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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 7 OCTOBRE 2021
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Flambée des cours du pétrole
◆ Pour le gasoil, 10 DH le litre est un seuil d’alerte pour les transporteurs. ◆ Plusieurs secteurs d’activité seront impactés par cette hausse. Forte crainte d’une tension sur les prix domestiques
fessionnels, notamment les transporteurs. Il est utile de rappeler qu’à chaque fois que les prix atteignent ce niveau, les syn- dicats et les représentants de l’activité montent au créneau pour manifester leur mécon-
vail ou pour la distribution des marchandises. «Les frais de carburant repré- sentent pas moins de 60% de nos charges d’exploita- tion. Chaque augmentation est automatiquement réper- cutée sur notre revenu. Nous sollicitons une intervention urgente des autorités pour soutenir notre activité. Nous avons fait preuve de solida- rité lors de la crise et, contrai- rement à d’autres secteurs, nous n’avons reçu aucune forme de soutien, même si notre secteur a été pénali- sé. Cette situation ne peut durer; nous voulons que les responsables entament des discussons avec nous pour trouver une solution» , sou- ligne Harak. Les professionnels du secteur seront amenés à observer des mouvements de protes- tation pour faire valoir leurs revendications, notamment la hausse de la tarification ou l’établissement de mesures de compensation. Du coup, la hausse des prix du trans- port devrait se répercuter sur les prix à la consommation. ◆
tentement et demander réparation du préjudice subi. «Nous avons été forte- ment impactés par les restrictions sanitaires, qui ont réduit sensible- ment notre activité. Le
La hausse des cours du pétrole devrait accentuer davantage l’inflation importée.
couvre-feu et la crise écono- mique ont eu un effet négatif sur le pouvoir d’achat des citoyens», indique Mohamed Harak, secrétaire général du syndicat des grands taxis du grand Casablanca, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT). En effet, le transport est un secteur névralgique de l’éco- nomie nationale. Les restric- tions sur les déplacements, notamment intervilles, ont impacté plusieurs branches d’activité, que ce soit pour permettre à la main-d’œuvre de regagner son lieu de tra-
l’international, devrait subir de plein fouet ce renchéris- sement. Pour le moment, les prix du carburant, notamment le die- sel, produit le plus consom- mé avec une part dépas- sant les 50%, sont dans une fourchette tolérable pour les consommateurs. Ainsi, le prix de l’essence est à moins de 11,50 DH/litre et celui du die- sel à 9,50 DH/litre. Pour ce dernier, la barre symbolique de 10 DH/litre peut générer une grogne chez les pro-
D epuis le démar- rage de la reprise économique, les prix du pétrole s’inscrivent dans un trend haussier. Il y a quelques jours, les cours ont atteint 80 dollars/ baril, soit un plus haut depuis octobre 2018. Ce mouvement croissant s’explique par la forte demande, sous l’effet de la croissance mondiale. De l’avis de plusieurs ana- lystes du secteur, cette ten- dance devrait se poursuivre au moins pour le reste de l’année. Le seuil fatidique de 100 dollars/baril n’est pas à écarter. Les tensions géos- tratégiques dans plusieurs contrées du monde risquent d’accentuer davantage cette flambée. Ce rebond des cours se répercute directement sur les prix des carburants. Le Maroc, qui importe la qua- si-totalité de ses besoins à Par C. Jaidani
Pour les taxieurs,
les frais de carburant
représentent pas moins de 60% de leurs charges d’ex- ploitation.
Qu’en est-il du gaz naturel ?
Les prix du gaz naturel s’orientent vers des tendances haussières très soutenues et plus accentuées que celles du pétrole. Selon les données de la Banque mondiale, le million de BTU (unité de mesure de référence du gaz naturel) est passé aux États-Unis de 2,56 dol- lars en mars 2021 à 4,05 dollars en août dernier, soit une croissance de 60% en l’espace de quelques mois seulement. L’augmentation est encore plus spectaculaire en Europe : les cours y ont, en effet, progressé de plus de 150% au cours de lamême période ! Le Maroc dépend du gaz pour la production de l’électricité et aussi pour l’usage domes- tique des ménages. Dans les deux cas de figure, les prix à la consommation sont stricte- ment réglementés. Cela devrait peser lourdement sur le prix de production pour l’ONEE, principal producteur d’électricité, et sur la caisse de compensation.
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