DEVELOPPEMENT DURABLE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 JANVIER 2025
industriels, tels que le ciment, qui représente à lui seul plus de 19% des émissions de GES au Maroc, redoutent une augmentation des coûts de production. Cette taxe pour- rait affecter leur compétitivité sur les marchés internatio- naux, d’autant que ces indus- tries sont fortement tournées vers l’exportation. BKGR a identifié des mesures incitatives comme étant cru- ciales pour compenser ces impacts. Parmi celles-ci, figurent des subventions aux technologies propres, des programmes de formation pour les travailleurs touchés, ainsi que des réductions fis- cales pour les entreprises qui investissent dans des solu- tions durables. Pour atténuer les effets néga- tifs de la taxe carbone, le Maroc explore des alterna- tives complémentaires, telles que la création d’un marché régional de crédits carbone. Ce mécanisme permettrait aux entreprises d’acheter des crédits pour compenser leurs émissions, tout en finançant des projets verts, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. Les collectivités locales, les ONG et le secteur privé jouent un rôle clé dans la concep- tion et la mise en œuvre de ces initiatives. Par exemple, le partenariat public-privé pour le développement de la mobilité électrique au Maroc illustre comment la collabora- tion multi-acteurs peut contri- buer à une transition juste et inclusive. La taxe carbone représente une opportunité unique pour le Maroc d’aligner ses ambitions climatiques avec ses objectifs de développement. La Loi de Finances 2025 prévoit l’intro- duction de cette taxe carbone permettant de réduire la fac- ture pétrolière de l’Etat en orientant le mix énergétique vers des ressources renouve- lables. Toutefois, son applica- tion pourrait être reportée à 2026, selon BKGR. ◆
Le Maroc va investir 30 Mds de DH à l’horizon 2030 Réseau électrique national de transport :
P rès de 30 milliards de dirhams seront investis dans le réseau électrique national de transport au Maroc entre 2024 et 2030, a annoncé Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Cette enveloppe exclut le projet de liaison électrique haute tension de 3 GW entre le Sud et le Centre du Royaume, a-t-elle affirmé lundi, en réponse à des questions orales à la Chambre des représentants. «Pour la première fois, le secteur privé aura la possibilité d’investir dans ce réseau en cas de nécessité», a-t-elle déclaré, soulignant que cet effort s’inscrit dans une vision de modernisation et de diversification des sources de finance- ment. Benali a également mis en lumière les progrès réalisés dans le domaine des énergies renouvelables. Selon elle, plus de 2.000 mégawatts de projets ont été autorisés depuis le début du mandat gouvernemental actuel, avec un inves- tissement global de 19 Mds de DH générant «plus de 300 emplois directs et des milliers d’emplois indirects». ◆
L’ONU appelle à un nouveau départ en 2025 Climat
D ans son message pour la nouvelle année, le secré- taire général de l’ONU, Antonio Guterres, a invité le monde à «prendre un nouveau départ» en 2025. Revenant sur une année 2024 marquée par des crises multiples, il a expri- mé son inquiétude face à une décennie de chaleur meurtrière et à un effondrement climatique en temps réel. Le chef de l’ONU a appelé les pays à prendre des mesures décisives en 2025 pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et sou- tenir la transition vers un avenir basé sur les énergies renouve- lables. «C’est essentiel et c’est possible», a-t-il affirmé avec conviction. Saluant l’engagement des acti- vistes jeunes et moins jeunes qui militent pour un avenir meil- leur, ainsi que les héros humani- taires qui bravent les obstacles pour aider les plus vulnérables, le secrétaire général a affirmé que l’espoir se trouve dans les pays en développement qui revendiquent justice climatique et financière, ainsi que des avan- cées scientifiques qui ouvrent de nouvelles perspectives pour l’humanité. ◆
De grandes banques américaines quittent un programme onusien de neutralité carbone Net-Zéro Banking Alliance P lusieurs grandes banques américaines ont quitté la Net- Zéro Banking Alliance (NZBA), programme mondial lancé transition vers une économie neutre en carbone. Son site indiquait lundi matin que 142 banques de 44 pays, représentant 64.000 milliards de dollars d'actifs, en faisaient partie. Selon cette Alliance, le nombre de ses membres a plus que triplé depuis 2021.
sous l'égide des Nations unies en 2021 pour favoriser la neutralité carbone, mais elles affirment rester engagées en la matière. Les groupes bancaires Bank of America et Citi ont confirmé leur départ de l'Alliance fin 2024. Morgan Stanley n'a pas répondu dans l'immédiat, mais cette banque d'affaires ne figurait plus lundi matin dans la liste des banques américaines membres de la NZBA. Selon le site de ce programme, seuls quatre établissements bancaires amé- ricains en restent membres, dont JPMorgan Chase. La NZBA a été lancée dans le cadre de l'Initiative financière du programme des Nations unies pour l'environ- nement (UNEP-FI), afin d'inciter les banques à jouer un rôle clef dans la
D'après des médias américains, des banques et gestionnaires d'actifs des Etats-Unis ont subi en novembre des assauts judiciaires émanant d'une dizaine d'Etats conservateurs, qui ont estimé que de telles initiatives étaient en infraction avec la législation anti- trust, affectaient le développement des énergies fossiles et entraînaient une hausse des prix. Un rapport de l'ONG Reclaim finance, publié en septembre, a conclu que la plupart des cibles de décarbonation visées par les trente plus grandes banques de l'Alliance n'étaient pas efficaces et devaient être repensées. ◆
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