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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 ET VENDREDI 11 JUIN 2021

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Financement de la décarbonation ◆ Les banques marocaines sont globalement peu investies dans le financement de la transition énergétique. ◆ La BERD aura financé 360 millions d’euros de lignes de financement vert au Royaume d’ici 2025. Encore plus d’efforts pour le secteur bancaire

dans ce sens. Car la mutation vers une économie bas carbone suppose un recours massif à la finance privée, à ce jour encore bien trop court-termiste et insuffisamment sensible aux enjeux climatiques au Maroc. Toutefois, des acteurs financiers puissants com- mencent à en prendre conscience. Financement vert de la BERD au Maroc C’est le cas de la Banque européenne

pour la reconstruction et le déve- loppement (BERD), qui multiplie ses interventions au Maroc. Cette dernière aura ainsi financé d’ici fin 2025 au total 360 millions d’euros de lignes de financement vert au Royaume. Globalement, le modèle de financement vert de la BERD fournit des lignes

La transition vers une économie bas carbone nécessite un recours massif à la finance privée.

de crédits aux institutions financières partenaires locales cherchant à déve- lopper de manière durable leur activité «finance verte». Notons que la ligne de financement verte est accessible via les banques partenaires (Bank of Africa, Banque Centrale Populaire, Crédit du Maroc, Société Générale ainsi que leurs filiales leasing). Ces banques prêtent aux PME, aux grandes entreprises et aux particu- liers. L’objectif étant de financer des projets d’efficacité énergétique, des projets d’énergies renouvelables,… et ce avec l’accompagnement des équipes de consultants. Pour ce qui est du Green Economy Financing Facility, qui est la dernière offre de financement vert de la BERD, ce package intégré compte 163 mil- lions d’euros alloués au Maroc (18 mil- lions d’euros financés par l’UE). Somme toute, les banques maro- caines demeurent peu actives dans le processus de financement de la transition énergétique. Aujourd’hui,

Avec l'adoption de l'Europe d'une taxe carbone sur les produits industriels fabriqués avec de l'énergie fossile, les exportations marocaines risquent d’être plus taxées, voire même être interdites d'accès au territoire euro- péen. «Le développement durable n'est pas un luxe, c'est un must. Nos produits doivent avoir un bilan car- bone faible pour pouvoir s'exporter», a indiqué cette semaine Said Mouline, Directeur général de l’Agence maro- caine pour l'efficacité énergétique (AMEE), lors de la 2 ème édition des ren- dez-vous de l'industrie. Mais s’orienter vers des processus verts pour «décarboner» ses produits signifie aller vers des technologies nouvelles souvent plus chères, d’où la nécessité de les subventionner. C’est alors que se pose la question du finan- cement de la transition énergétique et le rôle que peuvent jouer les banques

L’ échéance est proche. En 2023, l’Europe devra appliquer une taxe car- bone à ses frontières. Les entreprises exporta- trices peu investies dans le verdisse- ment dans leurs process seront sans doute lourdement pénalisées. Ceci alors que 65% des exportations maro- caines vont vers le Vieux Continent. «Le Maroc s’est résolument engagé dans la transition verte de son écono- mie en optant pour la décarbonisation de son industrie, qui s’impose désor- mais en tant que critère important d’accès aux marchés étrangers», a déclaré Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Économie verte et numérique, lors de la mise en route du programme «Tatwir pour la croissance verte». Par Y. Seddik

Le déve- loppement

durable n'est pas un luxe, c'est un must. Nos produits doivent avoir un bilan car- bone faible pour pouvoir s'exporter.

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