FNH N° 1168

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 10 octobre 2024 - 8 DH - N° 1168

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Paralysie des tribunaux Addition salée pour l’économie nationale

Cupidflation, Shrinkflation, Cheapflation

Les nouveaux visages de l’inflation

P. 28/29

P. 20/21

Les nouvelles priorités du CMI PAIEMENTS ÉLECTRONIQUES

● Le Centre monétique interbancaire (CMI) et ses neuf banques actionnaires s’engagent à renforcer la concurrence dans le secteur des paiements électroniques. ● Rachid Saihi, Directeur général du CMI,

revient pour Finances News Hebdo sur les impacts de ces changements.

P.8/9

Maroc-France Le test migratoire Véhicules d’occasion 2% seulement du marché passent par le circuit organisé P. 19 Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma Tourisme Casablanca-Settat parie sur le sport  Entretien avec Othmane Chérif Alami, président du CRT de Casablanca-Settat.  Michel Barnier, Premier ministre français P. 24 à 27

P. 38/39

www.facebook.com/FNhebdo

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 10 OCTOBRE 2024

SOMMAIRE

Editorial

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Voyons voir : Alger et le Sahara marocain : L’art de la fourberie diplomatique Ça se passe au Maroc 4 6 4 ACTUALITÉ Point Bourse Hebdo : Un pas en arrière, deux pas en avant ? Entretien avec Rachid Saihi : Paiements électro- niques, les nouvelles priorités du CMI Marché boursier : Les pistes d’investissement de CFG Bank Sociétés cotées : Des résultats solides plombés par de l’exceptionnel HPS : Une transition SaaS stratégique pour une croissance pérenne Banques marocaines et dette publique : Un équilibre délicat Finance et transformation digitale : Mohamed Saad signe le livre de la rentrée 7 8 9 11 16 17 18 7 BOURSE & FINANCES

L'UNIVERS DES TPME

Entretien avec Hamza Bakkach : Dealkhir, «Les startups marocaines manquent souvent de visi- bilité à l'international»

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

38 Maroc-France : Le test migratoire 38 POLITIQUE

Kaïs Saïed

L Le triomphe de l’autocratie

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a réélection de Kaïs Saïed à la présidence tunisienne avec un écrasant 90,7% des voix ne surprend guère. Au contraire, elle inquiète profondément. Car ce chiffre, aussi impressionnant soit-il, révèle moins un plébiscite qu'un retour aux pratiques qui rappellent les sombres heures de l’autoritarisme tunisien. Avec un taux de participation avoisinant à peine les 28%, ce scrutin témoigne d'un désenchantement profond parmi les citoyens, particuliè- rement les jeunes, qui semblent rejeter en masse un processus démo- cratique qu'ils considèrent manipulé. Dès le départ, le terrain de cette élection semblait irrégulier. La modifica- tion de la loi électorale, intervenue à la dernière minute, a essentiellement permis au président de verrouiller l’échiquier politique en écartant les opposants les plus crédibles. Les seuls candidats ayant pu se présenter face à Saïed sont des figures relativement mineures : Ayachi Zammel, un industriel désormais emprisonné et sous le coup de multiples condam- nations, et Zouhair Maghzaoui, un ancien député qui n'a pas la force politique pour constituer une véritable alternative. Le contrôle strict de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), désormais largement perçue comme un organe au service du président, a aggravé les soupçons de partialité. Les organisations de la société civile tuni- sienne, autrefois fer de lance de la révolution, se retrouvent muselées, refusées d’accréditation et sous surveillance constante des autorités. Cette emprise croissante de Kaïs Saïed sur les institutions tunisiennes n’est pas qu’une simple dérive; elle incarne une volonté manifeste de transformer le pays en un État autocratique. Après avoir dissous le par- lement en 2021, réécrit la Constitution à son avantage, et gouverné par décrets, Saïed a désormais la voie libre pour éradiquer toute opposition. L’Union européenne, comme plusieurs organisations internationales, a exprimé sa préoccupation face à un processus électoral largement jugé non conforme aux standards démocratiques. A ce jour, plus de 170 personnes, parmi lesquelles des opposants poli- tiques, journalistes et membres de la société civile, sont détenues pour des motifs politiques, un chiffre alarmant qui semble destiné à croître si le régime de Saïed poursuit sur cette trajectoire. L’argumentaire de Saïed, qui promet un retour aux idéaux de la révo- lution de 2011 en «nettoyant» le pays des éléments corrupteurs, sonne creux face aux difficultés économiques persistantes. Les Tunisiens voient ainsi leurs espoirs de justice et de développement s’éroder, tandis que les libertés publiques se restreignent chaque jour un peu plus. Ce modèle autocratique que semble embrasser le président tunisien n’est pas sans rappeler celui de l’Algérie voisine, où les contestations populaires s’effacent sous la chape de plomb du régime. Kaïs Saïed a peut-être remporté une victoire électorale, mais au prix de la légitimité démocratique. Les Tunisiens, dont beaucoup ont décidé de boycotter ce scrutin, envoient un message clair : cette victoire pourrait bien être celle de la façade démocratique d’un régime qui, derrière des promesses de «nouvelle Tunisie», semble surtout les ramener aux pages les plus sombres de son histoire récente.​ u

Transition énergétique : Où en est le plan solaire marocain ? DEVELOPPEMENT DURABLE

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Véhicules d’occasion : 2% seulement du marché passent par le circuit organisé Cupidflation, Shrinkflation, Cheapflation : Les nou- veaux visages de l’inflation Entretien avec Rabia Allouli : Croissance, 4,6%, une projection ambitieuse ou réaliste ? MICE et événements sportifs : Un tandem gagnant pour booster le tourisme Entretien avec Othmane Chérif Alami : Tourisme, «Le sport représente un levier exceptionnel pour renfor- cer la visibilité de Casablanca-Settat» Paralysie des tribunaux : Addition salée pour l’éco- nomie nationale Entretien avec Mohamed Tmart : Maroc Digital 2030, «C'est un plan à la fois visionnaire dans ses objectifs à long terme et pragmatique dans les leviers action- nés» Entretien avec Adil Lamnini : Made in Morocco, «Les jeunes sont essentiels pour faire évoluer notre label»

HIGH-TECH

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Conflit au Moyen-Orient : L'IA au service de la guerre

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SOCIÉTÉ

Incidents de Fnideq : Les dérives des réseaux sociaux

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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VOYONS VOIR

Alger et le Sahara marocain

L’art de la fourberie diplomatique

blée générale des Nations Unies (24 - 30 sep- tembre 2024). Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est risqué à un exer- cice délicat : convaincre l’assemblée que le Sahara marocain est un territoire à «décoloniser». Poussant le vice plus loin, il a plaidé pour une accélération du processus, tout en clamant son soutien au polisario, ce groupe séparatiste qu’Al- ger dorlote depuis des décennies. Mais cette offensive était vouée à l’échec, car Hilale n’a pas tardé à saisir la tribune pour rétablir les faits. Dans un style à la fois tranchant et mesuré, il a méthodiquement déconstruit chaque assertion algérienne. D’abord, sur la question de la décolo- nisation, il a rappelé que le Sahara marocain a été réintégré dans la mère patrie depuis 1975, suite aux accords de Madrid, ratifiés et soutenus par la communauté internationale. L’Algérie, semble-t- il, vit toujours dans une bulle temporelle, coincée quelque part dans les méandres de la guerre froide. Un temps où les idées de décolonisation avaient un sens. Mais, aujourd’hui, ces discours sont dénués de toute substance. La deuxième contrevérité, et sans doute la plus savoureuse, est celle de l’Algérie qui se présente comme un observateur désintéressé du conflit. Si l’hypocrisie devait avoir un visage, il ressem- blerait probablement à cette posture algérienne. oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série.

Car soyons clairs : l’Algérie n’est pas simplement spectatrice, elle est la marionnettiste derrière le polisario, une organisation dont la collusion avec le terrorisme et le crime organisé est établie. Omar Hilale n’a pas manqué de souligner ce paradoxe, rappelant que sans le soutien financier et logistique d’Alger, le séparatisme dans le sud du Maroc n’aurait jamais pris une telle ampleur. Et que dire des passeports algériens que bran- dissent fièrement les membres du Polisario lors de leurs déplacements ? Tout cela démontre bien que l’Algérie est bien plus qu’un simple spectateur. Mais le plus ironique dans cette mascarade diplo- matique, c’est la manière dont l’Algérie prétend soutenir les efforts onusiens pour une solution pacifique, tout en refusant de s’asseoir à la table des négociations. Raison pour laquelle Hilale qualifie cette attitude de «poudre aux yeux». Un bel euphémisme pour décrire ce double discours qui ne trompe plus personne. Autre point ironique : l’accusation algérienne selon laquelle le Maroc falsifierait la réalité. Cette attaque, bien que ridicule, a permis à Hilale de dérouler une série de faits incontestables. Le Sahara marocain n’est pas une terre aride laissée à l’abandon, comme certains aimeraient le faire croire. C’est une région en plein essor, avec des infrastructures modernes, des routes, des uni- versités, des ports, des hôpitaux… Et pour ceux qui en doutent, l’ouverture de consulats dans les provinces du sud en est la preuve éclatante. Plus de 30 pays ont ouvert leurs représentations dans la région, validant ainsi, par leur présence diplomatique, la souveraineté marocaine sur ce territoire. L’Algérie, dans son obstination, tente donc de nier cette réalité qui est sous les yeux de tous : le Sahara marocain est en marche, et rien ne pourra arrêter son développement. Finalement, que retenir de cette énième confron- tation verbale ? D’un côté, un Maroc déterminé, sûr de ses choix et soutenu par une communauté internationale de plus en plus large. De l’autre, une Algérie embourbée dans des discours du passé, refusant de voir la réalité en face. Alors que le Maroc continue de développer ses pro- vinces du sud, offrant à leurs habitants un avenir prometteur, l’Algérie, elle, reste prisonnière de ses propres contradictions, essayant de mainte- nir son échafaudage de mensonges. ◆

S il y a bien une chose que l’on peut accorder à Alger, c’est sa capacité à réinventer l’histoire, à la distordre avec une telle ferveur qu’on pourrait presque y croire. Presque. Et c’est là que réside toute la subtilité : maintenir l’illusion, même lorsqu’elle vacille sous le poids de la vérité. Le Sahara marocain ? Un sujet de «décolonisa- tion», clame le pouvoir algérien. Le Maroc ? Un «occupant», dit-il. Mais ne vous y trompez pas, cette rhétorique est soigneusement élaborée pour masquer une vérité bien plus crue : l’Algé- rie fait tout pour maintenir un statu quo artificiel dans une région qui avance à grands pas vers la prospérité sous la houlette du Maroc. Par D. William ’

Mais à chaque fois que le pouvoir algérien tente une nouvelle pirouette diplomatique, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc aux Nations Unies, surgit pour remettre les pendules à l’heure. Et à chaque fois, c’est la même scène: un démantèlement méthodique des contre-véri- tés algériennes, une par une, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de leur argumentaire branlant, si ce n’est un murmure étouffé d’un discours hors du temps. L’exemple le plus récent, c’était lors de l’Assem-

Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle

Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

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ÇA SE PASSE AU MAROC

Bourita met les points sur les «i»

Décision de la CJUE :

L a Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a annulé les accords de pêche et agricoles entre le Maroc et l'UE, mais le

ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré que la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), qui a annulé les accords de pêche et agricoles entre le Maroc et l'UE, est «en déphasage avec la réalité» et n'aura «aucun impact» sur la question du Sahara marocain. C’est ce qu’a déclaré, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, lors d'un point de presse à l'issue de ses entretiens avec le président du gouvernement régional des Iles Canaries, Fernando Clavijo. Le chef de la diplomatie marocaine a qualifié la décision de la CJUE de «coup d'épée dans l'eau» et a souligné qu'elle n'influencera pas le dossier du Sahara marocain, notamment grâce à la dynamique impulsée par le Roi Mohammed VI. Cette décision est isolée, poursuit-il, rappelant les déclarations récentes de dirigeants européens, tels que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le haut-représentant de l'UE, Josep Borrell, qui ont réaffirmé leur attachement au partenariat avec le Maroc. Par ailleurs, Bourita a réaffirmé que le Maroc n'acceptera aucun accord qui ne respecte pas son unité nationale et son intégrité territoriale. ■

HCP

La croissance marocaine à 2,8% au T3 et à 2,5% au T4 A u troisième trimestre 2024, l’économie nationale a progressé de 2,8%, principalement en raison d’une demande intérieure renforcée et d'une hausse des exportations. La croissance hors agriculture a atteint 3,6%, tandis que l'extraction a augmenté de 15,4%, notamment grâce aux exportations de phosphates. Les secteurs manu- facturier, chimique et de la construction ont également connu une croissance, bien que les services aient ralenti. Le tourisme et le transport ont bien performé, mais le com- merce et les services financiers ont souffert d'une demande atone. L'agriculture a subi une baisse de 4,1% due aux conditions climatiques. La demande intérieure a été soutenue par des revenus salariaux accrus et une hausse des transferts publics. Les dépenses des ménages ont contribué de 2 points à la croissance, et les investissements ont progressé de 9,6%. L’inflation a légèrement augmenté, atteignant 1,2%, avec une inflation sous-jacente de 2,4%, alimentée par la hausse des prix de la viande. Les importations ont crû de 12,7%, surpassant la hausse de 11,3% des exportations. Pour le quatrième trimestre, la croissance devrait ralentir à 2,5% en raison de perspectives mondiales moins favorables et de contraintes d’approvisionnement. Les exportations devraient augmenter de 7,6%, tandis que la consommation des ménages restera un moteur de croissance, malgré des ralentissements attendus dans les investissements. ■

Hydrogène vert

Quelque 300.000 emplois directs attendus d’ici 2030

Maroc Digital 2030 : L e secteur de l'hydrogène vert devrait générer envi- ron 300.000 emplois directs d'ici 2030, ce qui repré- sente 10% des besoins du Royaume en matière d'emploi, a affirmé, mardi à Marrakech, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Em- ploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture de la 4 ème édition du «World Power-to-X Summit», Sekkouri a sou- ligné que le développement du secteur de l'hydrogène vert et des énergies renouvelables, en général, constitue un levier majeur pour l'économie nationale, précisant que ce secteur est non seulement porteur en termes de création d'emplois directs, mais offre également un fort potentiel pour générer des emplois indirects et induits. «Le gouvernement est pleinement engagé à soutenir cette dynamique, notamment par la mise à disposition d'un million d'hectares de terres pour des projets dans ce secteur», a-t-il rappelé, relevant que des partenariats stratégiques avec les acteurs privés seront également encouragés pour maximiser l'impact de ces investisse- ments. ■ U n budget de 240 millions de dirhams a été déblo- qué, dans le cadre de la stratégie «Maroc Digital 2030» pour dynamiser l'innovation et soutenir les startups au Maroc, a annoncé, mardi à Casablanca, la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'administration, Ghita Mezzour, lors de l'ouverture de la 6 ème édition de l'African Digital Summit, initiée par le Groupement des annonceurs du Maroc (GAM). À travers la stratégie nationale du numé- rique à horizon 2030, l'objectif est de soutenir les star- tups marocaines tout au long de leur parcours, en leur

240 MDH débloqués

garantissant un financement pérenne, un accompa- gnement ciblé, et des infrastructures d'incubation ren- forcées, a-t-elle relevé. La ministre a, dans ce sillage, appelé à faire confiance aux startups locales, consi- dérées comme des moteurs essentiels de l'innovation, de la croissance et de la transformation numérique du Maroc. Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innova- tion, Abdelatif Miraoui, a souligné l'importance cruciale de l'intelligence artificielle (IA) et des compétences numériques pour les générations futures. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Un pas en arrière, deux pas en avant ?

Q Le marché actions cède cette semaine du terrain sur fond de prises de bénéfices. Les haussiers ont réussi à protéger la zone des 14.000 points. Par Y . Seddik

Evolution de l'indice Masi depuis début octobre 2023

ue la fête s’arrête... juste un ins- tant ! Après trois semaines de forte progression, la tendance s’est essoufflée et le marché s’est accordé une pause pour rappeler qu’on ne grimpe pas une montagne d’un seul coup. La Bourse de Casablanca a terminé la semaine en baisse de 1,95% à 14.167 points, soit une perte de 280 points. Cette pause, qui s’apparente à «un pas en arrière, deux pas en avant» , balise le ter- rain pour l'assaut des sommets historiques. Elle a aussi, et sur- tout, permis aux investisseurs de prendre des bénéfices bien méri- tés sur plusieurs dossiers. La semaine boursière se découpe en deux temps : d’une part, une phase de correction avec des prises de bénéfices généralisées qui ont provoqué une légère perte de vitesse, et ont fait redescendre le marché au seuil symbolique des 14.000 points. De l’autre, un rebond enclenché jeudi dernier, qui a permis de tester les réflexes des haussiers au contact de ce fameux pivot des 14.000 points.

Mais alors, les investisseurs auraient-ils craint une ascension trop rapide et trop haute ? Peut- être bien. La prudence a sem- blé de mise sur le marché, avec des prises de bénéfices bien cal- culées. Mais la bonne nouvelle réside dans la réaction des haus- siers : leur engagement s’est rapi- dement manifesté à l’approche de ce pivot stratégique et a offert au marché un point d’ancrage solide pour envisager de futures envolées. Par ailleurs, la saison des publi- cations semestrielles est, quant à elle, terminée, laissant derrière elle un bilan à nuancer. Si la croissance du chiffre d'affaires est un bon présage, la masse bénéficiaire globale des socié- tés cotées accuse une légère baisse de 1,2% à 17 milliards de DH. La contre-performance provient principalement de Maroc Telecom, qui affiche une perte de 1,3 milliard de DH en raison de provisions liées à un contentieux de 5,9 milliards de DH avec Wana Corporate. Mais une fois l'im-

TOP Performances

FLOP Performances

Zellidja S.A BMCI Delta Holding

-16,11%

+23,94% +16,11%

Jet Contractors Résidences Dar Saada Eqdom

-10,74%

-9,02%

+8,06%

pact de Maroc Telecom exclu, le tableau est bien plus reluisant : la masse bénéficiaire ajustée montre un rebond significatif de 26%, qui atteste de la bonne santé des autres secteurs cotés. Il serait impossible de passer sous silence la star incontestée de la semaine – et de l’année –, Jet Contractors, dont le cours a grim- pé de 25% en une semaine, avec un volume cumulé de 93 MDH. Sur l’année, l’action affiche une perfor-

mance spectaculaire de 357%, la meilleure du marché. Une fusée en orbite, dont personne ne sait encore où elle s’arrêtera. Au final, le support des 14.000 points a tenu bon, la correction a donné un peu de répit... Reste à voir si les haussiers garderont assez de souffle pour un nouvel élan, ou si les sommets de 2008 resteront encore hors d'atteinte. Pour l’instant, le suspense reste entier. ◆

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BOURSE & FINANCES

et son savoir-faire, mais aussi sa capacité d’innovation, le tout sous forme d’un catalogue de services disponibles aussi bien aux EDPs filiales de nos banques actionnaires, qu’à tous les acteurs du marché qui le souhaitent. F.N.H. : La séparation des activités du CMI en tant que plateforme technique de traitement signifie-t-elle une redéfinition de la stratégie du CMI ? Quels défis anti- cipez-vous dans la mise en œuvre de cette transforma- tion, notamment en ce qui concerne la collaboration avec les établissements de paiement concurrents ? R. S. : Il y a lieu d’abord de noter que sur l’ensemble des activités du CMI, il y a un périmètre qui sera touché, et d’autres resteront inchangés. La transformation por- tera sur le volet de la commercia- lisation de l’activité de paiement par carte dans ses deux compo- santes TPE et paiement en ligne. Conformément au communiqué du Conseil de la concurrence, le CMI et les banques disposent d’un délai de 12 mois pour finali- ser cette transformation, au bout de laquelle le CMI devra se retirer sur le plan commercial au profit des EDPs filiales des banques actionnaires du CMI, tout en conti- nuant à jouer un rôle opérateur national offrant des prestations de services qui couvrent l’ensemble de la chaîne de valeur du métier d’acquisition monétique. Cela veut dire que sur le plan opérationnel, les commerçants clients actuels du CMI continueront de bénéficier des services du CMI. Je tiens à réaffirmer qu’il s’agit d’un enjeu national majeur : Il n’est pas ques- tion qu’un commerçant marocain client, qu’un porteur marocain ou étranger constatent la moindre dégradation de service ou de qua- lité de l’expérience de paiement. Notre objectif est de contribuer au progrès de notre pays, en garan- tissant une amélioration continue des services. Il est donc naturel que cette évo- lution implique une redéfinition de nos priorités, sans jamais céder

Le Centre monétique interbancaire (CMI) et ses neuf banques actionnaires s’engagent à renforcer la concurrence dans le secteur des paiements électroniques. Rachid Saihi, Directeur général du CMI, revient pour Finances News Hebdo sur les impacts de ces changements. Les nouvelles priorités du CMI Paiements électroniques

Propos recueillis par Y. Seddik

Finances News Hebdo : Avec les engagements pris par le CMI, comment pensez-vous que le paysage concurrentiel du paiement électronique au Maroc évoluera-t-il, et quelles seront les implica- tions pour les acteurs du marché ? Rachid Saihi : Permettez-moi d’abord de vous dire que les engage- ments du CMI sont l’aboutissement d’un long processus de concertation entre les actionnaires du CMI et les autorités concernées de notre pays. Le projet industriel, en cours de construction collective, vise à répondre, d’une part, aux préoccu- pations soulevées par le Conseil de la concurrence, et d’autre part, à préserver les acquis et les réalisa- tions de notre pays dans le domaine de la monétique, en général, et de l’acquisition monétique, en particu- lier. Fort de son héritage Interbank et ses vingt ans d’opération, le CMI dispose d’un savoir-faire hors pair dans son domaine. Par ailleurs, nous évoluons dans un secteur d’activité où les économies d’échelle jouent un rôle crucial. Ainsi, pour préserver le savoir-faire du CMI et permettre à nos commerçants de continuer à bénéficier de services de qua- lité à des tarifs raisonnables et com- pétitifs, le CMI se transformera, à terme, en plateforme nationale au

service des nouveaux EDPs acqué- reurs (établissements de paiement). Cette transformation sera conçue de manière à n’avoir aucun impact sur les opérations de nos commerçants, ni sur l’expérience des paiements par les porteurs nationaux et inter- nationaux. En effet, nous allons passer, a priori, de trois acteurs à une dizaine sur le

marché, et il est évident que nous connaitrons une dynamique concur- rentielle très forte. Les nouveaux acteurs devront faire des choix stra- tégiques déterminants en termes de proposition de valeur, d’offres de services, de tarification, etc. Le CMI sera là et jouera un rôle clé pour, d’une part, faire bénéficier à ces acteurs/clients son infrastructure

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BOURSE & FINANCES

Marché boursier

ni sur la qualité de service rendu à nos commerçants et in fine aux por- teurs nationaux et internationaux, ni sur notre programme d’innovation qui connaitra une forte accélération pour anticiper les besoins futurs du marché. F.N.H. : La réduction du taux d’interchange est présentée comme un moyen de stimuler les paiements électroniques au Maroc. Quelles retombées concrètes espérez-vous obser- ver à court et moyen terme pour les commerçants ? R. S. : Il y a lieu de souligner que la réduction des taux d’interchange intervient dans le cadre d’un proces- sus qui a commencé en 2022, et que le CMI a été un acteur proactif dans cette démarche. A ce titre, j’ai moi- même adressé en décembre dernier un courrier à la Banque centrale à propos de l’interchange local, mais aussi à propos d’autres sujets que nous considérons aussi critiques, sinon plus critiques pour la viabilité économique des acteurs d’acquisi- tion dans notre pays. Nous accueillons donc favorable- ment cette décision de baisse du taux plafond d’interchange qui constitue une part importante de la structure de la commission d’acquisition fac- turée aux commerçants. Les équipes du CMI ont travaillé d’arrache-pied, dès l’annonce de Bank Al-Maghrib le 25 septembre à 10 heures, pour que le délai décidé par nos auto- rités soit respecté. Nos clients ont ainsi eu le plaisir de constater dès le 1er octobre une réduction de leurs commissions, puisque nous avons décidé de faire bénéficier tous nos clients concernés (qui étaient dans les tranches d’interchange élevées) avec un transfert substantiel de l’économie réalisée par le CMI. Nous espérons évidemment que cette mesure contribuera à stimuler davantage les paiements par carte au Maroc et de réduire le cash, et in fine d’améliorer la performance de notre économie. Toutefois, il est important de souligner que bien que cette réduction soit une avancée essentielle, elle ne constitue qu’un des nombreux leviers nécessaires pour développer durablement le secteur. ◆

Les pistes d’investissement de CFG Bank

facteurs économiques et structurels qui soutiennent un cycle haussier. «Le Maroc entame un nouveau cycle vertueux de croissance. Ce dyna- misme est notamment tiré par plu- sieurs éléments macroéconomiques majeurs. Le premier est la baisse du taux directeur par la Banque centrale en juin dernier, entraînant une diminution des taux souverains» , nous explique Maha Karrakchou, directrice de la Recherche chez CFG Marchés, entité spécialisée du groupe bancaire. Aujourd’hui, le taux souverain s’éta- blit autour de 3,22%, tandis que le rendement moyen des dividendes du marché boursier se situe entre 3 et 3,5%, provoquant un arbitrage en faveur du marché boursier, impro- bable il y a encore peu de temps, lorsque les taux sans risque étaient supérieurs aux rendements des divi- dendes du marché. En parallèle, le déficit budgétaire, qui avait culminé à 7% durant la crise du Covid-19, s’est résorbé pour atteindre environ 4,5%, avec

Le One-on-One Equity Conference de CFG Bank a mis en lumière un marché boursier marocain en pleine croissance, porté par des fondamentaux macroéconomiques solides et une série de projets structurants à l'échelle nationale. Les secteurs bancaire, de la santé, du portuaire, de l’agroalimentaire et de la construction sont en première ligne pour capter les opportunités offertes par ce contexte porteur.

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Par A. Hlimi

a conférence One-on-One organisée par CFG Bank a enregistré cette année une participation record des investisseurs, un signe, s’il en fal- lait encore, de l’enthousiasme géné- ral qui règne autour de l’économie marocaine et son marché boursier. L'événement s'inscrit dans un contexte de marché particulièrement favorable, propulsé par une série de

 Plus de 160 organismes ont participé à cette édition. Un nouveau record.

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BOURSE & FINANCES

des prévisions de stabilisation autour de 3,5%. Cette maî- trise des besoins du Trésor contribue à la poursuite de la baisse des taux, stimulant ainsi un intérêt croissant pour le marché des actions, note la spécialiste. Outre ces indicateurs macro- économiques, plusieurs pro- jets structurants au Maroc ali- mentent cette dynamique. Le pays s’est engagé dans un plan de développement ambi- tieux, avec des projets d’infras- tructures majeurs qui seront financés en grande partie par le secteur bancaire. Ces ini- tiatives touchent de nombreux pans de l’économie marocaine et profitent directement à plu- sieurs entreprises cotées à la Bourse de Casablanca.

valorisée à 493 DH. Le secteur agroalimentaire, quant à lui, continue de se développer avec des entre- prises comme Cosumar, qui a annoncé une extension de sa capacité de raffinage pour répondre à la demande crois- sante sur les marchés d’ex- portation de sucre raffiné. L'entreprise se positionne ainsi de plus en plus comme un acteur clé dans ce domaine au niveau régional et dispose d’un potentiel de hausse en Bourse avec une valeur intrinsèque à 221 DH, selon la valorisation et les hypothèses de CFG Bank. Les petites et moyennes entre- prises (PME) marocaines ne sont pas en reste. Mutandis, par exemple, a récemment ter- miné un plan d’investissement d’1,4 milliard de dirhams pour financer plusieurs acquisitions et se positionner sur de nou- veaux marchés. Cette entre- prise agroalimentaire maro- caine commence à récolter les fruits de ce cycle d’investisse- ments et passe à un nouveau palier de dividendes. Elle est valorisée à 360 DH. Dans le secteur du retail, Label'Vie a annoncé un nou- veau plan de croissance ambi- tieux avec sa vision 2028, visant à multiplier par neuf son réseau de magasins à travers le pays. Cette expansion contribuera à renforcer sa position de leader sur le marché marocain de la grande distribution. Enfin, le secteur de la construc- tion continue de prospérer. TGCC, acteur majeur du BTP, bénéficie de la forte dynamique du secteur, soutenue par les nombreux projets d’infras- tructures au Maroc. Ce cycle vertueux dans le bâtiment et les travaux publics devrait se poursuivre avec l’accélération des grands chantiers, tant au niveau national qu’internatio- nal. TGCC dispose d’un poten- tiel de hausse important en Bourse, avec une valorisation à 473 DH/action. ◆

La stratégie optimale consiste à pratiquer un Cherry picking ciblé, en se concentrant sur des valeurs à fort potentiel de croissance, soutenues par des fondamentaux solides et un pipeline de projets bien identifiés.

L’annonce de la Coupe d'Afrique des Nations et de la Coupe du monde, dont le Maroc sera co-organisateur, est également un élément clé. Ces événements vont géné- rer des investissements mas- sifs pour préparer le pays à accueillir ces compétitions de grande envergure, bénéficiant à des entreprises de différents secteurs.

sance, quels sont les sec- teurs les plus attractifs pour les investisseurs ? Selon Maha Karrakchou, la stratégie opti- male consiste à pratiquer un «Cherry picking» (litt.«cueillette de cerises») ciblé, en se concentrant sur des valeurs à fort potentiel de croissance, soutenues par des fondamen- taux solides et un pipeline de projets bien identifiés. Le secteur bancaire se dis- tingue particulièrement. Les banques marocaines joueront un rôle central dans le finan- cement des projets structu- rants du pays au cours des prochaines années. Le secteur de la santé est également en pleine expansion, avec des entreprises comme Akdital, qui prévoit d’ouvrir plusieurs cli- niques afin de renforcer son maillage sur le territoire natio- nal. L’entreprise devrait égale- ment bénéficier de la générali- sation de l'Assurance maladie obligatoire (AMO), qui permet- tra à de nouveaux segments de la population d'accéder aux soins dans des structures pri- vées, notamment 11 millions de Marocains supplémentaires. D’autres secteurs sont égale- ment sur une trajectoire ascen- dante. Marsa Maroc, opérateur portuaire majeur, a récemment obtenu une concession dans le nouveau port de Nador West Med, renforçant ainsi son acti- vité de transbordement et son intégration dans les flux mon- diaux d’échanges. Cela lui per- met de diversifier son modèle économique et d’accroître sa résilience face aux fluctua- tions du marché. Marsa Maroc devrait, à terme, profiter d’une hausse de son activité. Selon CFG Bank, Marsa Maroc est

Cherry picking Dans ce contexte de crois-

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 10 OCTOBRE 2024

BOURSE & FINANCES

tion, qui a gagné 2,9 points pour s’établir à 41,6%​. Ce secteur a également vu ses marges d’intérêt et de commissions progresser, avec une hausse de 4,8% pour les premières et de 5,3% pour les secondes. La bonne tenue des marchés financiers a égale- ment favorisé une croissance de 62,9% des revenus liés aux opé- rations de marché. Cette solidité du secteur bancaire a largement compensé les contre-performances d’autres secteurs plus fragiles. Outre le secteur bancaire, plusieurs autres secteurs ont contribué à la progression des profits. Le secteur de la grande distribution, avec des acteurs comme Label’Vie et Auto Nejma, a enregistré une hausse de 6,5% de son chiffre d’affaires, tandis que le secteur de l’assurance, porté par Wafa Assurance, a progressé de 4,8%​. En revanche, le secteur des matériaux de construction a souffert, notamment le cimentier, qui a vu ses profits reculer de 74 millions de dirhams​ Les autres secteurs tels que l'immo- bilier (+72,2%), les ports (+44,6%) ou encore l’énergie (+42,1%) ont également affiché des hausses significatives ​(confirmant la diver- sité des moteurs de croissance au sein de la cote).

 L’impact de Maroc Telecom a pesé lourdement sur la masse bénéficiaire globale, mais hors provision, les résultats récurrents montrent une performance robuste.

u terme des six premiers mois de l’année, les sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont généré un chiffre d’affaires global de 156 milliards de DH, soit une progres- sion de 4,2% par rapport à l’année précédente. Cette dynamique est majoritairement portée par le sec- teur bancaire qui a profité d’une conjoncture de taux favorable et d’une bonne maîtrise de leurs marges. Le produit net bancaire (PNB) du secteur a ainsi grimpé de 13,2% pour atteindre 45,7 milliards de DH. Quant au résultat d’exploita- tion, il a bondi de 23,2%, atteignant 20 milliards de DH. Cette performance contraste for- Des résultats solides plombés par de l’exceptionnel Par Y. Seddik A Sociétés cotées

Au premier semestre 2024, les entreprises cotées à la Bourse de Casablanca ont affiché des performances globalement solides, malgré un contexte marqué par des éléments exceptionnels, notamment une provision majeure de Maroc Telecom. En apparence, le bilan est positif, mais un examen plus détaillé révèle des disparités significatives entre les secteurs.

Un second semestre prometteur ?

tement avec celle d’autres sec- teurs. Le cimentier, par exemple, a souffert d’un recul de son chiffre d’affaires de 9,5%, impacté par la baisse des prix des intrants à l’échelle internationale. Pourtant, les efforts d’optimisation des coûts ont permis au secteur de maintenir une marge opérationnelle stable. Cela ne suffit pas à compenser la baisse des profits qui, pour le ciment, se replient de 5,9%.​ Si le secteur bancaire brille, Maroc Telecom, poids lourd de la place casablancaise, a, pour sa part, lour- dement pesé sur la masse béné- ficiaire globale. L’opérateur histo- rique a dû constituer une provision de 6,4 milliards de DH, suite à un contentieux avec Wana Corporate, ce qui a entraîné une perte de 1,3 milliard de DH pour le premier semestre. Cette provision excep- tionnelle a fait chuter la masse

bénéficiaire globale de 1,5%, qui s’établit à 17 milliards de DH. Toutefois, si l’on exclut cet impact, la masse bénéficiaire ajustée affiche une progression de 21,6% à 21 milliards de DH, marquant ainsi la meilleure performance semestrielle depuis 2021. Cela démontre que malgré cet incident isolé, la santé financière des entreprises cotées reste globalement robuste. Les banques en locomotive Le secteur bancaire a une nou- velle fois montré sa capacité à tirer la cote vers le haut. En effet, les banques ont contribué à hauteur de 26,7% à la progression des pro- fits semestriels, avec une hausse des bénéfices de 2,2 milliards de DH​. Cette progression s’explique par une maîtrise des charges d’ex- ploitation, avec une amélioration notable du coefficient d’exploita-

Les anticipations pour la seconde moitié de l’année 2024 sont plutôt optimistes. La dynamique positive du secteur bancaire et la reprise attendue dans certains secteurs comme l’immobilier et l’énergie laissent espérer une poursuite de la croissance. Néanmoins, des incer- titudes demeurent, notamment autour du contentieux de Maroc Telecom, qui pourrait continuer à peser sur ses résultats futurs. En somme, si le premier semestre a révélé une certaine résilience des entreprises cotées, il a également mis en lumière des faiblesses struc- turelles dans certains secteurs. La capacité du marché à main- tenir cette dynamique au second semestre dépendra également de l’évolution des conditions écono- miques, tant sur le plan national qu’international. ◆

L’opérateur historique, qui pèse près de 11% dans la capitalisation boursière, a vu ses résultats impactés par une provision exceptionnelle de 6,4 milliards de DH.

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”CaixaBank,S.A. - Succursale au Maroc”

Communication financière Comptes sociaux et états financiers Au 30 juin 2024

I-Présentation II- Comptes sociaux au 30/06/2024 1- Le Bilan ; 2- Le compte de produits et charges (CPC) ; 3- L’état des soldes de gestion (ESG) ; 4- Le tableau de financement appelé dans le présent chapitre tableau des flux de trésorerie (TFT) ; III- Etat des informations complémentaires (ETIC)

IV-Attestation des commissaires aux comptes

COMPTES SOCIAUX AU 30 JUIN 2024 En activité au Maroc depuis juillet 2009, CaixaBank, S.A. succursale au Maroc est la première succursale bancaire Espagnole ouverte au Maroc.

CaixaBank, S.A. Succursale au Maroc dirige son activité principalement au financement d’entreprises (grandes et moyennes), le Trade finance, la gestion des flux, la gestion des paiements et quelques activités de marché. Notre mission consiste à accompagner les Entreprises Espagnoles ayant des relations économiques et commerciales avec le Maroc (installées ou non sur le territoire marocain) et les Entreprises Marocaines travaillant avec l’Espagne. En 2017, La Banque a réalisé plusieurs projets confirmant son engagement au Maroc, il s’agit notamment de la création d’une Agence à Agadir : cette agence qui est liée directement à la succursale de Casablanca est opérationnelle depuis le 04 Avril 2017. CaixaBank a inauguré également la première édition de son forum de rencontre, baptisé « le Cercle » dans le cadre de la coopération Maroc-Espagne ; cette initiative est née d’une volonté de fédérer la communauté d’affaires et de favoriser les échanges entre les deux principaux partenaires commerciaux Conformément à la circulaire de Bank Al-Maghrib n°1/G 2008. CaixaBank,S. A. Succursale au Maroc publie ses états de synthèse en respect des principes comptables d’élaboration des comptes sociaux.

COMMUNICATION FINANCIÈRE

BILAN ACTIF

BILAN PASSIF

(en milliers de DH)

(en milliers de DH)

ACTIF

30/06/2024 31/12/2023

PASSIF

30/06/2024

31/12/2023

Valeurs en caisse,Banques centrales, Trésor public, Service des chèques postaux

Banques centrales, Trésor public, Servicesdes chèques postaux

-

-

493 384

672 230

Dettes envers les établissements de crédit et assimilés

612 247

1 004 523

Créances sur les établissements de crédit et assimilés

108 786 108 786

15 382 15 382

3 357

* A vue

17 638

* A vue

986 885

* A terme

608 890

* A terme

-

-

Dépôts de la clientèle

1 188 192 1 056 403

1 165 728

Créances sur la clientèle

1 846 882 1 119 838

2 052 462 1 200 826

* Comptes à vue créditeurs

1 084 451

* Crédits de trésorerie et a la consommation

-

-

* Comptes d'épargne

* Crédits à l'équipement

723 978

847 415

104 342

67 125 14 152

* Dépôts à terme

* Crédits immobiliers

2 904

2 192 2 029

27 447

* Autres comptes créditeurs

* Autres crédits et financements participatifs Créances acquises par affacturage Titres de transaction et de placement

163

-

-

Titres de créance émis

21 313

30 195

- - -

* Titres de créance négociables

-

9 115 9 115

8 986 8 986

* Emprunts obligataires

-

* Bons du trésor et valeurs assimilées

* Autres titres de créance émis

-

- - -

* Autres titres de créance * Titres de propriété * Certificats de Sukuk

- - -

Autres passifs

137 493

87 820

Provisions pour risques et charges

8 275

7 913

Provisions réglementées

-

-

Autres actifs

56 389

37 508

Subventions, Fonds publics affectés et fonds spéciaux de garantie

Titres d'investissement

- - - - -

- - - - -

- - - -

- - - -

* Bons du trésor et valeurs assimilées

Dettes subordonnées Écarts de réévaluation

* Autres titres de créance

* Certificats de Sukuk

Réserves et primes liées au capital

Titres de participation et emplois assimilés

Capital

468 000

468 000

-

-

Créances subordonnées

Actionnaires. Capital non versé (-)

-48 000

-48 000

Immobilisations données en crédit-bail et en location

-

-

Report à nouveau (+/-)

155 431

98 651

Résultat nets en instance d'affectation (+/-)

-

-

Immobilisations incorporelles Immobilisations corporelles

-

-

Résultat net de l'exercice (+/-)

38 428

56 780

24 197

24 651

Total Passif

2 560 067

2 841 414

Total Actif

2 560 067

2 841 414

COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES

HORS BILAN

(en milliers de DH)

(en milliers de DH)

30/06/2024 30/06/2023

HORS BILAN

30/06/2024 31/12/2023

PRODUITS D'EXPLOITATION BANCAIRE

313 735 259 331

310 864 256 526

ENGAGEMENTS DONNES

2 120 180

1 965 898

Intérêts et produits assimilés sur opérations avec les établissements de crédit

Intérêts et produits assimilés sur opérations avec la clientèle Intérêts et produits assimilés sur titres de créance Produits sur titres de propriété et certificats de Sukuk

50 142

49 797

93

112

1.Engagements de financement donnés en faveur d'établissements de crédit et assimilés

18 673

5 243

- - - -

- - - -

2.Engagements de financement donnés en faveur de la clientèle

1 262 629

736 480

Produits sur titres de Moudaraba et Moucharaka

3.Engagements de garantie d'ordre d'établissements de crédit et assimilés

770 208

990 543

Produits sur immobilisations en crédit-bail et en location

4.Engagements de garantie d'ordre de la clientèle

68 671

233 632

Produits sur immobilisations données en Ijara

-

Commissions sur prestations de service

4 170

4 430

5.Titres achetés à réméré

-

Autres produits bancaires

- -

- -

6.Autres titres à livrer

-

-

Transfert de charges sur dépôts d'investissement reçus

7. Valeurs et sûretés données en garantie

-

-

CHARGES D'EXPLOITATION BANCAIRE

224 486 221 230

235 618 234 888

Intérêts et charges assimilées sur opérations avec les établissements de crédit

ENGAGEMENTS RECUS

2 633 253

2 676 562

Intérêts et charges assimilées sur opérations avec la clientèle Intérêts et charges assimilées sur titres de créance émis

1 177

686

- - - -

- - - -

Charges sur titres de Moudaraba et Moucharaka

8.Engagements de financement reçus d'établissements de crédit et assimilés

639 930

656 670

Charges sur immobilisations en crédit-bail et en location

9.Engagements de garantie reçus d'établissements de crédit et assimilés

1 993 323

2 019 892

Charges sur immobilisations données en Ijara

10.Engagements de garantie reçus de l'Etat et d'organismes de garantie divers

-

-

Autres charges bancaires

2 079

44

11.Titres vendus à réméré

-

-

Transfert de produits sur dépôts d'investissement reçus PRODUIT NET BANCAIRE

89 249

75 246

12.Autres titres à recevoir

-

-

Produits d'exploitation non bancaire Charges d'exploitation non bancaire CHARGES GENERALES D'EXPLOITATION

510

503

13 . Valeurs et sûretés reçues en garantie

-

-

-

-

14 . Engagements sur produits dérives

-

-

24 572 16 368

24 370 14 188

15 . Divers hors bilan (valeurs à l'encaissement)

-

-

Charges de personnel

Impôts et taxes

311

311

Charges externes

7 103

9 100

Autres charges générales d'exploitation

309 482

355 416

Dotations aux amortissements et aux provisions des immobilisations incorporelles et corporelles DOTATIONS AUX PROVISIONS ET PERTES SUR CRÉANCES IRRECOUVRABLES Dotations aux provisions pour créances et engagements par signature en souffrance

3 216

8 055 1 335

17

Pertes sur créances irrécouvrables Autres dotations aux provisions

-

-

3 199 4 325 1 487

6 721 3 002

REPRISES DE PROVISIONS ET RECUPERATIONS SUR CREANCES AMORTIES Reprises de provisions pour créances et engagements par signature en souffrance

221

Récupérations sur créances amorties

-

-

Autres reprises de provisions

2 837

2 781

RESULTAT COURANT Produits non courants Charges non courantes

66 296

46 326

200

3 427 8 595

2 857

RESULTAT AVANT IMPOTS SUR LES RESULTATS

63 639 25 211 38 428

41 158 20 733 20 425

Impôts sur les résultats

RESULTAT NET DE L'EXERCICE

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