FNH N° 1079

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

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Pour la première fois depuis 2008, Bank Al-Maghrib a relevé son taux directeur de 50 pbs à 2%.

mobilier, la distribution ou encore le BTP où seule TGCC a fait exception après une rentabilité en forte hausse au premier semestre. Au terme de la semaine, 19 indices secto- riels ont clôturé en territoire négatif, contre 3 sur une note positive et un seul secteur sur une note stable (voir Point Bourse). La réaction du marché actions nous rap- pelle celle de juin 2020 quand la Banque centrale avait décidé de baisser son taux de 50 pbs, ce qui avait profité à plusieurs secteurs. Le Masi avait alors pris 4,18% en deux séances. Le marché obligataire s’embrase Sur le marché des obligations, la hausse des rendements est bien loin de se calmer. La séance d’adjudication des BDT suivant la décision de la Banque centrale de relever son taux directeur de 50 pbs à 2% a connu une envolée du taux à 10 ans. Il s’agit d’une hausse de 80 pbs sur la maturité 10 ans à 3,20%. Cette évolution a intégré à la fois une cor- rection technique de la courbe primaire, conjuguée à l’effet de la hausse du taux directeur de 50 pbs. Rappelons que le taux de rendement de la maturité 5 ans a dépas- sé celui de la maturité 10 ans au cours des 2 dernières séances. Au regard du montant levé qui est de 150 MDH, cette opération semble être destinée davantage à marquer le taux de la maturité 10 ans qu’à couvrir d’éventuels besoins du Trésor. Notons enfin qu’en septembre, les

levées du Trésor dépassent ses besoins initialement annoncés. «Malgré les pressions haussières sur les taux, nous anticipons une évolution favo- rable de la situation du Trésor en 2022. À l’origine, la capacité de l’argentier de l’État à mobiliser la totalité des financements extérieurs prévus par la LF-22, soit 40 Mds de DH» , indiquent les analystes d’Atti- jari. Malgré le durcissement des conditions de financement à l’international, le Trésor pourrait activer deux principaux leviers, à savoir la LPL ou les DTS auprès de Bank Al-Maghrib durant le T4-22. Marché monétaire : impact instantané «Historiquement, l’impact devrait être immédiat à une proportion similaire sur le marché monétaire et les maturités courtes de la dette avec une transmission graduelle vers les maturités moyenne et longue» , soutient Zhani. L’impact de cette décision a été obser- vé sur l’ensemble des compartiments du marché monétaire, la semaine suivant le Conseil de la Banque centrale. Ainsi, les taux interbancaires se sont alignés au niveau actuel du taux directeur, soit 2%, tandis que les taux MONIA ont accusé une nette hausse, en atteignant un plus haut depuis juin 2020 au cours de la semaine. Migration vers d’autres classes d’actifs Le choc obligataire au Maroc n'est pas prêt de se dissiper. En témoignent les exigences de rentabilité des investisseurs

au sein du marché primaire des adjudi- cations, qui sont de plus en plus fortes et qui sont justifiées par les anticipations inflationnistes. Par ailleurs, «les questions autour de la rémunération de l'épargne nationale se font de plus en plus entendre au fur et à mesure de la concrétisation de la poussée inflationniste» , estime AGR. Les taux de rémunération réels au Maroc se retrouvent en territoire négatif depuis le T1-2022. «Une telle situation augmente l'appétit des inves- tisseurs pour les actifs plus rémunérateurs, à l'instar des OPCI et du capital-risque. A cet effet, les financements innovants du Trésor se basant sur les mécanismes de gestion immobilière atteignent plus de 10 Mds de DH à fin août 2022», explique-t-on. «Par conséquent, les pressions sur la rému- nération de l’épargne devraient se pour- suivre à court terme. Dans ces conditions, cette 1ère hausse du taux directeur pour- rait être, selon nous, le début d’un nouveau cycle de resserrement monétaire de la part de Bank Al-Maghrib» , conclut AGR. Au final, on comprend qu'il faudrait du temps pour observer le plein effet des mesures de lutte contre l'inflation et que le taux directeur pourrait continuer à aug- menter, d'autant plus que des pressions inflationnistes supplémentaires ne sont pas à exclure. On a vu comment le volontarisme des Banques centrales engagées depuis plusieurs mois déjà dans un durcissement monétaire, n’a pas fait grand-chose jusqu'à présent sur l’inflation. À suivre. ◆

En Bourse, cette décision a pesé sur le moral des investisseurs qui y ont vu un risque sur la croissance et un fac- teur limitant

l’arbitrage en faveur du marché actions.

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