FNH N° 1179

POLITIQUE

26

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 JANVIER 2025

Diplomatie algérienne

e pouvoir algérien, incarné par un régime à la fois rigide et paranoïaque, multiplie les faux pas, se décrédibilisant de plus en plus sur la scène interna- tionale. Impossible d’évoquer ses errements sans commencer par l’antagonisme persistant avec le Maroc. La relation entre Alger et Rabat est depuis longtemps marquée par des tensions extrêmes, mais celles-ci ont pris une ampleur inédite ces dernières années, atteignant des niveaux d’hos- tilité presque jamais vus. algérien s'enferme dans une posture agressive qui ne fait qu'accentuer son isolement sur la scène internationale. Par D. William L Face à un Maroc multipliant les succès diplomatiques et à des tensions persistantes avec la France et le Mali, le régime La spirale de l’échec

magne ou encore la Hongrie, Rabat a su imposer sa vision d’une solution politique basée sur l’autonomie sous sou- veraineté marocaine. Cette offensive diplomatique a laissé Alger sur la défensive, réduite à des discours agres- sifs et des postures rigides qui n’ont fait qu’aggraver son isolement. Pourtant, la main tendue par le Roi Mohammed VI, à plusieurs reprises, aurait pu être l'occa- sion d'apaiser les tensions et d'engager une coopération bénéfique pour l'ensemble de la région du Maghreb. Au lieu de cela, le régime algérien a choisi de cultiver la haine et l’hostilité, quitte à s’engager dans des cam- pagnes de désinformation et d’intimidation. Des médias à la botte du pouvoir, financés en sous-main, sont constam- ment mobilisés pour ternir l’image du Maroc, notamment à travers des accusations fallacieuses. Le régime algé- rien utilise ainsi le Royaume comme bouc-émissaire pour détourner l’attention de ses propres échecs économiques et sociaux. Néanmoins, ces manœuvres n’ont fait qu’accentuer son discrédit, d’autant qu’il est de plus en plus perçu comme un acteur désespéré, réaction-

L’Algérie, dans son obsession anti-marocaine maladive et dans une posture de défiance systématique, a rompu unila- téralement ses relations diplo- matiques avec le Maroc en 2021, accusant le Royaume de prétendues «actions hostiles». Derrière ces accusations se cache surtout l’épineuse question du Sahara marocain. Le soutien algérien au front séparatiste du Polisario est depuis des décennies l’élé- ment central de cette crise. Le Maroc, de son côté, a multiplié les succès diploma- tiques. De la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara sous l'administra- tion Trump à l’appui de puis- sances européennes comme la France, l’Espagne, l'Alle-

naire et surtout un élément déstabilisateur de la région.

tion algérienne avait été immé- diate: rappel de l’ambassa- deur et suspension temporaire des relations diplomatiques. Par la suite, la crise s’est intensifiée avec l’affaire Amira Bouraoui, militante des droits humains exfiltrée vers la France, ce qui a conduit une nouvelle fois à un rappel d’ambassadeur et à des accu- sations véhémentes contre Paris, illustrant cette incapa- cité à gérer les différends de manière diplomatique. De même, le rapprochement des vues entre le Maroc et la France dans le dossier du Sahara marocain, notamment le soutien croissant de Paris à l'initiative marocaine d'au- tonomie, a considérablement tendu les relations entre Paris

France, l'éternel ressentiment

Les relations entre Alger et Paris ont également toujours été tumultueuses, quand bien même elles peuvent parfois paraître apaisées. Toutefois, ces dernières années, le régime algérien a multiplié les crises ouvertes avec la France, symbolisées par des tensions diplomatiques et des déclarations enflammées, sur fond de victimisation. En 2021, Emmanuel Macron avait déclenché l’ire d’Alger en déclarant que le régime s’appuyait sur une «rente mémorielle» pour justifier son autoritarisme interne. La réac-

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker