E CONOMIE
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JEUDI 7 OCTOBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Reprise post-pandémique
◆ Le gouvernement sortant s’attend à une croissance entre 5,5 et 5,8% en 2021, puis 3,2% en 2022. ◆ Ces prévisions pourraient néanmoins être compromises par une résurgence de la pandémie. L’économie sous l’emprise d’un Covid long
face notamment à l’inégalité d’accès aux vaccins dans le monde. Si des pays comme le Maroc sont bien avancés dans leur campagne de vaccination, c’est loin d’être le cas pour plusieurs autres pays, notam- ment ceux du continent afri- cain. D’ailleurs, au 30 sep- tembre 2021, seuls 4% de la population de l’Afrique ont été entièrement vac- cinés, soit 60 millions de personnes, d’après les statistiques de l’Organisa- tion mondiale de la santé (OMS). Et parmi les 54 pays du continent, ce ne sont que 15 pays qui ont atteint l’objectif (fixé au 30 septembre 2021) mondial de l’OMS consistant à vacciner intégralement 10% de leur population contre la Covid-19. Le Maroc en fait par- tie : avec 48% de sa population vaccinée, il arrive juste derrière les Seychelles et Maurice qui ont entièrement vacciné plus de 60% de leurs citoyens. Et pour réduire sa dépen- dance des laboratoires inter- nationaux, le Royaume s’est engagé dans un projet ambi- tieux de fabrication de vaccins, «convaincu que la souverai- neté sanitaire est une compo- sante essentielle de la sécurité stratégique du pays». Répercussions durables C’est parce qu’il n’y a pas un accès équitable aux vaccins que les répercussions de la pandémie pourraient encore perdurer des années, notam- ment pour les pays en déve- loppement. «Près de la moitié des pays émergents et des
pays en développement ainsi que certains pays à revenu intermédiaire risquent désor- mais de prendre encore plus de retard sur les autres, ce qui réduirait à néant une grande partie des progrès accomplis dans la réalisation des objec- tifs de développement durable définis par l’Organisation des Nations Unies », avertit le Fonds monétaire international (FMI). Seule une vaccination rapide de la population mon- diale pourrait permettre une reprise économique pérenne. Faute de quoi, l’apparition de variants pourrait relancer un nouveau cycle épidémique auquel certains Etats, qui ont déjà sérieusement mis à mal leurs finances publiques, ne pourront faire face. En cela, un pays comme le Maroc ne dispose prati- quement plus de marge de manœuvre budgétaire. En 2020, le gouvernement a cassé sa tirelire pour soutenir une économie aux abois, portant ainsi le déficit budgétaire à 7,6% du PIB. En 2021, il devrait s’améliorer pour s’établir à 6,7% du PIB, selon le ministère des Finances. Et pour redres- ser la barre, le projet de Loi des Finances a d’ores et déjà fixé un cap : une diète sévère, à travers la réduction drastique des dépenses. Sauf que s’il y a une nouvelle vague épidé- mique et des restrictions plus drastiques, le gouvernement serait de nouveau contraint à mettre la main à la poche pour éviter la faillite de milliers d’en- treprises et l’explosion du taux de chômage. ◆
Les perspectives économiques restent entourées d’incertitudes liées à l’évolution de la situation sanitaire.
agricole et de 2,5% de celle des activités hors agriculture. Plus globalement, après une contraction du PIB de l’écono- mie nationale de 6,3% en 2020, le gouvernement sortant s’at- tend à une croissance entre 5,5 et 5,8% en 2021, puis 3,2% en 2022.
L’ économie natio- nale se porte beaucoup mieux et poursuit sa d y n a m i q u e de reprise. Après avoir pro- gressé de 15,2% au deuxième trimestre 2021, elle se serait raffermie de 5,9% au troi- sième trimestre, portée par un accroissement de 4,2% de la valeur ajoutée hors agriculture et par une augmentation de 19,6% de celle de l’agriculture, selon le haut-commissariat au Plan (HCP). Cette embellie va-t-elle cepen- dant se poursuivre ? La crois- sance sera encore au rendez- vous au quatrième trimestre, à en croire le HCP, qui table sur une évolution de l’activi- té économique de 4,3%, en variation annuelle, contre une baisse de 5,1% au même tri- mestre de l’année précédente. Elle devrait être principalement portée par une augmentation de 18,5% de la valeur ajoutée Par D. William
Encore beaucoup d’incertitudes
La crainte majeure est de voir
Pour un pays comme le Maroc fortement connecté à l’interna- tional et dont l’économie prête le flanc à nombre de facteurs exogènes, les perspectives de croissance restent cependant tributaires, en particulier, de la situation sanitaire mondiale liée à la covid-19. La résur- gence de nouvelles vagues épidémiques, avec comme conséquence le durcissement des restrictions qui impactera forcément l’activité écono- mique, peut en effet chahuter toutes les prévisions. Aujourd’hui d’ailleurs, la crainte majeure est de voir l’émer- gence de nouveaux variants,
l’émergence de nouveaux variants, face notamment à l’inégalité d’accès aux vaccins dans le monde.
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