FNH N° 1038

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FOCUS AGRICOLE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 7 OCTOBRE 2021

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marché européen», a ajouté Alamouri. En effet, l’accord agricole entre le Royaume et l’UE a permis de développer l’investissement dans le secteur, notamment dans la région de Dakhla. Dans son premier rapport d’éva- luation après son entrée en vigueur le 19 juillet 2019, la Commission européenne atteste de sa bonne mise en œuvre. Il s’est traduit notamment par des béné- fices réels au profit des pro- vinces du Sud, y compris en période de crise sani- taire liée à la Covid-19. Dans ce document rendu public fin décembre 2020, l’exécutif européen pré- cise que l’accord agricole, qui étend les préférences tarifaires aux produits du Sahara marocain, a permis l’éclosion d’une nouvelle dynamique et d’un dialogue positif et constructif dans l’intérêt mutuel des deux partenaires. Concernant les bénéfices pour la population du Sahara marocain, le rap- port a confirmé les acquis importants obtenus par le Royaume, dans le cadre de son partenariat stratégique indicateurs confirment ce constat. Par exemple, au niveau de Dakhla, la région du Sahara dont les produits agricoles sont en grande partie desti- nés à l’export vers l’UE, les réalisations sont en nette évolution. Ainsi, la superfi- cie cultivable pour la filière des primeurs sous serre a atteint, pendant la saison 2019-2020, environ 1.000 ha. Grâce à plusieurs conditions favorables comme le climat et le savoir-faire des inves- tisseurs, les rendements à l’export réalisés sont très satisfaisants et s’élèvent entre 120 à 220 tonnes/ ha pour la tomate, 45-60 t/ avec l’UE. Plusieurs

ha pour le melon et 100 t/ ha pour les poivrons. Entre 2016 et 2019, la production a augmenté de 44%. Les tomates et les melons sont les produits phares expor- tés. Au cours de la même

période, 92.000 tonnes ont été produites, dont 59.400 exportées vers l’UE. En 2020, la filière a créé 1.700.000 journées de travail, soit 80% de l’emploi dans le sec- teur agricole. La valeur

Grâce à plusieurs condi- tions favorables comme le climat et le savoir-faire des investisseurs, les ren- dements à l’export réali- sés sont très satisfaisants.

de la production de cette filière dépasse 676 millions DH/an et la valeur ajoutée réalisée pour la campagne 2019/2020 est de 200 mil- lions de DH. La culture des primeurs, filière agricole la plus impor- tante de la région de Dakhla- Oued Eddahab, s’érige en une expérience inédite dans les provinces du sud. En effet, les périmètres irrigués destinés essentiellement à la production de primeurs sous-serre constituent un exemple concret de la réus- site des efforts de mise en valeur agricole des terres sahariennes. Le climat tempéré qui pré- vaut toute l’année sur la bande littorale de la baie de Oued-Eddahab, les encouragements octroyés

par l’Etat et la ténacité des exploitants de ces péri- mètres à les rendre aptes aux différentes cultures se sont traduits, en l’espace de quelques années, par la mise en valeur de plusieurs exploitations de dernière génération, dotées d’équi- pements de pointe. La genèse de l’agriculture moderne à forte valeur ajou- tée est le fruit de quelques grands groupes agricoles, notamment les Groupes Tazi et Derham. Mais depuis quelques années, une nou- velle génération d’exploi- tants a émergé. Regroupés autour de l’AJIDA, un groupement d’intérêt économique (GIE) composé de 15 jeunes diplômés sahraouis, a déci-

dé d’investir dans le secteur. «L’agriculture locale sert en premier lieu les petits exploi- tants de la région, car elle leur permet de développer leur autonomie financière. Même les grands groupes assurent de l’emploi pour les jeunes de la région et continuent d’investir pour drainer de la valeur ajou- tée» , témoigne Maaelaynine Rabii Rabou, exploitant à Dakhla. «Grâce aux efforts de l’Etat, notamment au niveau de l’encadrement technique, à un ensemble de mesures de soutien comme les subven- tions ou les crédits à des taux préférentiels et à un appui sur le plan commer- cial, nous avons pu réussir notre projet» , précise-t-il. ◆

Le profession- nel marocain est disposé à argumenter du bien-fondé d’exercer dans les provinces du Sud, toute activité éco- nomique et sociale néces- saire au déve- loppement de cette région.

La diversification des débouchés s’impose

Pour ses exportations agricoles, leMaroc dépendde l’Europe. Outre les contraintes réglementaires, de qualité et de normes, la dernière décision de la Cour européenne annulant les accords agricoles et de pêche devrait inciter l’Etat marocain à diversifier ses débouchés. Néanmoins, les exportateurs marocains de produits agricoles préfèrent le marché européen qu’ils connaissent et maîtrisent très bien. Ils n’osent pas prendre de risque en s’aventurant sur des marchés peu connus. Alors que la logique voudrait qu’ils investissent de nouvelles destinations qui présentent des perspectives de développe- ment importantes. Avant 1995, la Russie, par exemple, n’était pas dans le viseur des producteurs marocains. Actuellement, c’est un grand client, surtout pour les agrumes. D’autresmarchés comme les Etats-Unis sont peu investismalgré les potentialités qu’ils représentent. Pour investir ce genre demarché, il faut être enmesure d’honorer les contrats. Le regroupement des exploitants sous forme de consortiums permettra de bien négocier avec les clients, de répondre aux normes et aussi à la demande.Maispourqu’il soit efficace, cegenredegroupementsdoitbénéficierdemesuresde soutienpubliques.

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