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POLITIQUE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 15 AVRIL 2021
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d’hommes d’affaires symbolisant la réussite; tout ce que semblent hon- nir certains citoyens, encore davan- tage en ces temps de crise. Quid du PJD ? Convenons-en, le PJD est dans une posture moins favorable que lors des précédentes élections. En effet, après dix ans au pouvoir et des compromis que certains jugent douteux, voire à l’opposé de ses références idéologiques, les isla- mistes n’ont plus leur verve d’an- tan. Surtout, le parti offre l’image d’une formation politique divisée, où les dissensions et les querelles intestines sont nombreuses. Avec en toile de fond une guerre de deux clans : celui de Saad Eddine El Otmani, secrétaire général du parti et actuel chef du gouvernement, et l’autre porté par l’ex-SG, Abdelilah Benkirane, qui a, le moins que l’on puisse dire, «pourri» la législature de son successeur. Or, ce qui a toujours fait la force des islamistes, c’est leur unité et une adhésion unanime autour des valeurs qu’ils incarnaient. Aujourd’hui, la ligne du parti est for- tement décriée en interne, poussant mêmes certains cadres à demander la démission de El Otmani. Avec une telle fracture, le PJD a-t-il les chances de rempiler pour un troi- sième mandat ? En tout cas, outre le fait qu’il soit aussi comptable du bilan gouvernement, il aborde en plus les prochaines échéances avec un gros handicap : le nouveau quotient électoral qu’il a vivement contesté, mais qui a été validé par le Conseil constitutionnel. Le calcul du quotient électoral sur la base des inscrits aux listes électorales au lieu des suffrages exprimés va, en effet, pénaliser le parti de la lampe, qui risque de se retrouver avec moins de sièges au sein de la représentation nationale. «Le PJD de 2015 n’est pas le même parti que celui de 2021. Plusieurs éléments devraient jouer en sa défaveur lors des prochaines élections, notamment la grogne sociale qui sévit actuellement et qui touche de nombreux secteurs, ou encore la gestion de certains dossiers comme ceux relatifs à la libéralisation des hydrocarbures
et aux enseignants contractuels» , analyse le politologue Mohamed Belmir. De même, poursuit-il, «le nouveau quotient électoral adopté dernièrement devrait réduire la per- cée du PJD d’au moins 20%, si l’on tient compte des différentes pro- jections. Il sera donc difficile pour le parti de réaliser le score obtenu lors des dernières élections» . De plus, «le parti a longtemps bénéfi-
base fidèle, qui a su se mobiliser lors des échéances importantes. A moins que cette dernière ne se reconnaisse plus dans les idéaux véhiculés par le parti de la lampe. L’avenir nous le dira. Mais à l’évidence, ce nouvel exer- cice démocratique qui approche, pourrait être décisif pour l’avenir du PJD, qui risque d’être disloqué s’il perd les élections. ◆
cié de l’image de Benkirane qui est un monstre politique. C’est un bon orateur et un bon communicant qui emploie un discours simple, sans langue de bois, apprécié par un certain lectorat. Ce qui n’est pas le cas pour El Otmani», ajoute Belmir. Néanmoins, enterrer si tôt le PJD serait une erreur, car ce serait négliger la force de frappe que constitue sa base électorale. Une
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