FNH N° 1019

D EVELOPPEMENT DURABLE

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JEUDI 15 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Objectifs de développement durable

◆ L’OMS exhorte à favoriser les aliments sains dans les établissements publics pour éviter 8 millions de décès annuels à travers le monde. Lutte contre la malnutrition, un enjeu majeur

Par M. Diao

L a prise de nouvelles mesures audacieuses afin que le monde produise et consomme des ali- ments différemment et progresse dans la réalisation des 17

Objectifs de développement durable (ODD) est un impératif. D’après l’ONU, les gouvernements, partout dans le monde, ont déjà pris de multiples engagements afin de mettre fin à toutes les formes de malnutrition et combattre l’obésité et les maladies non transmissibles liées à l’alimenta- tion. Et ce, pour ne citer que l’hyper- tension, les maladies cardiovascu-

L’OMS alerte sur l’intérêt pour les dirigeants de veiller à ce que les fonds publics ne servent pas à acheter des denrées qui contri- buent à une alimen- tation malsaine.

laires, le diabète et le cancer. Toujours est-il que nous sommes encore loin du compte. Et pourtant, l’enjeu est de taille, surtout si l’on sait qu’il faudra atteindre, d’ici 2030, les cibles liées aux ODD relatifs à l’élimination de la malnutrition (ODD 2), à la promotion de la santé et du bien- être (ODD 3) et à l’encouragement des achats publics durables (ODD 12). C’est en cela que l’une des recommandations de l’OMS revêt une importance parti- culière. L’organisme onusien dirigé par l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus exhorte à favoriser les aliments sains dans les établissements publics pour éviter 8 millions de décès annuels. «Les établisse- ments publics qui accueillent l’ensemble de la population, notamment les per- sonnes les plus vulnérables, doivent favo- riser une alimentation saine et non faire le contraire. Il est temps que les gouver- nements montrent l’exemple en veillant à ce que les aliments servis ou vendus dans les établissements publics contribuent à une alimentation saine et sauvent des vies» , dixit le patron de l’OMS, qui est aux premières lignes de la lutte contre la pandémie mondiale liée au coronavirus. L’OMS alerte également sur l’intérêt pour les dirigeants de veiller à ce que les fonds

publics ne servent pas à acheter des den- rées qui contribuent à une alimentation malsaine. L’organisation internationale se positionne également comme une réelle force de propositions. Pour preuve, dans le nouveau cadre d’action pour l’élabo- ration et la mise en œuvre de politiques publiques en matière d’achat de denrées alimentaires et de services de restaura- tion pour une alimentation saine, l’entité onusienne établit des critères nutritionnels pour les aliments servis et vendus dans les établissements publics. Il convient de rappeler que le cadre vise à accroître la disponibilité d’aliments sains en établis- sant des critères nutritionnels pour les ali- ments servis et vendus dans les établisse- ments publics. Le même cadre ambitionne également de faire reculer les maladies évitables. A cela s’ajoutent, entre autres, les décès dus à la forte consommation de sodium, de sel, de sucres et de graisses. La balle est dans le camp des Etats Le cadre d’action évoqué plus haut peut servir de référentiel et épauler les gou- vernements dans leurs politiques d’éla- boration, de mise en œuvre, de suivi et d’évaluation des politiques publiques en matière d’achat de denrées alimentaires

et de services de restauration conformes aux principes fondamentaux d’une ali- mentation saine, énoncés dans les recom- mandations de l’OMS. Concrètement, les politiques publiques favorables à la santé et relatives à l’achat de denrées alimen- taires et de services de restauration fixent des critères nutritionnels pour les aliments servis et vendus dans les établissements publics. L’avantage est que ces politiques ont pour vocation d’augmenter la dispo- nibilité des aliments qui favorisent une alimentation saine et/ou limitent ou inter- disent la mise sur le marché des aliments qui contribuent à une alimentation mal- saine. Elles peuvent couvrir l’ensemble du processus d’achat, d’approvisionnement, de distribution, de préparation, de restau- ration et de vente afin de s’assurer que des critères favorables à la santé sont respectés à chaque étape. Au final, notons qu’au Brésil le Programme national d’alimentation en milieu scolaire exige que 30% du budget servent à ache- ter des aliments dans des exploitations familiales et que les menus soient pré- parés avec des aliments frais ou peu transformés en fonction de la durabilité, de la saisonnalité et de la diversification agricole dans chaque région. ◆

L’OMS a établi des critères nutritionnels pour les ali- ments servis et vendus dans les éta- blissements publics.

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