FNH N° 1179

BOURSE & FINANCES

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 9 JANVIER 2025

la Caisse marocaine de retraite (CMR) qui gère deux régimes, celui des pensions civiles et le régime des pensions militaires, le Régime collectif d’allocation de retraite (RCAR) en tant qu’institution et régime, les régimes gérés par la CNSS et les régimes complémen- taires, notamment celui géré par la Caisse interprofessionnelle maro- caine de retraite (CIMR). Le fonctionnement inégalitaire de ces régimes, couplé à l'absence d'une loi-cadre régissant la retraite au Maroc et d'une tutelle unique, constitue également une source de vulnérabilité pour le système. Les caisses des fonctionnaires, en particulier la CMR et, dans une moindre mesure, le RCAR, font face à une pression considérable. Cela s'explique par la saturation des administrations publiques en termes de demande de travail, par rapport aux premières décen- nies suivant l'indépendance. Cette situation entraîne une diminution continue de la population active cotisante dans le secteur public, parallèlement à une augmentation du nombre de retraités. De plus, le recrutement dans le secteur public est soumis à des contraintes bud- gétaires, ce qui limite le nombre de nouveaux postes budgétaires et aggrave davantage le déséqui- libre entre cotisants et retraités. En effet, selon une alerte publiée dans le Rapport d'activité de ce régime, les déficits cumulés pour- raient se creuser pour atteindre 17,52 milliards de dirhams d'ici 2028. À cette échéance, le Fonds de réserve du régime sera totale- ment épuisé. F.N.H. : Récemment, la Cour des comptes a tiré égale- ment la sonnette d’alarme à ce sujet, mentionnant que les réserves des pensions civiles risquent de s'épuiser d'ici 2028. Quelles réformes pourraient permettre de sou- tenir la viabilité financière des caisses de retraite, tout en minimisant l’impact sur les cotisants et les bénéficiaires ? H. E. : Pratiquement, il existe trois pistes classiques à explorer pour remédier à ce phénomène : l'aug- mentation de l'âge de la retraite,

réformes économiques et institu- tionnelles plus profondes afin de garantir une base solide et durable pour le financement des retraites et pour alléger la pression sur les caisses de retraite. Je pense qu’il reste encore beau- coup à faire pour élargir l’assiette des cotisants, notamment dans le cadre de la généralisation de la couverture sociale. Cela implique d’intégrer les travailleurs indé-

«Si les cotisations actuelles ne couvrent pas les prestations, l’État serait contraint de financer cet écart, soit par l'emprunt, soit par la réallocation des ressources budgétaires».

la hausse des cotisations ou la réduction des pensions. D’ailleurs, cela a déjà été partiellement mis en œuvre en 2016, avec le relè- vement progressif de l’âge de la retraite de 60 à 63 ans et l’aug- mentation du taux de cotisation

de 20% à 28%. Malheureusement, après seulement huit ans depuis cette réforme, les défaillances restent les mêmes. À mon avis, ces mesures correctives, bien que quelque peu «technicistes», doivent être accompagnées de

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