FNH N° 1019

P OLITIQUE

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JEUDI 15 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Législatives 2021

◆ Les observateurs avertis mettent le Parti de l’Istiqlal et le Rassemblement national des indépendants grands favoris des prochaines législatives. ◆ Affaiblis par les dissensions internes et l’adoption du quotient électoral, les islamistes ne s’avouent pas vaincus pour autant. Doit-on enterrer le PJD ?

couleurs du RNI dont il a été évincé, s’ins- crit dans cette veine. Parallèlement, son parti, dans l’opposition depuis maintenant 8 ans, compte bien tirer profit du nouveau quotient électoral, qui marque une inflexion majeure dans le développement de la démocratie partici- pative et va certainement conduire à une reconfiguration profonde du microcosme politique marocain. Les ambitions du PI, qui déploie méthodi-

quement sa stratégie de reconquête de l’électorat, avec comme pos- tulat «l’égalitarisme social et éco- nomique» revendiqué par Baraka, risquent cependant d’être contra- riées par l’autre formation politique donnée favorite, le RNI, dont le leader, Aziz Akhannouch, ne cache pas ses ambitions de tenir les rênes

Les législatives de septembre pro- chain pourraient être décisives pour l’avenir du PJD et de son leader, Saad Eddine El Otmani.

de l’Exécutif. Le parti de la colombe a, dans ce cadre, lancé une grande offen- sive pour toucher la masse populaire, à travers notamment son programme «100 jours 100 villes». Objectif : être à l’écoute des vraies préoccupations des citoyens et connaître les problèmes de ces villes, ce qui permettra à l'avenir de faciliter la tâche aux élus du parti en termes d'ac- complissement et d'efficacité. D’ailleurs, selon le bilan dressé par la for- mation politique, «ce programme ambi- tieux a permis de communiquer avec plus de 35.000 citoyens, d'identifier et de classer les villes sur la base d'un ensemble d'indicateurs tels que le chô- mage, la pauvreté et la densité de popu- lation». Cela suffira-t-il cependant à séduire l’électorat populaire ? Difficile de le dire, d’autant que le RNI risque de souffrir de deux handicaps : • Primo : en faisant partie de la majorité, il est également comptable du bilan gou- vernemental; • Secundo : il traine derrière lui l’image d’un parti élitiste, avec une brochette

les meilleures dispositions pour remporter le scrutin à venir. Le PI ne manque pas d’arguments en effet. Et le premier, si tant est que ça peut jouer sur la balance, est le préjugé favorable dont jouit son secrétaire géné- ral, Nizar Baraka. Certains voient en l’an- cien argentier du Royaume, élu meilleur ministre des Finances au Moyen-Orient et ministre des Finances de l'année 2012 par le magazine The Banker, un an seulement après sa prise de fonction, le profil parfait pour briguer le poste de chef de gouver- nement. Mais encore faut-il que le parti de la balance triomphe en septembre pro- chain. Cela, l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) en a parfaitement conscience. C’est pourquoi Baraka a lancé une véri- table opération séduction pour étendre son influence dans certaines régions, notamment le sud du Royaume, quitte à brouter dans les prés de ses adversaires. Le «recrutement», pour ne citer que lui, de Abderrahim Bouaïda, l’ancien président de Guelmim-Oued Noun, qui arborait les

L e Parti de la justice et du dévelop- pement (PJD) a-t-il une chance de rempiler pour un troisième mandat en septembre 2021? Séduira-t-il autant les électeurs qu’il ne l’a fait lors des deux précédentes élections législatives ? Difficile de répondre à ces interroga- tions pour l’instant. Ce que l’on sait par contre, c’est que les autres partis poli- tiques comptent bien contester la «main- mise» des islamistes sur le microcosme politique depuis dix ans. Et, depuis la dernière élection, ils se préparent et peau- finent leurs stratégies. Le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti de l’Istiqlal (PI), l’Union socialiste des forces popu- laires (USFP), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Parti authen- ticité et modernité (PAM) …, tous sont d’ores et déjà dans les starting-blocks. Mais pour certains observateurs avertis de la scène politique, actuellement, ce sont le PI et le RNI qui semblent être dans Par D. William

Nizar Baraka a lancé une véri- table opéra- tion séduction pour étendre son influence dans cer- taines régions, notamment

le sud du Royaume.

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