FNH N° 1079

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 7 octobre 2022 - 8 DH - N° 1079

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Déficits jumeaux L’année 2022 ne déroge pas à la «tradition»

Resserrement monétaire L’étendue de la nouvelle politique de BAM

P. 12

P. 10/11

SYMPOSIUM DE L'EAU

Etat d'urgence hydrique !

● Les pouvoirs publics agissent actuellement sur deux principaux leviers : la protection et l’efficacité hydriques.

P. 26 à32

Nizar Baraka, ministre de l'Equipement et de l'Eau

Abdellatif Maâzouz, président de la région de Casablanca-Settat

Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

www.facebook.com/FNhebdo

S OMMAIRE

3

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

10

> Actualité

Voyons voir : L’Afrique dans ses travers Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 4 5 6 8

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Le Masi tente un retour au calme Resserrement monétaire : L’étendue de la nouvelle politique de BAM Déficits jumeaux : L’année 2022 ne déroge pas à la «tradition» Semestriels des entreprises : De belles réalisations masquées par la macro 9 10 12 14

Par Fatima Ouriaghli

C ovid-19, sécheresse, guerre en Ukraine…, le gouvernement joue-t-il de malchance ? Crise sanitaire, déficit pluviomé- trique et instabilité géopolitique mondiale mettent en tout cas l’économie nationale à rude épreuve. Elle en souffre terriblement. Au point que l’on s’interroge sur la portée des mesures initiées par le gouvernement pour limiter un tant soit peu la casse. Oui, l’Exécutif ne fait pas preuve d’inertie dans la conjoncture actuelle. Il tente des choses, notamment sur un front sensible : celui du pouvoir d’achat. La vie est en effet devenue chère. Très chère. Et, malheureusement, cela dure depuis plus d’un an. Les prix augmentent sans cesse, quand bien même on peut observer une accalmie de temps à autre. L’inflation a ainsi atteint 8% en août après 7,7% en juillet, 6,3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier. Elle est tirée principalement par les hausses des prix des produits alimentaires et énergétiques. Dans cette conjoncture économique très délicate, le gouvernement a essayé d’envoyer des signaux rassurants à la collectivité. Histoire de lui prouver qu’il est bien là et qu’il se soucie de son porte-monnaie. Doublement du plafond de la Caisse de compensation, hausse de 5% du SMIG dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des professions libérales et de 10% du SMAG (secteur agricole), suppression des droits de douane sur le blé tendre, plan de relance du tourisme, subventions aux profes- sionnels du transport pour faire face à la hausse des prix des carbu- rants… sont autant de mesures qu’il a initiées. Auxquelles devraient s’ajouter d’autres prévues dans le projet de Loi de Finances 2023, comme notamment la baisse de l’impôt sur le revenu pour casser la diffusion des pressions inflationnistes. Pourtant, les citoyens ont quand même l’impression que l’Exécutif n’en fait pas suffisamment, du fait de leur ressenti par rapport à l’in- flation. Leur pouvoir d’achat reste toujours laminé par des niveaux de prix élevés, comme par exemple ceux affichés dans les stations- service : le litre de gasoil à 14,5 DH, ça ne passe pas. Il reste cher dans la conscience collective. Plus globalement, il y a une sorte de malaise économique ambiant et pesant qui plombe le climat des affaires. Et qui est accentué par des perspectives économiques mi-figue mi-raisin : une croissance de 0,8% en 2022 et de 3,6% en 2023, selon Bank Al-Maghrib, qui a participé à «l’effort de guerre» en relevant le taux directeur de 50 points de base à 2%. Dans ce tableau grisâtre, il y a néanmoins ce qu’on peut qualifier d’indices de satisfaction : les Marocains résidant à l’étranger jouent toujours le jeu, avec des transferts de 71,4 Mds de DH à fin août, soit +11,3% par rapport à fin août 2021, et les exportations de phos- phates et dérivés affichent une santé insolente (+68% à 77,9 Mds de DH à fin août). Sauf que cela ne semble pas servir d’électrochoc pour booster le moral des troupes. u MALAISE ÉCONOMIQUE

> Economie

Politiques budgétaires et monétaires : Pourquoi la CNUCED tire-t-elle la sonnette d’alarme ? Urbanisme et habitat : Une nouvelle politique pour répondre aux besoins du NMD Entretien avec Abdelmadjid Belaïche, Industrie pharmaceutique : «Le chiffre d’affaires de 31 milliards de dirhams pour 2027 reste plausible» 20 21 22

L’EAU de SYMPOSIUM

Pénurie d’eau : Etat d’urgence hydrique ! Entretien avec Nizar Baraka : «Le Maroc occupe la 23 ème place mondiale en matière d’exposition aux risques hydriques» Gestion des ressources hydriques : Le PPP a encore de beaux jours au Maroc Gouvernance et contrôle de l’eau : Les bonnes pratiques en question Entretien avec Ryad Mezzour : Valorisation des ressources hydriques «Nous devons réussir une révolution dans le secteur de l’eau»

26 28

29 30 32

> Focus Agricole Eaux et forêts : C’est parti pour la saison de la chasse ! 32 > L'univers des TPME Performance des incubateurs : Consécration du cluster EnR à Duba 31 > Politique 36 Démocratie : Les paradoxes du label Maroc > Culture L’Boulevard : Plus qu’un festival 38 > High-Tech Emploi IT au Maroc : Les métiers les plus recherchés 42

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

4

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

L’Afrique dans ses travers Par D. William

P endant que leurs peuples crèvent la dalle, les dirigeants africains s’étripent pour le pouvoir. Du pouvoir. Toujours plus de pouvoir. Par tous les moyens possibles. Quitte à verser du sang. Beaucoup de sang d’innocentes victimes qui n’aspirent qu’à vivre décemment. Dans la paix. L’Afrique est face à ses vieux démons. Elle replonge dans ses travers. Dans ce passé que l’on croyait révolu : celui des régimes militaires que l’on pensait définitivement enterrés dans la trappe de l’Histoire san- glante du continent. Mais, visiblement, la démocratie ne peut résister à l’envie de pouvoir incarnée par ceux qui s’autoproclament sauveur des peuples, mais qui, au final, sont avides de tout : de pouvoir, d’argent, de puissance… Au point de tomber dans la déraison, galva- nisés par tous ces courtisans obséquieux qui ne sont mus que par leurs intérêts. Mali, Guinée Bissau, Centrafrique, Burkina Faso, Soudan, Guinée…, tous ces pays

ont été secoués par des coups d’Etat mili- taires au cours de cette dernière décennie. Ultime coup d’éclat : le 29 septembre 2022, le Burkina vivait son second putsch en huit mois, plongeant le pays dans l’angoisse. C’est ce qui arrive quand la politique sert d’ascenseur social. Comme du miel, elle attire les fourbes et les hypocrites, les rou- blards et les mythomanes, mais également les voleurs et les pervers narcissiques. Sous le regard parfois bien complaisant, voire complice de l’Occident. Le développement économique s’accom- mode-t-il de cette race de dirigeants ? S’accommode-t-il d’autant d’instabilité politique ? Evidemment que non. Dans tous ces pays où les militaires bandent les muscles et font parfois tonner les armes, se jouent des drames écono- miques et sociaux. Parce que ces troubles politiques viennent se greffer à des défis socioéconomiques structurels, mais éga- lement ponctuels auxquels, d’une manière générale, l’Afrique subsaharienne doit faire face. Des défis exacerbés par la conjonc-

ture mondiale actuelle, avec une inflation nourrie par la guerre en Ukraine. Cette hausse des prix aggrave l’insécu- rité alimentaire et précarise davantage les populations. D’ailleurs, selon la Banque mondiale, «la sous-alimentation a for- tement augmenté en Afrique subsaha- rienne ces dernières années, en raison des chocs économiques, des violences et des conflits ainsi que de conditions clima- tiques extrêmes» . En Afrique, plus d’une personne sur cinq souffre de la faim et le nombre des per- sonnes en situation d’insécurité alimen- taire aiguë a été estimé à 140 millions en 2022, contre 120 millions en 2021. Au lieu donc de mettre leur «intelligence» au service de la collectivité pour essayer de trouver des réponses concrètes à ces pro- blématiques urgentes, les dirigeants afri- cains, au contraire, ourdissent des plans pour s’éterniser illégitimement au pou- voir. Quitte à tripatouiller les Constitutions. Quitte à fâcher la rue. Quitte à verser du sang. Quitte à sacrifier la démocratie. ◆

Mali, Guinée Bissau, Centrafrique, Burkina Faso, Soudan, Guinée…, tous ces pays ont été secoués par des coups d’Etat militaires au cours de cette dernière décennie.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC L a Direction générale des impôts (DGI) rappelle que la Loi de Finances pour l'année 2022 a prorogé jusqu'au 31 décembre prochain les mesures incitatives en faveur des contribuables nouvellement identifiés (CNI). Ainsi, les contribuables exerçant une activité passible de l’impôt sur le revenu qui s’identifient pour la première fois auprès de l’administration fiscale, en s’inscrivant au rôle de la taxe professionnelle, à partir du 1 er janvier 2022, ne sont imposables que sur la base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de cette date. Les CNI bénéficient des avantages prévus par le droit commun, tels l’exonération quinquennale de la taxe professionnelle et, selon la nature de leur activité, l’exonération totale temporaire ou les taux réduits temporaires ou permanents, en matière d’impôt sur le revenu. ■ Contribuables nouvellement identifiés : Encore quelques semaines pour profiter de l'amnistie fiscale

5

www.fnh.ma

Santé

Réforme de la retraite

1,7 Md de DH pour la mise à niveau et l'équipement de 5 CHU L e ministère de la Santé et de la Protection

Nadia Fettah Alaoui rencontre les syndicats L a ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a présidé, mercredi 5 octobre 2022, au siège de son dépar-

tement, la première réunion de la Commission chargée de la réforme de retraite, dont la création s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de l’Accord social et de la Charte nationale du dialogue social conclus le 30 avril dernier entre le gouverne- ment, les centrales syndicales et les organi- sations et associations professionnelles des employeurs. Dans son mot d’ouverture, Nadia Fettah a rappelé que la création de cette commission émane de la volonté du gouvernement, des syndicats et des associations profession- nelles des employeurs de lancer la réforme systémique des régimes de retraite dans un cadre de dialogue ouvert et constructif entre l’ensemble des partenaires, et ce dans

sociale a signé, mercredi à Rabat, des conventions de partenariat avec cinq centres

l’objectif de mettre en place un système de retraite à deux pôles «public» et «privé», conformément aux recommandations de 2013 de la Commission nationale chargée de la réforme de retraite. Dans leurs interventions, les représentants des centrales syndicales et des organisa- tions et associations professionnelles des employeurs ont salué cette initiative et ont rappelé leurs attentes quant aux objectifs qui sont assignés à ce chantier. ■

hospitaliers universitaires (CHU) pour la mise à niveau des bâtiments et la rénovation du plateau technique pour une enveloppe globale de 1,7 milliard de dirhams. Ces conventions s'inscrivent dans le cadre d'un pro- gramme d'action structurant d'une durée de deux ans, éla- boré par le ministère en partenariat avec les CHU Hassan II de Fès, Ibn Rochd de Casablanca, Ibn Sina de Rabat et Mohammed VI de Marrakech et de Oujda, en vue de faci- liter l'accès aux services de santé, améliorer la qualité de ces établissements et renforcer leur attractivité. Ces conventions seront mises en œuvre avant fin 2022 en prévision du basculement, à partir du 1er décembre, du système Ramed vers celui de l'Assurance maladie obliga- toire à même de recevoir les patients dans les meilleures conditions. ■

Made in Morocco

Le ministère de l’Industrie et du Commerce et BIM Maroc signent une convention de partenariat

U ne convention de partenariat a été signée, mercredi 5 octobre 2022, à Casablanca, par le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, et le président du Conseil d’administration de BIM Maroc, Haluk Dortluoglu, pour le développement de l’approvisionnement de BIM Maroc en produits fabriqués localement. Ce partenariat a pour objectif de développer le sourcing de BIM auprès des industriels locaux du textile et de l’agroalimentaire à travers un processus continu de substitution aux importa- tions visant à promouvoir la fabrication locale. Ainsi, à l’horizon 2025, BIM Maroc s’engage à augmenter la part de ses produits de Marque

Distributeurs «Made in Morocco» pour atteindre 80% pour les produits agroalimentaires et 90% des produits de textile. Aujourd’hui, les maga- sins BIM proposent plus de 80% de produits sourcés au Maroc, et 51% des produits de marque distributeur sont «Made in Morocco», selon Dortluoglu. Cette initiative avec la stra- tégie industrielle visant à offrir de nouveaux débouchés à la production locale, à soutenir la compétitivité des opérateurs industriels et à faire du label «Made in Morocco» un marqueur de qualité. En vertu de cette convention, le ministère s’engage à faciliter le travail de pros- pection de BIM à travers la mise en contact avec les différents fabricants nationaux. ■

13.204.596 C’est le nombre d’opérations de paiement durant le mois de septembre 2022, pour 5.804.700.604 DH, effectuées par les cartes bancaires maro- caines et étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +36,8% en nombre et +48,1% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

6

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Transition au Burkina : Visite d’une

Afrique : La Banque mondiale appelle à «rétablir d’urgence» la stabilité macroéconomique

Télécoms Le Sénégal reconduit au Conseil de l'UIT

délégation de la CEDEAO

L a Banque mondiale a appelé les gou- vernements des pays d'Afrique sub- saharienne à «rétablir d’urgence» la stabilité macroéconomique et protéger les pauvres, alors que le continent est confron- té au ralentissement économique et à la hausse de l'inflation. La croissance économique de l’Afrique est ralentie par « les vents contraires de la conjoncture mondiale, tandis que les pays restent aux prises à une inflation croissante, qui freine l’avancée de la lutte contre la pauvreté », indique l'institution financière internationale. Le risque de stagflation se fait sentir, alors que le haut niveau des taux d’intérêt et de la dette forcent les gouver- nements africains à faire des choix difficiles pour réussir à protéger l’emploi, le pouvoir d’achat et les acquis du développement. Dans son dernier numéro, la publication semestrielle de la Banque mondiale «Africa’s Pulse», qui analyse les perspectives éco- nomiques régionales à court terme, pré- voit une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne, de 4,1% en 2021 à 3,3% en 2022, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux anticipations du mois d’avril. « Cette dégradation est principalement due au ralentissement de la croissance mon- diale, et en particulier à la baisse de la demande chinoise de biens de base pro- duits en Afrique. La guerre en Ukraine exacerbe une inflation déjà élevée et pèse sur l’activité économique en contribuant à déprimer à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménage s», selon la même source. En juillet 2022, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des informa- tions sont disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5%, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres. ■

Sommet de l'UA sur l'industrialisa- tion et la diversification économique en novembre au Niger Dépêchée par le président en exercice de la CEDEAO, Umaru Sissoco Embalo, à la suite du changement intervenu à la tête du Burkina Faso, le 30 septembre dernier, la délégation a eu des entretiens avec le président du MPSR, le capitaine Ibrahim Traoré, et des leaders des communautés religieuses et coutumières du pays. ■ L a délégation de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en mission d’infor- mation, mardi à Ouagadougou, s’est dite satisfaite des échanges qu’elle a eus avec le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), le capitaine Ibrahim Traoré. L e Sommet de l'Union africaine (UA) sur l’industrialisa- tion et la diversification économique sera organisé, du 20 au 25 novembre prochain à Niamey, au Niger, sous le thème « Industrialiser l'Afrique : Renouveler les engage- ments en faveur d’une industrialisation et d’une diversifica- tion économique inclusives et durables ».

L e Sénégal a été réélu membre du Conseil de l’Union inter- nationale des télécommunica- tions (UIT) pour la période 2023- 2026, lundi à Bucarest, où s’est tenue la conférence des plénipoten- tiaires de cette agence spécialisée des Nations unies. « Le Sénégal conserve de nou- veau son siège comme membre du Conseil de l’Union internationale des télécommunications », annonce l’Autorité de régulation des télécom- munications et des postes (ARTP) du Sénégal. Le texte précise que le pays a été réélu « pour la période 2023-2026, au titre de la région D dédiée à l’Afrique, ce lundi, par les 193 États membres de l’organe des Nations unies en charge des télécommuni- cations ». ■

Ce Sommet vise à mettre en lumière la détermination et le renouvellement de l’engagement de l’Afrique en faveur de l’industrialisation comme l’un des piliers stratégiques de la réalisation des objectifs de croissance économique et de développement du continent, tels qu’énoncés dans l’Agenda 2063 et l’Agenda 2030. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

7

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

L’ inflation en Turquie a franchi un nou- veau cap à 83,4% sur un an au mois de septembre, après avoir dépassé les 80,21% en août, selon les données offi- cielles. Cette forte hausse des prix à la consommation est la conséquence de l'effondrement continu de la Livre turque et d'une nouvelle baisse du taux directeur de 13 à 12%, annoncée la semaine dernière par la Banque centrale. La monnaie turque a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année. Le Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), composé d'économistes turcs indépendants qui conduisent leurs propres estimations, affirme pour sa part que l'inflation a dépassé les 186% sur un an, selon ses propres calculs, avec une hausse de 5,30% en septembre. ■ L'inflation en Turquie franchit un nouveau cap à 83% en septembre

En pleine tourmente, Londres revient sur une baisse d'impôts pour les plus riches

E mpêtré dans la tourmente créée par son «mini-budget», le gouvernement britan- nique a fait marche arrière en revenant sur une baisse d'impôts pour les plus riches qui avait suscité des critiques jusqu'au sein de la majorité. «Nous comprenons, nous avons écouté», a déclaré le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, une formule reprise mot pour mot, sur Twitter, quelques instants plus tard par la Première ministre Liz Truss. «Il est clair que la suppression du taux d'impo- sition à 45%» pour les contribuables dont les revenus excèdent 150.000 livres sterling (171.000 euros) par an «a éclipsé notre mission de nous attaquer aux difficultés dans notre pays. Par conséquent, j'annonce que nous

n'allons pas la poursuivre», a-t-elle annoncé. La suppression de cette tranche «était devenue une distraction» , a écrit Liz Truss sur Twitter. ■

B OURSE & F INANCES

8

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis octobre 2021

Le Masi tente un retour au calme ◆ Le Masi essaie de rebondir sur ses bas de juillet 2022 après une semaine compliquée.

Septembre est traditionnellement un mauvais mois pour la Bourse et le par- cours des derniers jours n'a rien fait pour démentir ce constat. La Bourse de Casablanca a clôturé le mois sur une contreperformance de 4,25% à 11.613,11 points. Au titre de ce mois, la cote casablan- caise a vu 16 indices sectoriels finir en baisse, contre seulement 7 en hausse. Le secteur du bâtiment et matériaux de construction a accusé le plus fort repli (-9,06%), suivi par celui du pétrole et gaz (-8,91%) et de celui boissons (-8,47 %). Côté gagnants, le secteur de l'ingénierie et biens d'équipements industriels a ter- miné le mois sur une hausse de 20,15%, soit la meilleure performance, devançant ainsi le secteur «Sylviculture et papier» (+13,99%), et des mines (+6,2%). Le volume global des échanges a atteint plus de 5,39 milliards de DH. Maroc Telecom a été l'instrument le plus actif du mois avec 495 MDH de transactions,

suivi de BMCI (484 MDH) et Attijariwafa bank (464 MDH).

Par Y. Seddik

D ans la prudence, comme en témoignent les volumes des dernières séances, le Masi a tenté tant bien que mal de se redresser après sa récente chute. Un apaisement qui ne signifie pas forcément que la volatilité est appelée à refluer. En lâchant près de 5% la semaine der- nière, le Masi a enfoncé tour à tour ses supports-clés, avant d’atterrir sur un support majeur à 11.500 points où une réaction haussière qui manque de conviction a été construite. La tendance de fond reste toutefois altérée depuis le revirement de Bank Al-Maghrib qui a caché un bon semestre de réalisations pour les émetteurs cotés. Signalons qu’hors Maroc Telecom dont les résultats sont impactés par la sanc- tion de l’ANRT, la masse bénéficiaire ressort en hausse de 16,4%.

AGR revoit sa recommandation sur Cosumar Attijari Global Research (AGR) a révisé cette semaine à la baisse le cours objec- tif de Cosumar de 240 DH à 195 DH, tout en changeant sa recommandation sur le titre de Vendre à Conserver. Tenant compte des conditions climatiques moins favorables et du renchérissement de la facture énergétique, AGR a réajusté son scénario d’évolution des marges sur la période 2022-2023. Par ailleurs, elle maintient une contri- bution positive de l’activité export et du projet Durrah. «Techniquement, nous assistons à un relèvement du taux d’ac- tualisation du titre sous l’effet de la hausse de la prime de risque relative aux actions et des rendements obliga- taires », écrit le AGR dans un papier de recherche. ◆

La Bourse de Casablanca a clôturé le mois sur une contre- performance de 4,25% à 11.613,11 points.

10

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

www.fnh.ma

Resserrement monétaire

◆ Demande intérieure, crédits bancaires, investissements, consommation, Bourse, financement du Trésor…, la nouvelle politique de Bank Al-Maghrib impacte aussi bien l’activité économique que financière. Explications. L’étendue de la nouvelle politique de BAM

Capital. Pour lui, «les effets de second tour devraient se manifester d’une manière plus légère au niveau de la demande globale, à savoir l’investissement et la consommation des ménages» . C’est dans ce sens que la Banque centrale a revu encore une fois à

la baisse ses projections de crois- sance en 2022. Celle-ci devrait s’éta- blir à 0,8% contre 1% initialement. Il faut dire que l’économie marocaine demeure fragilisée en 2022 par une faible campagne agricole de 32 MQx contre un record de 103 MQx en 2021, et un contexte international défavorable. En 2023, la croissance marocaine devrait s’établir à 3,6%

Les taux de rému- nération réels au Maroc se retrouvent en territoire négatif depuis le premier trimestre 2022.

contre 4% initialement, subissant les effets restrictifs de la hausse du taux directeur sur les canaux de la consommation et de l’investissement. «L’impact sur la cible finale qu’est l’infla- tion, ne devrait, à mon sens, pas être très significative, compte tenu des origines des pressions qui sont plus liées au renchéris- sement des importations et des coûts de production» , assure Zhani. À ce stade, la question est de savoir à quel point ces prix élevés vont peser sur l'économie réelle et les consommateurs, au point d'écraser la demande, qui sera aussi pénalisée par le durcissement des condi- tions de crédit et de financement. La Bourse flanche Passons maintenant aux marchés finan- ciers où la pilule du nouveau virage moné- taire de BAM a été plutôt dure à avaler par les différents opérateurs. En Bourse, cette décision a pesé sur le moral des investisseurs qui y ont vu un risque sur la croissance et un facteur limitant l’arbitrage en faveur du marché actions, alors qu’ils s’attendaient à une hausse moins marquée du taux directeur aux alentours de 25 pbs. En 3 séances, l’indice principal a lâché plus de 4% en ligne droite. Les dégagements ont concerné les secteurs du ciment, l’im-

de près aux impacts multi-échelles de la hausse du taux directeur tant sur le marché des capitaux que sur l’économie réelle. Sur cette dernière, l’impact à court terme devrait, a priori, être restrictif sur la demande intérieure à travers le canal des crédits bancaires. D’ailleurs, tenant compte du resserrement attendu des conditions de financement de l’économie, BAM s’attend à une évolution modérée des crédits bancaires, soit de 4% en 2022 et de 3,6% en 2023, niveau faible pour soutenir une économie toujours en sortie de crise. Le déficit de liquidité, quant à lui, devrait se creuser à près de 90 Mds de DH en 2023, reflétant principalement la progression de la monnaie fiduciaire à moyen terme, alors que les réserves de change devraient continuer à se raffermir sur le même horizon. «Le retour à une politique monétaire res- trictive impacte dans un premier temps les conditions de financement de l’économie, notamment les taux débiteurs bancaires et ceux relatifs aux émissions obligataires et aux TCN» , nous explique sur ce point Ahmed Zhani, économiste en chef de CDG

C’ est une première depuis 2008 : Bank Al-Maghrib a décidé de relever son taux directeur de 50 pbs à 2%. L’institution a finalement penché en faveur du soutien de la sta- bilité des prix au Maroc. Cette décision atteste d’un changement de perception de BAM quant au caractère «transitoire» de l’inflation au Maroc. Désormais, l’institution veut à tout prix combattre l'inflation du moment, attisée par la guerre en Ukraine, et empêcher qu’elle ne s'enracine dans l'économie. «En adoptant un tel revirement de sa politique monétaire, Bank Al-Maghrib opte pour un resserrement à la fois fort et rapide. L’objectif étant de faire face aux risques inflationnistes qui pourraient peser sur les perspectives de croissance à long terme», ont écrit, dans une note, les ana- lystes de AGR. Maintenant que l’on a la certitude que la politique monétaire devra être restrictive pendant un certain temps pour que l'infla- tion revienne à l'objectif, intéressons-nous Par Y. Seddik

Tenant compte du resserrement attendu des conditions de financement

de l’écono- mie, BAM s’attend à

une évolution modérée des crédits ban- caires, soit de 4% en 2022.

11

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

www.fnh.ma

Pour la première fois depuis 2008, Bank Al-Maghrib a relevé son taux directeur de 50 pbs à 2%.

mobilier, la distribution ou encore le BTP où seule TGCC a fait exception après une rentabilité en forte hausse au premier semestre. Au terme de la semaine, 19 indices secto- riels ont clôturé en territoire négatif, contre 3 sur une note positive et un seul secteur sur une note stable (voir Point Bourse). La réaction du marché actions nous rap- pelle celle de juin 2020 quand la Banque centrale avait décidé de baisser son taux de 50 pbs, ce qui avait profité à plusieurs secteurs. Le Masi avait alors pris 4,18% en deux séances. Le marché obligataire s’embrase Sur le marché des obligations, la hausse des rendements est bien loin de se calmer. La séance d’adjudication des BDT suivant la décision de la Banque centrale de relever son taux directeur de 50 pbs à 2% a connu une envolée du taux à 10 ans. Il s’agit d’une hausse de 80 pbs sur la maturité 10 ans à 3,20%. Cette évolution a intégré à la fois une cor- rection technique de la courbe primaire, conjuguée à l’effet de la hausse du taux directeur de 50 pbs. Rappelons que le taux de rendement de la maturité 5 ans a dépas- sé celui de la maturité 10 ans au cours des 2 dernières séances. Au regard du montant levé qui est de 150 MDH, cette opération semble être destinée davantage à marquer le taux de la maturité 10 ans qu’à couvrir d’éventuels besoins du Trésor. Notons enfin qu’en septembre, les

levées du Trésor dépassent ses besoins initialement annoncés. «Malgré les pressions haussières sur les taux, nous anticipons une évolution favo- rable de la situation du Trésor en 2022. À l’origine, la capacité de l’argentier de l’État à mobiliser la totalité des financements extérieurs prévus par la LF-22, soit 40 Mds de DH» , indiquent les analystes d’Atti- jari. Malgré le durcissement des conditions de financement à l’international, le Trésor pourrait activer deux principaux leviers, à savoir la LPL ou les DTS auprès de Bank Al-Maghrib durant le T4-22. Marché monétaire : impact instantané «Historiquement, l’impact devrait être immédiat à une proportion similaire sur le marché monétaire et les maturités courtes de la dette avec une transmission graduelle vers les maturités moyenne et longue» , soutient Zhani. L’impact de cette décision a été obser- vé sur l’ensemble des compartiments du marché monétaire, la semaine suivant le Conseil de la Banque centrale. Ainsi, les taux interbancaires se sont alignés au niveau actuel du taux directeur, soit 2%, tandis que les taux MONIA ont accusé une nette hausse, en atteignant un plus haut depuis juin 2020 au cours de la semaine. Migration vers d’autres classes d’actifs Le choc obligataire au Maroc n'est pas prêt de se dissiper. En témoignent les exigences de rentabilité des investisseurs

au sein du marché primaire des adjudi- cations, qui sont de plus en plus fortes et qui sont justifiées par les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, «les questions autour de la rémunération de l'épargne nationale se font de plus en plus entendre au fur et à mesure de la concrétisation de la poussée inflationniste» , estime AGR. Les taux de rémunération réels au Maroc se retrouvent en territoire négatif depuis le T1-2022. «Une telle situation augmente l'appétit des inves- tisseurs pour les actifs plus rémunérateurs, à l'instar des OPCI et du capital-risque. A cet effet, les financements innovants du Trésor se basant sur les mécanismes de gestion immobilière atteignent plus de 10 Mds de DH à fin août 2022», explique-t-on. «Par conséquent, les pressions sur la rému- nération de l’épargne devraient se pour- suivre à court terme. Dans ces conditions, cette 1ère hausse du taux directeur pour- rait être, selon nous, le début d’un nouveau cycle de resserrement monétaire de la part de Bank Al-Maghrib» , conclut AGR. Au final, on comprend qu'il faudrait du temps pour observer le plein effet des mesures de lutte contre l'inflation et que le taux directeur pourrait continuer à aug- menter, d'autant plus que des pressions inflationnistes supplémentaires ne sont pas à exclure. On a vu comment le volontarisme des Banques centrales engagées depuis plusieurs mois déjà dans un durcissement monétaire, n’a pas fait grand-chose jusqu'à présent sur l’inflation. À suivre. ◆

En Bourse, cette décision a pesé sur le moral des investisseurs qui y ont vu un risque sur la croissance et un fac- teur limitant

l’arbitrage en faveur du marché actions.

12

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

www.fnh.ma

Déficits jumeaux

◆ Les déficits jumeaux, notamment ceux relatifs aux comptes extérieurs et au Budget général de l’Etat, seront significatifs en 2022. ◆ Il s’agit d’un énième motif pour le gouvernement afin d’accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes censées remédier au caractère structurel desdits déficits. L’année 2022 ne déroge pas à la «tradition» L e contexte actuel caractérisé par l’exa- cerbation des consé- quences de la guerre en Ukraine, notam- énergétique à 135,1 Mds de DH et de l’accroissement des achats des demi-produits à 167 Mds de DH. de dirhams sur l’ensemble de l’année. Par M. Diao

tut d’émission, qui a resserré sa politique monétaire par l’aug- mentation de 50 points de base du taux directeur à 2%, table sur un déficit du compte cou- rant qui se situerait autour de 3,2% du PIB en 2022. Pour rap- pel, le déficit du compte courant avait atteint en 2021 plus de 29,1 Mds de DH (contre 13,4 milliards de DH un an aupara- vant), soit une hausse de 15,7 Mds de DH, selon les données de l'Office des changes portant sur la balance des paiements. Dans le détail, pour l’année en cours, le niveau du défi- cit du compte courant devrait être la résultante d’une hausse des exportations de 34% (tirée essentiellement par les ventes de phosphate et dérivés qui atteindraient 144,5 Mds de DH et celles du secteur automobile à près de 100 Mds de DH) et d’une progression des importa- tions de 34,5%, sous l’effet de l’alourdissement de la facture

Un déficit budgétaire tou- jours supérieur à 5% du PIB Il ressort des chiffres diffusés par BAM que la bonne perfor- mance enregistrée au niveau des recettes ordinaires (+24,5%) en raison de l’accroissement des rentrées fiscales au cours des huit premiers mois de l’année, n’a pas suffi à atténuer l’impact de l’inflation substantielle des dépenses liées à la Caisse de compensation. A ce titre, après s’être établi à 16,1 dollars/mmbtu (million de British Thermal Units) en 2021, le cours du gaz naturel en Europe s’est situé à 39,3 dol- lars en moyenne sur les huit pre- miers mois de l’année. Pour leur part, les prix des produits alimen- taires devraient aussi terminer l’année sur une hausse moyenne de 15,4%. Les dépenses globales du BGE ont flambé de 13,1% sur les huit premiers mois de l’année. Bank Al-Maghrib suggère que le déficit budgétaire passerait de 5,9% du PIB en 2021 à 5,5% en 2022 avant de s’atténuer à 5,0% en 2023. «L’ampleur du déficit budgétaire prévu est un réel motif pour l’ac- célération de la mise en œuvre des réformes nécessaires pour la rationalisation des dépenses publiques et l’édification d’un système fiscal à la fois plus ren- table et équitable. Ce qui sup- pose l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre l’infor- mel et la fraude fiscale» , conclut Lahlou. ◆

La persistance du déficit com- mercial est traduite par les dernières données de l’Office des changes faisant état d’une hausse du déficit du solde com- mercial de 56,1% à fin août 2022 par rapport à la même période en 2021. Le déficit commercial s'établit ainsi sur les huit pre- miers mois de l'année à 214,76 Mds de DH. Cette contreperfor- mance commande l’accéléra- tion de la mise en œuvre de la politique publique portant sur la substitution des importations par la production locale. «Les fluctuations des cours des produits énergétiques montrent plus que jamais l’impératif pour le Royaume de mettre le turbo afin de réduire son taux de dépendance énergétique élevé qui frôle les 90%» , confie l’éco- nomiste Mehdi Lahlou.

ment sur la hausse des prix des produits alimentaires et énergé- tiques, fait visiblement le lit de la dégradation des comptes exté- rieurs et des finances publiques. Sachant que le Budget général de l’Etat a été fortement chahu- té par la crise liée à la Covid-19. Les temps qui courent, mar- qués par le foisonnement des incertitudes qui donnent le tour- nis aux politiques, sont-ils de nature à conforter le caractère structurel des déficits jumeaux au Maroc ? Au regard des der- nières prévisions et des chiffres relayés par la Banque centrale, qui a tenu récemment son troi- sième Conseil de l’année 2022, l’on est tenté de répondre par l’affirmative. Pour cause, l’Insti-

Les dépenses globales du BGE ont flambé de 13,1% sur les huit premiers mois de l’an- née.

Cette donne décrite par notre interlocuteur est, à l’évidence, un handicap de taille pour un pays comme le Maroc, qui nourrit l’ambi- tion de garantir sa souverai- neté dans les domaines de l’industrie, l’agroalimentaire et les produits de santé... Par ailleurs, concernant les autres composantes du compte courant pour 2022, BAM prévoit une nette amélioration des recettes

La persistance du déficit commercial est traduite par les données, à fin août 2022 de l’Office des changes, faisant état d’une hausse du déficit du solde commercial de 56,1% à 214,76 Mds de DH.

voyages à 79,8 Mds de DH ainsi que celle des transferts des MRE de l’ordre de 100 Mds

14

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

www.fnh.ma

Semestriels des entreprises

De belles réalisations masquées par la macro

◆ Hors Maroc Telecom, dont les résultats sont impactés par la sanction de l’ANRT, la masse bénéficiaire ressort en hausse de 16,4% au premier semestre.

dirhams de chiffre d'affaires addition- nel, soutenu essentiellement par un effet prix.

Les gagnants et les perdants de l’inflation

Toujours selon M.S.IN, c'est le secteur Pétrole et gaz qui a le plus contribué à la hausse du chiffre d'affaires glo-

bal (S1 2022 Vs. S1 2021) à hauteur de 29%, avec une progression de 5,7 milliards de dirhams (MM), tirée par TotalEnergies Marketing Maroc (3,9 MM DH) et Afriquia Gaz (+1,8 MM DH). Il est suivi par

Le chiffre d'affaires glo- bal de la cote casablan- caise au titre du premier semestre 2022 ressort en hausse de 15,4%.

le secteur des Mines et le secteur Agroalimentaire qui ont enregistré une hausse respective de 2,6 milliards de dirhams (+73,4%) et de 2,5 milliards de dirhams (+30,2%), portée en grande partie par LesieurCristal (+1,2 milliard de dirhams ou +52,1%). Le résultat d'exploitation (REX) global à l'issue du premier semestre 2022 s'établit à 28,2 milliards de dirhams, en progression de 5,1% par rapport à un an auparavant. Enfin, la masse bénéficiaire globale, quant à elle, enregistre une baisse de 3,2% à 14,2 milliards de dirhams par rapport au S1 2021. Précision de taille : hors Maroc Telecom qui a été impactée par la sanction de l'ANRT de 2,45 milliards de dirhams relative à la liquidation de l'astreinte, la masse bénéficiaire serait en hausse de 16,4%. «En comparant les profits au S1 2022 à ceux enregistrés au S1 2021, c'est le secteur minier qui a marqué la plus forte

que cette tendance s’accélère. «Cette tendance haussière des taux obliga- taires au Maroc pourrait à notre sens se poursuivre d'ici la fin d'année», écrivait fin de semaine dernière Attijari Global Research. Un bon semestre en somme Ce cadre macro compliqué masque les réalisations plutôt positives des entre- prises cotées et qui, tout compte fait, ont pu faire faire face à l’inflation. Selon les données agrégées par le courtier M.S.IN, le chiffre d'affaires glo- bal de la cote casablancaise au titre du premier semestre 2022 ressort en hausse de 15,4%, atteignant 147 mil- liards de dirhams contre 127,3 milliards de dirhams durant la même période un an auparavant, soit 19,6 milliards de

C’ est une semaine très négative qui vient de s’achever pour le mar- ché des capitaux maro- cain. Aucun comparti- ment n’est épargné, que ce soit sur le marché obligataire ou celui des actions. Le Masi a abandonné plus de 5% durant cette période. Rien que depuis le Conseil de Bank Al-Maghrib, ce sont 27 milliards de dirhams de capi- talisation qui se sont évaporés. Sur le marché obligataire, la situation n’est guère meilleure, avec un indice MBI long terme qui cède 5,21% durant la semaine, faisant apparaître une volati- lité inhabituelle sur le marché des taux; et les investisseurs s’attendent à ce Par A. Hlimi

C'est le sec- teur Pétrole et gaz qui a le plus contribué à la hausse du chiffre d'af- faires global du marché.

15

BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

www.fnh.ma

nées, sachant qu’une hausse prolongée des taux obligataires aura des impacts négatifs sur la soutenabilité de la dette publique, renchérirait le coût de la dette pri- vée émise par les entreprises sur les marchés et aurait des effets directs et indirects négatifs sur le marché actions. ◆

progression, avec une hausse de 1,1 milliard de dirhams. Cette aug- mentation est tirée en grande par- tie par Managem (+1.025 millions de dirhams), qui a profité de l'évo- lution favorable des cours des métaux et du Dollar ainsi que de l'augmentation de la capacité de production. Il est suivi par le sec-

teur bancaire, avec une progres- sion de 659 millions de dirhams, et le secteur de l'électricité, qui a enregistré une hausse de 161 millions de dirhams (tirée par la seule valeur du secteur Taqa Morocco)», commente M.S.IN . Reste à savoir comment les inves- tisseurs vont intégrer ces don-

Le secteur bancaire coté conti- nue d'enregistrer une hausse de son bénéfice pour la deu- xième année consécutive et dépasse le niveau enregistré au premier semestre 2019, explique M.S.IN. «Les banques cotées affichent un produit net bancaire en hausse de 4,6% à 35,7 milliards de dirhams, et ce malgré un contexte moins favorable sur les taux, ce qui a limité les revenus des activi- tés de marché chez certaines banques». Dans le détail, la marge sur commissions et la marge d'in- térêts des 6 banques cotées enregistrent une progression respectivement de 7,6% et 6,0%. En revanche, le résultat des opérations de marché du secteur s'est replié de 13,2% à cause de la hausse des taux sur le marché, qui a engendré une valorisation à la baisse du por- tefeuille de trading. Pour sa part, le résultat d'ex- ploitation du secteur a progres- sé de 12,9% à 12,9 milliards de dirhams. De son côté, le RNPG a pro- gressé de 10,7% à 6,8 milliards de dirhams, bénéficiant de l'amélioration du coût du risque (8,8% à 5,3 milliards de dirhams) et du bon dynamisme commercial. S'agissant de la contribution à la croissance du RNPG, c'est Attijariwafa bank qui a le plus contribué à cette croissance, avec une progres- sion de 422 millions de dirhams (+16,2%), suivie par BCP qui a affiché une croissance de 256 millions de dirhams (+16,6%). En revanche, BMCI est la seule banque qui a enregistré une évolution négative de son RNPG (-68,8% à 79 millions de dirhams). Des réalisations historiques pour les banques

La société de gestion BMCI Asset Management porte à la connaissance du public que la note d’information et la fiche signalétique du FCP BMCI PREMIUM SHORT BOND DIST, (anciennement appelé FCP INTEGRA CASH) ont été mises à jour comme suit :

FCP INTEGRA CASH

Ancienne disposition

Nouvelle disposition

Dénomination

FCP INTEGRA CASH

FCP BMCI PREMIUM SHORT BOND DIST

Promoteurs

BMCI Gestion et INTEGRA BOURSE

BMCI Asset Management

Commercialisateur

BMCI Gestion et INTEGRA Bourse

BMCI Asset Management et BMCI

Gestionnaire

BMCI Gestion

BMCI Asset Management

Commissaire aux comptes

Mazars Mesnaoui représenté par M Kamal Mokdad Mazars Audit et Conseil représenté par M Abdou Souleye DIOP.

Valeur Liquidative

1000 Dhs

100 Dhs

Le FCP INTEGRA CASH est un fond commun de pla- cement « Monétaire » . La sensibilité du FCP est inférieure ou égale à 0.5 selon les conditions du marché.

Classification

Obligataire CT

Sensibilité

Sensibilité Min : 0,5

Sensibilité Max : 1,1 Durée de placement recom- mandée

Entre 0 et 3 mois

Entre 6 et 12 mois

Indice de référence

Taux monétaire Interbancaire au jour le jour

MBI Court Terme (Moroccan Bond Index) tel que publié par BMCE Capital

Code ISIN

MA0000037293

MA0000039281

L’objectif de gestion du FCP est de valoriser les actifs à court terme, sur l’horizon de placement minimum conseillé de 6 mois, principalement via des investis- sements sur le marché obligataire dans le but de réaliser des performances de rendement brutes (hors frais et commissions), supérieures à son indice de référence. Le FCP est en permanence investi à hauteur de 90% au moins de ses actifs, hors titres d’OPCVM « Obligations Court terme », créances représentatives des opérations de pensions qu’il effectue en tant que cessionnaire et liquidités, en titres de créances. Le FCP ne peut détenir ni actions, ni certificats d’investissement, ni droits d’at- tribution ou de souscription, ni parts d’OPCVM «Actions», ni parts d’OPCVM «Diversifiés», ni titres d’OPCVM «contractuels», ni parts d’OPCC, ni obligations subordonnées perpetuelles. Par ailleurs, le fonds pourrait consacrer au maximum 10% de son actif net à des opérations de placement en devises à l’étranger, dans les limites, règles et conditions de la réglementation en vigueur. L’univers d’investissement du fonds contiendra les éléments suivants : - Obligations; - Titres de créances négociables ; - Titres de créances émis ou garantis par l’Etat Marocain ; - Titres d’OPCVM OCT ; - Titres d’OPCVM Monétaires; - DAT; - Titres de créances émis par les FPCT. La valeur liquidative du fonds est affichée quotidiennement dans les locaux de BMCI Asset Management, dans les agences de la BMCI et dans les Centres de Banque Privée de la BMCI. Elle est également publiée au moins une fois par semaine au niveau d’un journal d’annonces légales.

L’objectif de gestion du FCP est d’offrir un rende- ment monétaire régulier pour les investisseurs.

Objectif de Gestion

Le FCP sera en permanence investi à hauteur de 50% au moins de ses actifs, hors titres d ‘OPCVM « Monétaires » créances représentatives des opérations de pension qu’il effectue en tant que Cessionnaire et liquidités, en titres de créances de durée initiale ou résiduelle inférieur à un an. Le FCP peut être investie à hauteur de 50% au maximum de ses actifs en titre d’OPCVM moné- taire.

Stratégie d’investissement

Dans les locaux de BMCI GESTION et D’INTEGRA BOURSE, Par voie d’affichage et publiée une fois par semaine au niveau de la presse spécialisée Le prix de souscription et le prix de rachat sont égaux à la valeur liquidative obtenue en divisant l’actif net du FCP par le nombre de parts, respec- tivement majoré ou diminué d’une commission de souscription ou de rachat. Les rachats comme les souscriptions sont effec- tués à la prochaine valeur liquidative.

Support et fréquence de diffu- sion de la VL

Les demandes de souscription et de rachat sont reçues au siège de BMCI ASSET MANAGEMENT ou dans les locaux de BMCI Banque Privée, chaque jour ouvré ou, si celui-ci est férié, le 1er jour ouvré qui le suit, avant 11H30 min, pour être exécutées sur la base de la prochaine valeur liquidative.

Modalités de souscription et de rachat

Distribution entière. Les sommes distribuables sont entièrement distribuées, en une seule fois ou à deux reprises. En cas de mise en paiement des sommes distribuables, celle- ci devra être actée sur un compte rendu d’un comité ad hoc constitué exclusivement à cet effet et composé du Directeur Général de BMCI ASSET Management, du Directeur de la Gestion et du gérant du fonds et devra intervenir dans un délai maximum de 6 mois suivant la clôture de l’exercice. La méthode de comptabilisation des intérêts se fait sur la méthode du coupon encaissé. Pour informer les porteurs de parts, un communiqué au niveau d’un journal d’annonces légales devra être préalablement publié, au plus tard, la veille de la date de distribution. L’entité en charge du suivi de la distribution est la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie « BMCI », sise au, 26, place des Nations Unies – Casablanca.

Le FCP INTEGRA CASH est capitalisant. La comptabilisation des intérêts se fait selon la méthode du coupon couru.

Règle d’affectation

Ces changements ont reçu le Visa de l’AMMC en date du 30/09/2022 sous la référence N° VP22148 . « Conformément à l’article II.2.22 et l’annexe II.2.L de la circulaire de l’AMMC, ces modifications ouvrent aux porteurs de parts la possibilité de sortie sans frais (exonération de la commission de rachat hors droits acquis), pendant une période de trois mois à compter de la date de publication du présent communiqué de presse. ». Le règlement de gestion, la note d’information et la fiche signalétique du FCP susmentionné sont mises à disposition, pour consultation, au siège de BMCI Asset Management

sis à Casablanca, 26 Place des Nations Unies. Téléphone : 0522 92 69 00- FAX : 0522 99 03 93 Site Internet : www.bmci.ma/asset-management.

BMCI ASSET MANAGEMENT – Société Anonyme au Capital de 1 000 000 Dirhams – 25, BD Al Massira Al Khadra, 2 ème étage- Casablanca – Maroc RC : Casa 70875 - Patente : 33100127 - CNSS : 6675021 - I.F : 01030213 - ICE : 001536529000035 – Téléphone : (+212) 522 92 69 00 - Télécopie : (+212) 522 99 03 93 Site Internet : www.bmci.ma/asset-management

Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36 Page 37 Page 38 Page 39 Page 40 Page 41 Page 42 Page 43 Page 44

fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker