FNH N° 1168

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 10 OCTOBRE 2024

ECONOMIE

le tourisme d’affaires, tradition- nellement fort à Casablanca, et le tourisme sportif. En outre, les préparatifs pour la CAN 2025 ont provoqué une restructuration de l'offre hôte- lière existante et une adapta- tion aux nouvelles exigences du marché. Bouabd a men- tionné, dans ce cadre, la créa- tion de nouvelles capacités d’hébergement, notamment des résidences associées à des hôtels de luxe, et la révi- sion des réglementations pour intégrer l'hébergement alterna- tif. « Énormément de chantiers d'hôtels ont accéléré leurs tra- vaux pour pouvoir ouvrir et être opérationnels lors de la CAN 2025» , souligne-t-elle. Lors de cette rencontre qui a réuni plusieurs acteurs des éco- systèmes touristique et sportif, le CRT Casablanca-Settat a présenté l'état d'avancement de son projet de digitalisation des entreprises touristiques rurales, mené en partenariat avec l'Office national marocain du tourisme (ONMT). Ce pro- jet, qui concerne 9 provinces, dont Benslimane, El Jadida, Sidi Bennour et Mohammedia, vise deux objectifs principaux : doter les entreprises touris- tiques rurales d'une présence digitale et promouvoir leurs offres en ligne. À ce jour, 203 entreprises touristiques ont été accompagnées dans ce cadre, avec la création de 131 sites web déjà opérationnels et 72 autres en cours de finalisation. Ce projet contribue à offrir plus de visibilité aux entreprises rurales, leur permettant d’atti- rer une clientèle nationale et internationale, à travers une empreinte numérique renfor- cée. Afin d'amplifier l'impact de ce programme, le CRT Casablanca-Settat a signé, lors du MCI Meeting, une conven- tion avec l’Office de déve- loppement de la coopération (ODCO). Ce partenariat permet- tra d’étendre la digitalisation à l’ensemble de l'écosystème touristique rural de la région. ◆

2030 viendront supporter leurs équipes. Ces visiteurs seront de civilisations diverses, de cultures diverses, et donc le type de service à offrir variera d’une personne à une autre. Il va falloir entreprendre des études anthropologiques pour déterminer les véritables besoins de ces visiteurs» . Il a ajouté que les retombées de la Coupe du monde ne se feraient pas sentir immédiate- ment, mais sur le long terme, en impactant positivement l’image du Maroc pendant au moins 10 à 15 ans. Pour maximiser cet effet, l’expert recommande d’exploiter les infrastructures sportives toute l’année, afin d’attirer des touristes au-delà des grandes compétitions. Fatima Bouabd, directrice régionale du tourisme de Casablanca-Settat, a pour sa part affirmé que l’annonce de la co-organisation du Mondial a généré un engouement sans précédent, notamment de la part des investisseurs qui voient en ces événements des oppor- tunités uniques. « Actuellement, nous vibrons sous l’organisa- tion de la CAN et du Mondial. Il s’agit d’opportunités magni- fiques pour le secteur du tou- risme et nous sommes là pour en tirer profit», insiste-t-elle. La région Casablanca-Settat, qui représente environ 10% de la capacité hôtelière nationale, soit près de 30.000 lits, a déjà accéléré plusieurs projets pour être prête à accueillir les visi- teurs de ces événements spor- tifs. Dans ce sens, Bouabd pré- cise que de nombreux inves- tisseurs envisagent désormais d'annexer à leurs hôtels des infrastructures sportives répon- dant aux standards interna- tionaux. Cela témoigne d’une prise de conscience croissante des synergies possibles entre

 Lors de la première édition du MCI meeting, des experts ont souligné l’influence positive du MICE et des grands rendez-vous sportifs sur l’essor du tourisme.

autour du tourisme, notamment les aéroports, la restauration et les services connexes. Le Maroc, avec une infras- tructure touristique en pleine croissance, est en position idéale pour tirer profit de ces événements mondiaux. Selon Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme (CNT), le pays affiche une croissance à deux chiffres depuis la mise en place de la nouvelle feuille de route du tou- risme. «On peut aller beaucoup plus loin», a-t-il affirmé, tout en mettant en avant le potentiel du MICE pour l'avenir du tourisme. Les retombées seront visibles après le Mondial Aziz Daouda, directeur tech- nique et du développement au sein de la Confédération afri- caine d’athlétisme, a quant à lui souligné l’importance d’adap- ter les services touristiques aux divers profils de visiteurs que le Mondial 2030 attirera : «La majorité de ceux qui visite- ront le Maroc lors du Mondial

nerait une économie du tou- risme qui viendrait développer cette industrie» , a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de spé- cialiser certaines villes pour maximiser leurs atouts. «Le contexte actuel nous permet d'imaginer une spécialisation croissante des villes, chacune capitalisant sur ses forces. On peut tout à fait envisager que Benslimane devienne un pôle sportif, bénéficiant de l'indus- trie du sport avec l'arrivée du nouveau stade. Casablanca pourrait également évoluer pour devenir un centre de conférences, au-delà de son rôle dans l'accueil des événe- ments sportifs. Il est néces- saire de repenser la vocation de chaque ville afin de maximi- ser son potentiel respectif. De plus, le fait que nous soyons à un stade de développe- ment précoce nous ouvre un large éventail d'opportunités», insiste-t-il. Dans le même ordre d’idées, Mehdi Tazi a souli- gné l’importance de moderni- ser l’ensemble de l’écosystème

Les retombées de la Coupe du monde ne se feraient pas sentir immédiatement, mais sur le long terme, en impactant positivement l’image du Maroc pendant au moins 10 à 15 ans.

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