FNH N° 1179

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 JANVIER 2025

pour les cultures printanières et les semis tardifs; même les par- cours naturels n’en profitent pas assez pour enrichir les pâturages. A cause de la vague de séche- resse de ces dernières années, le sol dans les zones bours devient dur, ne conservant pas l’humi- dité. Les opérations d’emblave- ment deviennent compliquées et l’eau pluviale ne pénètre pas assez en profondeur pour favo- riser la poussée des plantes et toucher les racines», explique Abdelmoumen Guennouni, ingé- nieur agronome. Même pour les zones irriguées, la situation ne se présente pas sous de bons auspices. Les réserves des barrages affichent un niveau inquiétant et la nappe phréatique est fortement impactée. «Généralement, toutes les cultures sont impactées par le manque de pluies. Mais les filières les plus touchées sont la céréaliculture, les légumineuses, les cultures fourragères et parti- culièrement l’élevage. L’actuelle campagne de recensement du cheptel national va fournir une idée sur son évolution, le nombre de bêtes, les races existantes, l’âge et le sexe… Ce qui per- mettra au gouvernement de prendre les mesures qui s’im- posent. Il faut garder en mémoire que l’Aid Al-Adha arrive dans six mois, et avec l’environne- ment actuel contraignant au sec- teur, il existe un gros risque que l’offre ne couvre pas la demande. L’opération d’importation de moutons n’a pas résolu la problé- matique et la filière des viandes rouges affiche des prix record. Reste à espérer que la pluie soit au rendez-vous pour le mois en cours et février afin de redresser un tant soit peu la situation. Ce qui est sûr, c’est que les 50 millions de quintaux de récoltes évoqués par BAM ne sont pas tenables. La Mamda, compagnie d’assurance agricole, n’a pas encore démarré les souscriptions, alors que l’opé- ration se clôture normalement le 15 décembre de l’année. Elle attend d’avoir plus de visibilité et aussi la réassurance d’un orga- nisme international», fait savoir Guennouni. ◆

 La surface des terres emblavées est nettement en deçà de la normale.

vaux du sol qui se chiffrent, pour une année normale, à plus de 5,3 millions d’hectares. «La saison des pluies a été déca- lée. Ce phénomène n’est pas isolé et ne concerne pas unique- ment le Maroc. Il touche égale- ment d’autres régions dans le L’hypothèse de 50 millions de quintaux est-elle plausible ? Par C. Jaidani L Campagne agricole monde ,notamment dans la zone Méditerranée. Au lieu de débu- ter au milieu de l’automne et de s'étendre jusqu’au printemps, elle commence tôt en octobre et fait défaut entre novembre et janvier, pour ne reprendre qu’en février. Elle n'est bénéfique que La saison est marquée par un retard important des pluies. Des risques majeurs planent sur le secteur de l’élevage. Les réserves en eau des barrages inquiètent

a campagne agricole actuelle ressemble beaucoup à celles des dernières années, marquée par l’irrégularité des pluies dans l’espace et dans le temps. Elle a enregistré un bon démarrage au cours du mois d’octobre, mais depuis cette date les pluies font défaut. Les quelques précipita- tions enregistrées ici et là avaient généré un apport en eau très faible, ne pouvant pas assurer un bon déroulement de la saison. Dans son dernier Conseil, Bank Al-Maghrib a avancé l’hypothèse d’une récole céréalière de 50 mil- lions de quintaux, soit une baisse de 31% par rapport aux prévi- sions de la Loi de Finances 2025. Généralement, la Banque cen- trale attend le mois de mars pour faire une projection définitive. Actuellement, les conditions ne sont pas favorables pour assurer une bonne récolte. Le manque de pluies a dissuadé de nombreux agriculteurs à entamer les tra-

Le taux de remplissage des barrages ne dépasse pas les 24%. Certains grands barrages arrivent à un point très critique. C’est le cas du barrage Al Massira, le deuxième plus grand du pays qui alimente le périmètre irrigué des Doukkala, qui a atteint le tarissement. Bin El Ouidane, le troisième ouvrage du pays, est à moins de 10%. Heureusement que certains bassins hydrauliques desservant des régions agricoles majeures pré- sentent des niveaux soit stables, soit en excédent par rapport à l’année dernière. Ainsi, au 3 janvier 2025, les réserves en eau du bassin de Souss-Massa affichent un taux de 47,35%, celles du Loukkous 38,83% (668 millions de m 3 ). Quant à Sebou, il dispose d’une réserve de plus de 2 milliards de m 3 , soit un taux de 36,37%.

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