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JEUDI 16 ET VENDREDI 17 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Lutte contre le Covid-19

◆ De nombreux réfugiés, déplacés, apatrides et migrants sont exposés au Covid-19, un virus qui ne fait aucune distinction entre les individus et leurs origines. ◆ Il est essentiel que chaque migrant et réfugié puisse bénéficier d’un accès égal et garanti aux services de santé. Quel sort pour les migrants ? N ous sommes tous vulnérables face au virus du Covid-19 ! Cela doit inciter à non Par C. Abounnaim Les migrants et les réfugiés sont parti- culièrement susceptibles d’être vic- times d’exclu- sion, de

seulement protéger les droits des réfugiés et des migrants, mais aussi leur santé, en vue d’endiguer la propagation de cette pandémie. Bien que de nombreux pays accueillent et protègent des populations de réfugiés et de migrants, ils ne sont pas toujours bien équipés pour répondre à cette crise sanitaire. Pour garantir à cette catégorie d’individus un accès approprié aux services de santé nationaux, certains États peuvent avoir besoin d’un soutien financier additionnel. C’est sur ce point que les ins- titutions financières mondiales peuvent jouer un rôle de premier plan en mettant des fonds à leur disposition. Au moment où les pays ferment leurs frontières et limitent les mouvements transfrontaliers, il est important de rappeler qu’il existe des moyens de gérer ces restrictions de manière à respecter les normes interna- tionales en matière de droits de l’homme et de protection des réfugiés, y compris le prin- cipe de non-refoulement, à tra- vers la mise en quarantaine et des contrôles sanitaires par exemple. Il est essentiel que chaque migrant et réfugié, puisse béné- ficier d’un accès égal et garanti aux services de santé, et soit

stigmatisation et de discrimi- nation.

effectivement inclus dans la lutte nationale contre la pandémie de Covid-19, par la prévention, le dépistage et le traitement. Cela est d’autant plus néces- saire que la plupart des réfugiés et de nombreux migrants à tra- vers le monde se trouvent dans des pays en développement où les systèmes de santé sont sou- vent insuffisants et surchargés. A l’échelle mondiale, la Directrice générale de l’Unicef, Henrietta Holsman Fore, a tiré la sonnette d’alarme : « La pandé- mie de Covid-19 pourrait dévas- ter les populations de réfugiés, de migrants et de personnes déplacées à l'intérieur du pays sans une action internationale urgente ». Cette crise exige de ce fait une approche internationale cohé- rente et efficace qui n’exclut personne. Durant ce moment

crucial, il est plus que jamais nécessaire de remiser au pla- card les traditionnelles poli- tiques administratives et de gestion migratoire pour se foca- liser autour d’un objectif : la lutte contre ce virus mortel. Par ailleurs, de nombreux réfugiés, déplacés internes, apatrides et migrants possèdent des compé- tences qui peuvent les qualifier pour faire partie des moyens menant au remède.

particulièrement vulnérable. A cet effet, l’association a inter- pellé le gouvernement afin que l’isolement sanitaire, mesure prise en vue de protéger la population contre les risques de propagation du coronavi- rus, « soit accompagné de toute mesure permettant de soutenir la mise à l’abri, la protection, l’accès aux moyens de sub- sistance et aux soins pour les personnes les plus fragilisées ». Au-delà du droit à la santé pour tous « sans discrimination », l'association estime que le gou- vernement doit intervenir pour préserver «la santé publique». En effet, c’est parmi les migrants, notamment ceux sans domicile, ou vivant dans des conditions difficiles d’exiguïté et d’insalubrité, qu’il est difficile de contrôler la situation sani- taire.

Partant, la propagation du virus ne peut être valablement endi- guée sans une approche inclu- sive pour protéger les droits de chaque individu à la vie et à la santé. Les migrants et les réfugiés sont particulièrement susceptibles d’être victimes d’exclusion, de stigmatisation et de discrimina- tion, notamment lorsqu’ils sont sans papiers. Pour éviter une catastrophe, les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour protéger les droits et la santé de chacun. A cette fin, les migrants pré- caires et autres SDF, doivent être considérés comme des vic- times potentielles et faire partie intégrante de toute riposte effi- cace de santé publique. La solidarité et l’égalité sont indispensables pour parvenir à éradiquer cette pandémie. ◆

Maroc : le Gadem monte au créneau

Au Maroc, le groupe antira- ciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) a alerté sur la situation de certaines franges de la population présentes sur le territoire marocain, notamment celles dans une situation écono- mique, sociale ou administrative

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