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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 7 OCTOBRE 2021
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◆ Le renouveau de la relation entre la France et le continent africain est plus que jamais à l’ordre du jour. La jeunesse africaine et sa diaspora seront au cœur du débat. ◆ Sans la présence des chefs d'Etat qui n'ont pas été conviés à ce rendez-vous, le sommet s’annonce inédit et promet de grands changements. ◆ Entretien avec Taoufiq Boudchiche, économiste et ancien fonctionnaire international. Des pistes pour repenser la relation France-Afrique Sommet de Montpellier
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Le Sommet du 8 octobre se tiendra sans chefs d’Etat et sans autorités institu- tionnelles, du jamais vu depuis 1973. Un souffle nouveau entre le continent africain et la France s’impose-t-il ? Taoufiq Boudchiche : Le Sommet Afrique-France se tient dans une ambiance où la relation entre la France et l’Afrique, du moins avec plusieurs pays dans ce qu’il est convenu d’appeler le pré-carré africain de la France, devient extrêmement problématique. Il y aurait comme une ambiance de «dégagisme de la France» qui s’exacerbe en Afrique francophone. Le vent de contestation de l’opinion publique africaine touche aussi bien la présence française au plan militaire, qu’économique, voire culturelle. Et, selon mon avis très personnel, tenant compte de cet état des lieux, le Président Macron prend l’initiative, à l’occasion de ce 28ème Sommet Afrique-France, de vouloir orga- niser une rencontre d’un nouveau genre. Une rencontre destinée à repenser la relation entre l’Afrique et la France, étayée dans ses moments forts par un face-à-face avec des représentants de la jeunesse et de la société civile soigneusement choi- sis, en l’absence des institutionnels. C’est sans nul doute un pari audacieux pour l’avenir. Il est risqué et loin d’être gagné d’avance. Car jusqu’à quel point peut- on faire de la coopération sans un cadre étatique approprié ? Mais, selon les infor- mations recueillies, les chefs d’Etat et de gouvernement seront conviés au Sommet Europe-Afrique prévu lors de la prési- dence de la France de l’Union européenne en janvier 2022. Selon le programme, le Président Macon irait lors du Sommet de Montpellier direc-
Rien ne peut se faire non plus dans les pays afri- cains sans impliquer les Etats, le cadre institutionnel adéquat et les pouvoirs publics.
tement au contact avec les participants présents (pour reprendre une expression sécuritaire). Il va reprendre langue avec certains représentants de la société civile soit directement, soit indirectement, à tra- vers des dialogues, rencontres et débats. La programmation promet d’être intéres- sante et riche, où les jeunesses française et africaine vont aller à la rencontre l’une de l’autre. F.N.H. : Quel est l’intérêt du Sommet Afrique-France, économi- quement, culturellement et finan- cièrement ? Des voix critiquent cette démarche française, et on en appelle même à un contre- sommet ? T. B. : Selon les informations reprises
dans la presse, 3.000 participants sont attendus, dont 1.000 à 1.200 représente- ront les 54 pays africains. Seront présents ceux qui viendront spécialement pour le Sommet, aux côtés également des membres africains de la diaspora. Ceux- ci auront leur mot à dire vu la sensibilité particulière de la diaspora à une relation apaisée entre la France et l’Afrique. Une diaspora qui a à cœur aussi de contribuer au développement du continent d’origine, lequel est éreinté par des crises à n’en plus finir. La crise sanitaire se conjugue à la crise économique, à une crise sécu- ritaire et institutionnelle dans nombre de pays, compromettant des projets de développement intégrés. La croissance économique a régressé de plus de 2% en 2020 et plusieurs pays ont
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