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BOURSE & FINANCES
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JEUDI 15 AVRIL 2021
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l’évolution de l’usage des cryptoactifs au niveau national et international. Toutefois, BAM estime que «dans le contexte actuel, et compte tenu des différentes réformes engagées par Bank Al-Maghrib pour la promotion des moyens de paiement élec- troniques et la réduction du cash, et dont les retombées ne peuvent être évaluées qu’à moyen terme, il serait pré- maturé d’envisager à court terme l’émission d’une monnaie digitale». D'ailleurs, 60% des 65 Banques centrales (dont BAM) sondées en début d’année par la Banque des règlements interna- tionaux (BRI) ont indiqué que la crise sanitaire n'avait pas changé leur priorité : elles privilégient la prudence dans le déploiement de ces projets de longue haleine. La majo- rité des Banques centrales est toutefois encore loin de lancer des versions numériques de leur monnaie. La réflexion sur les monnaies de Banques centrales s'était intensifiée avec les inquié- tudes autour du projet dévoilé en 2018 par le géant améri- cain Facebook, qui a toutefois depuis revu ses ambitions à la baisse. La récente flambée du bitcoin laisse en revanche les Banques centrales de marbre, la plupart considérant les cryptomonnaies comme des produits de niche. Le Use Case du Group OCP Tout récemment, le groupe OCP a été la première entre- prise africaine à exécuter une transaction commerciale intra- africaine utilisant la technolo- gie blockchain. Une opération de 400 millions de dollars avec la Banque de commerce et de développement de l'Afrique de l’Est et australe (Trade and Development Bank). Un mon- tant de 270 millions de dollars a déjà été exécuté, tandis que
Cet engouement sans précédent pour les cryptos
interroge, alors que les transactions en monnaie virtuelle sont formellement interdites au Maroc.
le reste est prévu durant les prochains mois. Cette tran- saction a permis de financer l’expédition d’engrais phos- phatés du Maroc vers l’Éthio- pie. Pour le Groupe OCP, avec le ralentissement actuel de la logistique mondiale et des chaînes d'approvisionnement, les transactions de finance- ment du commerce peuvent prendre jusqu'à six semaines, en raison de la fermeture des frontières et des aéroports qui continue d'engendrer des retards supplémentaires. Or, la technologie blockchain de Dltledgers permet à toutes les parties prenantes de réaliser la transaction numériquement et de compléter l’opération d'im- port-export en moins de deux heures, alors que les transac- tions «papier» équivalentes sont généralement conclues en trois semaines ou plus, en raison du délai nécessaire aux fournisseurs pour le transfert de documents physiques à l’acheteur via le système ban- caire traditionnel. Selon eux toujours, la techno- logie blockchain présente de
nombreux avantages, notam- ment une empreinte carbone plus faible, des opérations plus sécurisées grâce aux technologies de cryptage et de vérification, plus de trans- parence et de traçabilité, et la réduction de risques grâce à l’élimination d’éventuelles erreurs et ambiguïtés dans l'échange et la modification des documents. Une crypto pour les tran- sactions transfrontalières ? En fait, les champs d’exploi- tation de la blockchain sont immenses : banques, assu- rances, industries, supply chain... De façon générale, la blockchain pourrait rempla- cer la plupart des tiers de confiance (Banque centrale, dépositaires, notaires, etc.). Mikael Naciri, Directeur géné- ral du CMI, nous informait à l’époque qu'il est favorable à une émission de monnaie virtuelle à cours légal (c’est- à-dire basée sur une devise réelle) et qui servira aux échanges transfrontaliers. Rappelons dans ce sens que les Émirats arabes unis col-
laborent actuellement avec la Banque centrale d'Arabie Saoudite pour émettre une monnaie numérique, appelée «Aber», qui serait acceptée dans les transactions trans- frontalières entre les deux pays. Cette monnaie sera uti- lisée d’abord par les banques et non par les consommateurs individuels, et rendra les tran- sactions plus efficaces. En cela, le patron du CMI expliquait : «Il y a possibilité aussi de créer une cryptocur- rency qui soit backée par une vraie monnaie à cours légal. Et pourquoi ne pas imaginer dans la zone CEDEAO faire les échanges en monnaie virtuelle régionale à valeur légale. Et en bout de chaîne, on peut la convertir en monnaie de son pays; cela éviterait pas mal de frictions et de coûts de change et permettra aussi un gain de temps». Au final, alors que l’utilisa- tion du cash vole de record en record, ce n’est plus une question de «si» mais «quand» aurons-nous besoin d’une cryptomonnaie règlementée au Maroc ? ◆
Février 2021 a par ailleurs été le "meil- leur mois de l'histoire" de la plateforme LocalBitcoin au Maroc en termes de volumes de négociation.
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