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F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 16 ET VENDREDI 17 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Coronavirus Menace sur la sécurité alimentaire ◆ La situation est maîtrisable, mais si la crise perdure, les dégâts seront importants, estime la FAO. ◆ Le fléchissement des économies entraînera une augmentation des niveaux de la famine dans 65 pays.

mis à rude épreuve dans les temps à venir. Les ralentisse- ments et les fléchissements des économies pourraient engendrer une augmentation des niveaux de la famine dans 65 pays. « Nous nous attendons à des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement alimen- taire. Les restrictions de mou- vement peuvent empêcher les agriculteurs de travailler et les opérateurs de l’agroali- mentaire de transformer les produits », précise la FAO. La pénurie d’engrais, de médicaments vétérinaires et d’autres intrants pourrait affecter la production agricole. La fermeture de restaurants, d’hôtels et de sites d’héber- gement et les achats moins fréquents dans les épiceries contribuent à la diminution de la demande deproduits frais et halieutiques. Ce qui affecte les producteurs et les fournis- seurs.

Par M. Diao

La FAO s’attend à des pertur- bations dans les chaînes d’approvi- sionnement alimentaire.

L a crise sanitaire due à la propagation du coro- navirus a engendré une crise économique sans précédent, impactant dans son sillage toutes les branches d’activité. Sous l’effet des restrictions du confinement, de nombreux secteurs évoluent au ralenti faute de main-d’œuvre suffi- sante, à l’image de l’agricul- ture. Actuellement, les pays disposent de stocks assez suf- fisants pour répondre à leurs besoins alimentaires. Mais si la crise venait à perdurer, la situation pourrait devenir cri- tique et le risque de pénurie ne sera plus à écarter. « La fermeture des frontières, les mesures de quarantaine et les perturbations des mar- chés, des chaînes d’approvi- sionnement et des échanges commerciaux pourraient res- treindre l’accès des popula- tions à des ressources alimen- taires suffisantes, diverses et nutritives, en particulier dans les pays durement touchés par le virus ou déjà touchés par des niveaux élevés d’in- sécurité alimentaire », avertit l’Organisation mondiale de l’agriculture et de l’alimenta- tion (FAO). L’institution onu- sienne basée à Rome estime dans un rapport publié récem- ment qu’à mesure que le virus se répand, que les cas se multiplient et que les mesures deviennent de plus en plus contraignantes, le système alimentaire mondial sera

stables. Le niveau de stock mondial des céréales est encore à un niveau satisfai- sant et les autres cultures se présentent sous de bonnes conditions. L’organisation onusienne constate toutefois un certain fléchissement de la production des denrées à grande valeur ajoutée comme les fruits et les légumes, dû aux mesures de confinement.

Pour ce qui est de la filière pêche, les répercussions sont variables selon les pays, avec généralement l’incapacité de la flotte à opérer adéquatement en raison de marchés limités à cause de la faible demande ou encore de la difficulté d’appli- quer les mesures sanitaires dans les navires. La FAO relève par ailleurs : « Qu’il existe des défis majeurs à relever par les communau- tés au niveau de la logistique du fait que les marchés des produits alimentaires ne sont pas immunisés contre de tels risques. Les effets seront par- ticulièrement marqués dans les pays qui dépendent fortement des importations des produits de base ». Toujours d’après l’organisa- tion onusienne, dans ces pays, lorsque la dépendance des produits de base augmente de 1% en un an, elle entraîne une hausse moyenne de la sous- alimentation de 3,8%. De plus le choc de la demande ne fera que prolonger et aggraver les effets. ◆

Manque de main- d’œuvre

La FAO estime que la pénu- rie de la main-d’œuvre pour- rait affecter sérieusement les filières qui ont besoin d’un nombre important de travail- leurs ou celles où le machi- nisme est peu présent. Concernant l’approvisionne- ment des marchés, les pertur- bations sont pour le moment faibles et les prix sont quasi

Pour atténuer les effets de la pandémie sur l’alimentation et l’agriculture, la FAO a exhorté la communauté internationale à répondre aux besoins immé- diats des catégories les plus vulnérables. Il est question aussi de renforcer les programmes de protection sociale à travers l’allocation d’aide directe aux per- sonnes les plus impactées. A cet égard, elle préconise l’utilisation des banques alimentaires de la part du gouvernement mais aussi des donations issues de personnes privées ou de réseaux solidaires. La FAO recommande également d’injecter des fonds dans le secteur agricole pour maintenir la machine de production. Les pays doivent gagner en efficacité et réduire le coût lié au com- merce. Il s’agit d’éviter les mesures qui restreignent les échanges et la mobilité des produits de base Comment limiter les dégâts sur l’alimentation et l’agriculture

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