Toutes les instances concernées doivent inter- venir en urgence pour débloquer la situation. Nous souffrons déjà du problème de rareté des bateaux et de disponibilité des containers; si en plus on prive les chauffeurs de TIR des visas nécessaires pour l’acheminement des produits vers l’Europe, cela va handicaper nos exportations. C’est tout le commerce exté- rieur marocain qui est aujourd’hui menacé !» , souligne Abdelaziz Mantrach, vice-président de l’ASMEX et président de la Commission logistique. Pour rappel, le pavillon étranger monopolise 95% du transport TIR du Maroc. Les camions européens bénéficient d’une grande fluidité aux frontières marocaines sans exigence de visas, au moment où les chauf- feurs marocains sont bloqués, ce qui se tra- duit par de lourdes pertes d’immobilisations de leurs camions. ■
76.510.947 C’est le nombre d’opérations de paiement durant les 9 premiers mois de l’année 2021, pour 29.111.679.245 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +33,9% en nombre et +27,7% en montant par rapport à la même période de 2020.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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85% des investisseurs internationaux confiants pour la croissance en Afrique
Le Ghana accueillera les premiers Jeux paralympiques africains en 2023
Banque Atlantique,
filiale du groupe BCP, primée en Côte d’Ivoire
A u total, 84,9% d'investisseurs internationaux réaf- firment en 2021 leur optimisme et renouvellent leur confiance quant aux perspectives économiques du continent africain à horizon 2030, selon le baromètre Havas Horizons 2021, réalisé conjointement par la Commission éco- nomique pour l’Afrique des Nations Unies (CEA-ONU), basée à Addis-Abeba, et le Groupe Havas. Selon cette étude, le continent africain est toujours perçu comme une région particulièrement attractive. « On note tou- tefois que cwet optimisme est en légère baisse (il était de 100% en 2015 et de 92% en 2018), marquant ainsi le passage de l’ère de l’afro-optimisme à celle de l’afro-réalisme », relève un communiqué de la Commission onusienne. Le top 3 des pays les plus attractifs consacre cette année le Rwanda (48%), le Nigéria (24,3%) et l’Éthiopie (21,6%). ■
B anque Atlantique, filiale du groupe BCP, a été élue meil- leure banque de financement du commerce en Côte d’Ivoire par la revue anglaise GTR Africa 2021. Ce prix vient récompenser les per- formances de Banque Atlantique, pleinement investie dans l’accom- pagnement aux entreprises ivoi- riennes des secteurs des matières premières, de la supply chain et de la fintech. À travers ces actions, Banque Atlantique, soutenue par le groupe BCP, réaffirme son soutien à l’éco- nomie ivoirienne dans un contexte sanitaire difficile. Le titre de meil- leure banque de financement du commerce en Côte d’Ivoire vient couronner tous les efforts menés par la banque en pleine pandémie de la Covid-19. ■
Le Ghana accueillera les premiers Jeux paralympiques africains en 2023, a annoncé mardi le président du Comité national para- lympique du Ghana (NPC-Ghana), Samson Deen. Deen a indiqué que le Ghana avait commencé les préparatifs pour ces Jeux avec l'appui du ministère de la Jeunesse et des Sports. « Le gouvernement s'est engagé à apporter la logistique et le soutien néces- saires pour rendre possible l'accueil des Jeux paralympiques africains en 2023 », a-t- il déclaré. D'après Deen, une cinquantaine de pays africains devraient participer à cet événement continental. ■
Vaccination anti-Covid
Sénégal : Dissolution du comité
La Banque mondiale débloque 400 millions de dollars pour le Nigéria
de suivi «Force Covid-19»
L e président de la République sénégalaise, Macky Sall, a procédé à la dissolution du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Force Covid-19). « Le Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du «Force
Covid-19» est dissout par le décret présidentiel numéro 2021-1317 signé le 30 septembre par le président Sall », a rapporté l'agence de presse APS. La même source souligne « que les archives, les biens et meubles, les véhicules ainsi que le matériel mis à la disposition du Comité de suivi de la mise en œuvre du Force Covid-19 sont transférés au Secrétariat général de la Présidence de la République ». Le Comité, présidé par le Général de division François Ndiaye, avait présenté en juillet dernier son rapport d’activités au chef de l’Etat qui avait salué «un travail intense de terrain» . ■
L e Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé un crédit de 400 millions de dollars de financement supplémentaire de l'Associa- tion internationale de développement (IDA), en faveur du Nigéria pour sa campagne de vaccination contre la Covid-19. Ce soutien financier, qui s'inscrit dans le cadre du projet de préparation et de réponse à la Covid-19, est accordé au Nigéria pour l'achat et le déploiement de vaccins afin d'intensifier sa vaccination contre la Covid- 19, renforcer les systèmes de santé et se préparer aux futures urgences sanitaires. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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L'OMC relève ses prévisions pour 2021 et 2022, mais le risque pandémique perdure
L’ Organisation mondiale du commerce (OMC) a relevé ses prévisions de croissance du com- merce mondial pour 2021 et 2022, mais a mis en garde contre une possible reprise à deux vitesses qui ne profiterait pas aux pays pauvres et contre les risques liés à la pandémie et aux pénuries pesant sur la production. L’OMC vise désormais une croissance du commerce mondial des marchandises de 10,8% cette année, après une chute de 5,3% en 2020. En mars, elle prévoyait une croissance de 8% en 2021. L’organisme basé à Genève table sur une croissance du commerce de 4,7% en 2022, supérieure à sa précédente prévision de 4%. Ngozi Okonjo-Iweala, la Directrice
générale de l’OMC, a souligné que cette reprise du commerce était une bonne nouvelle, mais a invité à la prudence en raison des risques de nouvelles épidémies ou de nouveaux variants du coronavirus. ■
L'Opep+ maintient la hausse de
la production à 400.000 bpj
L’ Opep et ses alliés ont décidé de s'en tenir à leur accord actuel d'une hausse de la production de 400.000 barils par jour (bpj) à compter de novembre, faisant grim-
Allemagne : L'inflation atteint 4,1% sur un an
per les cours pétroliers et renforçant les pressions infla- tionnistes, malgré les appels en faveur d'une hausse substantielle de l'offre. Plusieurs grands pays consom- mateurs, comme les États-Unis et l'Inde, ont demandé à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d'augmenter leur offre après la hausse de 50% du prix du Brent cette année. Le baril de Brent a dépassé lundi les 81 dollars pour la première fois en trois ans à l'annonce de la décision de l'Opep, alimentant les pressions inflationnistes qui pèsent sur l'économie mondiale. L'Opep+ avait décidé en juillet d'augmenter la production de 400.000 bpj par mois jusqu'en avril 2022 au moins. ■
L’ inflation s'est nettement accélérée en Allemagne en septembre pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 25 ans au moins, révèle la première estimation officielle, qui souligne la montée des pressions à la hausse sur les prix dans un contexte de reprise économique et de pénuries de matières premières et de com- posants. L'indice des prix à la consommation calculé aux normes européennes (IPCH) affiche une progression de 4,1% sur un an, contre 3,4% en août, a annoncé Destatis, l'institut fédéral de la statistique. Il s'agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis le début de la série statistique harmonisée en janvier 1997. Le détail des chiffres montre que les prix de L’ Espagne a été visitée par plus de 15 millions de touristes internationaux au cours des huit premiers mois de l'année, ce qui représente une baisse de 4,2% par rapport à la même période en 2020, en raison de la situation de crise provoquée par la pandémie. Plus précisément, les principaux pays d'ori- gine au cours des huit premiers mois de cette année ont été la France, avec près de 3,4 millions de touristes et une augmentation de 16% par rapport à la même période en 2020, l'Allemagne, avec près de 2,6 millions et une hausse de 24%, et le reste de l'Eu- rope, avec près de 1,6 million de visiteurs, soit 17,4% de plus. Les dépenses des touristes étrangers ayant visité l'Espagne au cours des huit premiers
Tesla : Nouveau record de ventes
l'énergie (en hausse de 14,3% sur un an) et des produits alimentaires (+4,9%) continuent d'accélérer. ■
de voitures au 3 ème trimestre
Espagne : Les arrivées touristiques en baisse
L a firme d'Elon Musk, Tesla, a livré plus de 241.000 véhicules au troisième trimestre de l'année en cours, un nouveau record pour le constructeur automobile électrique qui dépasse les prévisions des analystes. Cette performance est d'autant plus importante qu'elle intervient dans un contexte de pénurie mondiale de puces et des problèmes de chaîne d'approvisionnement. Au deuxième trimestre de 2021, l'entreprise a déjà battu un record en livrant plus de 200.000 voitures électriques. ■
mois ont augmenté, à leur tour, de 0,7% par rapport à la même période en 2020, attei- gnant 16.898 millions d'euros. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2020
Correction mesurée sous les sommets annuels ◆ L'automne ouvre une page rassurante pour le marché actions, avec des chiffres renseignant sur la reprise plutôt favorables. ◆ Le Masi a perdu du terrain cette semaine sous ses sommets annuels. Par Y. Seddik
Mises à part quelques entreprises qui souffrent toujours des séquelles de la pandémie, les publications du 1 er semestre ont été plutôt conformes au consensus du marché. Mais ont-elles rassuré les investisseurs sur les valori- sations élevées du marché actuellement et les perspectives futures des entre- prises ? Baisse de 0,84% sur la semaine Du 29 septembre au 5 octobre, le Masi a reculé de 0,84%, se maintenant toujours au-dessus du seuil des 13.000 points. Au terme de cette semaine, 15 sec- teurs sur les 24 représentés à la cote ont terminé sur une note négative, «Services aux collectivités», «Transport» et «Immobilier» enregistrant des replis de 18,12%, 5,91% et 4,92%. A contre-tendance, le secteur «Sylviculture et papier» a affiché une hausse de 6,39%, meilleure perfor- mance de la semaine, devançant celui
du «Pétrole et gaz» (+2,97%) et celui des «Ingénieries et Biens d'équipements industriels» (+2,65%). Le volume global s'est élevé à près de 1,06 milliard de DH, dont 774,13 MDH réalisés sur le marché central actions, 5,4 MDH sur le marché de blocs (actions) et 278,2 MDH d'augmentations de capital. Sur le podium des valeurs les plus actives de la semaine, figurent Sothema avec une part de 10,35% (80,13 MDH), suivie de Itissalat Al-Maghrib avec 10,14% (78,5 MDH), Attijariwafa bank avec 8,23% (63,74 MDH) et Managem avec 5,7% (44,11 MDH). Durant cette période, les plus fortes baisses ont été signées par Lydec (-18,42%), Jet Contractors (-9,55%) et Aluminium du Maroc (-8,41%). En revanche, les meilleures perfor- mances ont été réalisées par Stroc Industries (+8,44%), Maghreb Oxygène (+8,19%) et S.M Monétique (+7,87%) sur des volumes peu fournis. ◆
U n mois chargé en publica- tions de résultats se termine, un autre rempli d'évènements macroéconomiques démarre. Une première statistique ren- seignant sur la reprise économique est tombée cette semaine : une croissance de 5,9% a été enregistrée au 3 ème tri- mestre, selon le HCP, qui anticipe un PIB en hausse de 4,3% pour le T4. En parallèle, des secteurs fortement touchés par la crise continuent de don- ner des signaux de redressement. La consommation nationale de ciment a augmenté de 18% à fin septembre, alors que les ventes automobiles ont progres- sé de 12,64% sur la même période. Par ailleurs, la composition du nouveau gouvernement et le Conseil de BAM, reporté au 13 octobre, feront le princi- pal de l’agenda des investisseurs cette semaine.
Au terme de cette semaine, 15 secteurs sur les 24 repré- sentés à la cote
ont terminé sur une note négative.
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BOURSE & FINANCES
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Sociétés régionales multiservices
◆ La mise en place des SRM ne remet pas en cause la cohabitation avec la gestion déléguée, particulièrement à Casablanca où Lydec dispose d'un important ancrage dans l'environnement financier, économique et social de la ville blanche. Les vrais enjeux de la réforme L e débat sur la mise en place des Sociétés régionales multiser- vices (SRM) pour gérer l'électricité et rateur à s'être exprimé sur le sujet étant coté en Bourse, a indiqué se projeter dans l'après-2027 en mettant son expertise à la disposition des autorités et des futures SRM. Par A. Hlimi
expliqué sur Luxe Radio que les régies publiques souffrent de problèmes chroniques de gouvernance et d'effica- cité, alors que la Cour des comptes a précisé dans son rapport que « les délégataires ont apporté des méthodes managériales nouvelles du secteur privé par la simplifica- tion des procédures, la forma- tion du personnel, le transfert du savoir-faire, la moderni- sation des outils et systèmes d'information de gestion et le perfectionnement des dispo- sitifs de contrôle interne. Ils ont également amélioré les rendements des réseaux et le taux de couverture. Ces opérateurs ont permis d’amé- liorer relativement la qualité des services sans pour autant satisfaire pleinement les attentes des citoyens ». Dès lors, pourquoi s'interroge- t-on aujourd'hui sur l'ave- nir de la gestion déléguée ?
En réalité, le sujet est mal posé. Il est même secondaire pour les différentes parties prenantes. Il faut savoir que la mise en place des SRM est un chantier qui a démarré il y a presque 10 ans. L'objectif est de réduire les inégalités entre les périmètres urbains et les zones rurales en termes d'ac- cès à l'électricité, à l'eau et à l'assainissement. Ces socié- tés publiques devront regrou- per des régies existantes et la branche distribution de l’ONEE pour améliorer leur performance, et il est prévu qu'elles cohabitent avec les sociétés privées, au moins jusqu'à la fin de leurs contrats actuels. Cette coexistence de la gestion déléguée avec les SRM peut être interpré- tée comme une mise en concurrence pour challen- ger ces nouvelles structures publiques et les pousser à améliorer leurs performances et offrir un benchmark relevé aux futurs gestionnaires des SRM.
l'assainissement liquide a très vite viré à un débat clivant sur la reconduction ou non des contrats de gestion délé- guée au Maroc, qui arrivent à échéance, selon les villes, entre 2025 et 2027. Dans une intervention le 4 octobre sur une radio privée, Mustapha El Habti, Gouverneur en charge de la DRPL (Direction des réseaux publics locaux) au ministère de l'Intérieur, a qualifié l'expérience de la gestion déléguée de « globa- lement positive en termes de performances et a précisé que les SRM excluent pour le moment le périmètre de la gestion déléguée privée ». Pour sa part, Lydec, seul opé-
Quelle performance pour la gestion déléguée au Maroc ? Selon les villes, les perfor- mances historiques réalisées par les sociétés délégataires sont disparates. En 2014, un rapport de la Cour des comptes s'est montré positif à ce sujet en concluant que « la gestion déléguée a impulsé un processus qui a amené tout le secteur de la distribution vers le progrès. Les régies de distribution ont été poussées vers la modernisation de leurs systèmes de gestion, l'amé- lioration de leur politique commerciale et l’augmenta- tion des rendements de leurs réseaux ». Mustapha El Habti a
Mustapha El Habti a qualifié
l'expérience de la gestion déléguée de globalement positive.
Le projet de loi sur les SRM, qui reste à voter, ne prévoit pas de rem- placement à terme du secteur privé par les SRM. En revanche, on
La mise en place des SRM est un chantier qui a démarré il y a presque 10 ans.
peut s'attendre à des trans- ferts de compétences plus appuyés et une mise à dispo- sition des ressources. Chose que promet Lydec dans un communiqué diffusé en début de semaine : « la création des SRM ouvre de réelles oppor- tunités pour mettre à dispo- sition de celles-ci les savoir- faire et expertise de Lydec
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sés sur le périmètre de l'ECI (Etablissement de coopéra- tion intercommunale Al Baida). Ainsi, Lydec verra son activité augmenter de près de 30% début 2022, avec un rajout de 400.000 nouveaux clients en électricité et 100.000 nou- veaux clients en eau, ancien- nement gérés par l’ONEE. Lydec a précisé que l'ajout de cette activité sera forte- ment contributrice à la péré- quation entre services gérés par Lydec et génératrice de synergies, dans une zone géo- graphique en forte croissance urbaine. Il a fallu attendre ces précisions pour que le cours reprenne pratiquement 15% en quelques séances. Désormais, les autorités cen- trales auront beaucoup à faire
pour réussir l'expérience des SRM en attendant l'échéance de 2027 et renégocier un nouveau partenariat avec les délégataires. D'ici là, Lydec promet de continuer à mobi- liser toutes ses capacités d’expertise et d’innovation, au service de ses clients, tout au long de son contrat actuel. « Lydec se projette au-delà de 2027 dans la perspective d’une poursuite de la mise à disposition de ses compé- tences et de son expertise, dans un cadre partenarial à définir en cohérence avec les nouvelles orientations et la volonté des autorités compé- tentes, au service du dévelop- pement durable de la région Casablanca-Settat », assure-t- on auprès de la société. ◆
dans la région de Casablanca- Settat et dans les autres régions du Royaume, dans un cadre partenarial à définir, en cohérence avec les nouvelles orientations du Royaume et la volonté des autorités com- pétentes ». Pour le ministère de l'Intérieur, ce sont là les vrais enjeux. Comment rendre ces SRM plus compétitives ? Comment permettre à d'autres villes que les plus grandes métropoles d'avoir un accès décent à l'eau potable et à l'assainissement ? Quelles réponses aux pro- blèmes de gouvernance et à l'optimisation des ressources financières ? Ce sont ce type de questions que l'Etat doit se poser pour répondre aux enjeux de développement des
Lydec : La Bourse a vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué En l’absence d’une commu- nication claire portée par les autorités, l'incompréhension autour des SRM était telle que les investisseurs se sont précipités pour vendre leurs actions Lydec, provoquant une détérioration de la capita- lisation boursière de 30% en quelques séances. Les inves- tisseurs estimant qu'une SRM remplacera le délégataire dès 2022. En réalité, concomi- tamment à la création de la SRM de Casablanca-Settat, les services de distribution d'eau et d'électricité du Grand Casablanca seront harmoni-
Lydec verra son activité augmenter de près de 30% début 2022, avec un rajout de 400.000 nouveaux clients…
Tarifs bancaires
◆ Les services bancaires se sont légèrement renchéris à fin 2020. ◆ Les commissions perçues sur les offres de type «Package» pèsent sur les tarifs. Les services ont coûté plus cher en 2020 L es services bancaires quotidiens ont coûté aux consommateurs marocains plus cher en 2020, année de crise. En effet, l’Indice BAM dans son dernier rapport sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement, leur surveillance et l’inclusion financière. La hausse de 0,55% enregis- trée par l’IPSB comparative- ment à 2019 s’explique essen- tiellement par une hausse de Par Y. Seddik Trois services deviennent gratuits suite à une concertation entre les membres du GPBM et Bank Al-Maghrib.
des prix des services bancaires (IPSB) calculé par Bank Al-Maghrib s’est établi à 126,33, enregistrant ainsi une hausse de 26 points par rapport à l’année de référence 2011 et d’environ un point par rapport à 2019. Cette tendance haussière par rap- port à l’année de référence (2011) traduit le renchérissement des ser- vices bancaires qui composent le panier, notamment du «Package» , des «frais de tenue de compte» et de la «carte bancaire» , explique
8% des commissions perçues sur les offres de type «Package», ce qui a contrebalancé les baisses res- pectives de 3,7% des frais relatifs à la «carte bancaire» et de 3,1% des «frais de tenue de compte». Du côté de la structure du panier, et à l’instar de la tendance obser- vée précédemment, les commis- sions perçues sur les offres de type «Package», la tenue de compte et la carte bancaire représentent 82,3%
du total des commissions. Ainsi, toute évolution de la tarifica- tion de ces trois services, notam- ment par les banques qui prédo- minent le marché bancaire, a un impact significatif sur le niveau de l’IPSB. 3 services deviennent gratuits Dans son rapport, la Banque cen- trale rappelle aussi que trois ser- vices initialement définis au niveau
de la Directive 2/G/2012 relative à l’IPSB sont devenus gratuits suite à une concertation entre les membres du GPBM et Bank Al-Maghrib. Il s’agit de l’opposition sur chèque volé ou perdu; l’opposition sur carte bancaire et les frais d’abonnement à la banque sur Internet. Ce dernier service devra toutefois faire l’objet d’une revue afin d’intégrer la mise à jour de la composition du panier de l’indice. ◆
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PLF 2022
◆ Les stigmates de la crise, la dégradation des finances publiques ainsi que les énormes besoins de financement en matière économique et sociale sont autant d’éléments qui imposent une logique de rupture. Une rupture plus que jamais légitime
sur une dynamique de continuité pour la confection du PLF 2022, force est d’admettre que plusieurs autres éléments plaident en faveur d’une rupture. Et ce, par l’entremise de l’adoption de mesures fiscales innovantes et audacieuses, à la hauteur des énormes besoins de finance- ment du nouveau modèle de développe- ment et de l’ambitieux programme éco- nomique et social du RNI (www. fnh.ma), lequel a fait mouche lors des dernières échéances électorales. «Il est important de garder à l’esprit que les 228 Mds de DH de recettes fiscales et douanières ne couvrent que 60% des dépenses publiques. Avec les engagements pris lors des dernières échéances élec- torales, il faudra au moins 400 Mds de DH de recettes pour concrétiser les déclarations d’intention des trois partis de la majorité, améliorer les services publics ainsi que les infrastructures de notre pays», fait savoir Al Andaloussi. Ainsi, l’élargissement de l’assiette fis- cale ainsi que l’exploration de nouvelles sources de financement doivent faire partie de la trame du PLF 2022. Ce dernier gagnerait à se différencier des PLF sous l’ère El Otmani, souvent taxés d’indigents sur le plan fiscal. Pour sa part, Rachid Seddik Seghir, expert-comptable et patron du cabinet Seddik, soutient que le PLF 2022 doit s’inscrire à moyen terme dans une logique de rupture, avec des mesures-phares favorables à l’envi- ronnement des affaires. «La pandémie a été éprouvante pour les opérateurs économiques. Dans le cadre du PLF, le gouvernement dirigé par Akhannouch devra prendre des mesures économiques de nature à restaurer la confiance, sans laquelle il n’y a pas de reprise durable», suggère-t-il. A en croire Seghir, une autre donne importante légitime la rupture lors de l’élaboration du PLF 2022 : il s’agit de l’implémentation de la loi-cadre portant réforme fiscale. ◆
Le PLF 2022 gagnerait à se différencier des PLF sous l’ère El Otmani.
économique et financier bien défini), la Loi de Finances constitue un baromètre de taille des priorités économiques, sociales et fiscales de l’action gouvernementale. A la question de savoir si le PLF 2022 s’ins- crira dans une logique de rupture par rap- port aux PLF élaborés sous l’ère Otmani, Driss Al Andaloussi, ancien président de l’Association des membres de l’Inspection générale des finances (AMIF), apporte une réponse pertinente à plusieurs égards. «Le PLF 2022 élaboré par le gouverne- ment qui sera dirigé par Aziz Akhannouch ne peut s’inscrire que dans la continuité, notamment à l’aune de la note de cadrage déjà rendue publique», prédit l’ancien haut cadre du ministère des Finances. Et de préciser : «La même note de cadrage mentionne, entre autres, que la mise en œuvre du nouveau modèle de dévelop- pement devrait s’ériger en priorité pour le gouvernement et l’ensemble des acteurs dans les années à venir». Ces éléments qui militent pour une rupture Si notre interlocuteur table plus ou moins
L e gouvernement qui sera dirigé par Aziz Akhannouch est attendu sur plusieurs fronts. Le contexte actuel est particulièrement défa- vorable, comme en témoigne la prévalence de certains stigmates de la crise sur l’économie nationale. Il suffit de se pencher sur les notes d’information ou les études du HCP pour s’aperce- voir de l’ampleur de la dégradation des finances publiques et de certains indica- teurs économiques et sociaux sous l’effet du coronavirus (www. fnh.ma). C’est dans cette atmosphère pour le moins peu favo- rable, même s’il y a lieu de mentionner des signes de reprise de l’activité éco- nomique, que le prochain gouvernement élaborera le projet de Loi de Finances 2022. Ce dernier suscite d’ores et déjà un grand intérêt auprès des experts et des observateurs à l’échelle nationale. Pour cause, au-delà du simple fait de prévoir et d’autoriser pour chaque année budgétaire l'ensemble des ressources et des charges de l'État (dans les limites d'un équilibre Par M. Diao
Il faudra au moins 400 Mds de DH de recettes pour concré- tiser les déclarations d’intention des trois par- tis de la majo- rité.
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Prolifération des faux billets
◆ Les faux billets détectés par Bank Al-Maghrib ont baissé de 34% en 2020 pour atteindre 6.335 billets, contre une hausse de 6% une année auparavant. ◆ D’après l’Institut d’émission, le risque de contrefaçon au Maroc est globalement maîtrisé et se situe à un niveau faible comparativement à l’échelle internationale. BAM veille au grain
cessifs depuis plusieurs années. Cette amélioration montre quelque part que le risque de contrefaçon au Maroc est globalement maîtrisé et se situe à un niveau faible com- parativement à l’échelle internatio- nale. Il est important de souligner
intéressent moins les fossoyeurs. Pour preuve, celle de 50 DH a vu sa part augmenter de 4 points de pourcentage à 15%, tandis que la coupure de 20 DH est passée de 7% à 5%. Il importe de noter que 71% des faux billets décelés sont réalisés au moyen de photo- copieurs ou imprimantes couleur. Par ailleurs, le nombre saisi de faux billets de banques étrangers a augmenté en 2020 à 1.353 billets contrefaits, contre 519 billets en 2019 et 618 en 2018. Autre don- née importante : la tendance à la hausse de faux billets a concerné le Dollar américain qui accapare une part de 88%, contre 14% en 2019. La contrefaçon de l’Euro a, quant à elle, baissé de 61% avec une part de 10%.
que cette performance n’est pas le fruit du hasard, puisque Bank Al-Maghrib améliore en continu son dispositif de détection de la fausse mon- naie. Et ce, en diversifiant le périmètre de contrôle des banques et des centres privés de traitement. D’ailleurs, la
Sur les faux billets décelés l’année der- nière, la coupure de 200 DH prédomine, avec une part de 69%.
Banque centrale a publié une liste d’équipements fiduciaires jugés aptes à traiter les billets suivant les normes de qualité requises. Les hommes de Abdellatif Jouahri, wali de BAM, exigent des opérateurs un contrôle annuel des équipe- ments, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement de leur capacité à détecter les faux billets.
de 7% par rapport à l’année 2019. Et pour assurer la qualité requise pour les signes monétaires en cir- culation, BAM opère en perma- nence des contrôles de l’activité des centres privés de traitement.
E n vertu de l’arsenal juri- dique en vigueur au Maroc, Bank Al-Maghrib (BAM) dispose du pou- voir exclusif de l’émis- sion et de l’entretien de la monnaie fiduciaire, de la supervision des opérateurs privés de tri et du retrait de la monnaie ne répondant plus aux normes de qualité requises. En conséquence, l’Institut d’émis- sion s’assure de la qualité de cir- culation fiduciaire. Il importe de noter que BAM a délégué depuis 2005 aux sociétés gestionnaires des centres privés de traitement (SGCPT), l’exercice des activités de traitement et de recyclage de la monnaie fiduciaire. Selon le rap- port annuel portant sur les infras- tructures des marchés financiers, les moyens de paiement et l’inclu- sion financière, publié récemment par BAM, l’émission de billets neufs par la Banque centrale en 2020 a concerné un volume de 613 millions de coupures, en hausse Par M. Diao
Quid des faux billets dans la zone Euro ?
Les statistiques officielles de l’UE font état de 460.000 fausses cou- pures en euros retirées de la cir- culation en 2020 (dont 220.000 au second semestre). Ce qui corres- pond à une baisse de 17,7% par rapport à 2019. Contrairement au Maroc où les grosses coupures de 200 DH sont davantage pri- sées par les fraudeurs, en Europe, les billets de 20 et 50 euros ont été les valeurs les plus contre- faites en 2020, représentant ainsi près de deux tiers du total de billets contrefaits. Pour autant, dans les pays européens, la pro- babilité de recevoir une coupure contrefaite est minime, en raison du nombre de faux billets très bas par rapport à plus de 25 milliards de billets en euros en circulation en 2020. ◆
Faux billets, une valeur d’1 MDH détectée
Les faux billets détectés par Bank Al-Maghrib ont baissé de 34% en 2020 pour atteindre 6.335 billets, contre une hausse de 6% une année auparavant. La valeur de ces faux billets s’est établie à 1 MDH contre 1,5 million de dirhams en 2019. Par million de billets en circulation, seulement 2,9 billets sont contre- faits, en baisse par rapport à l’an- née passée (5,2 billets contrefaits par million de billets en circulation). A en croire l’Institut d’émission, le taux des faux billets saisis a obser- vé une particulière tendance bais- sière en 2020. Ce qui pourrait être expliqué par la période de confine- ment. Toujours est-il que ce trend baissier fait suite à des replis suc-
Le billet de 200 DH séduit les fossoyeurs
Le nouveau rapport de la Banque centrale explique que la baisse des faux billets en 2020 a concerné toutes les coupures, avec notam- ment des reculs de 34% pour le billet de 200 DH et de 38% pour la coupure de 100 DH. L’information de taille révélée par le nouveau document est que sur les faux billets décelés, la coupure de 200 DH prédomine, avec une part de 69%, alors que celle de 100 DH n’y contribue qu’à hauteur de 11%. Ce qui représente pratiquement les mêmes proportions enregistrées un an auparavant. Visiblement, au Maroc, les petites coupures
Par million de billets en circulation, seulement 2,9 billets ont été
contrefaits en 2020 au Maroc.
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