FNH N° 1079

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

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Déficits jumeaux

◆ Les déficits jumeaux, notamment ceux relatifs aux comptes extérieurs et au Budget général de l’Etat, seront significatifs en 2022. ◆ Il s’agit d’un énième motif pour le gouvernement afin d’accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes censées remédier au caractère structurel desdits déficits. L’année 2022 ne déroge pas à la «tradition» L e contexte actuel caractérisé par l’exa- cerbation des consé- quences de la guerre en Ukraine, notam- énergétique à 135,1 Mds de DH et de l’accroissement des achats des demi-produits à 167 Mds de DH. de dirhams sur l’ensemble de l’année. Par M. Diao

tut d’émission, qui a resserré sa politique monétaire par l’aug- mentation de 50 points de base du taux directeur à 2%, table sur un déficit du compte cou- rant qui se situerait autour de 3,2% du PIB en 2022. Pour rap- pel, le déficit du compte courant avait atteint en 2021 plus de 29,1 Mds de DH (contre 13,4 milliards de DH un an aupara- vant), soit une hausse de 15,7 Mds de DH, selon les données de l'Office des changes portant sur la balance des paiements. Dans le détail, pour l’année en cours, le niveau du défi- cit du compte courant devrait être la résultante d’une hausse des exportations de 34% (tirée essentiellement par les ventes de phosphate et dérivés qui atteindraient 144,5 Mds de DH et celles du secteur automobile à près de 100 Mds de DH) et d’une progression des importa- tions de 34,5%, sous l’effet de l’alourdissement de la facture

Un déficit budgétaire tou- jours supérieur à 5% du PIB Il ressort des chiffres diffusés par BAM que la bonne perfor- mance enregistrée au niveau des recettes ordinaires (+24,5%) en raison de l’accroissement des rentrées fiscales au cours des huit premiers mois de l’année, n’a pas suffi à atténuer l’impact de l’inflation substantielle des dépenses liées à la Caisse de compensation. A ce titre, après s’être établi à 16,1 dollars/mmbtu (million de British Thermal Units) en 2021, le cours du gaz naturel en Europe s’est situé à 39,3 dol- lars en moyenne sur les huit pre- miers mois de l’année. Pour leur part, les prix des produits alimen- taires devraient aussi terminer l’année sur une hausse moyenne de 15,4%. Les dépenses globales du BGE ont flambé de 13,1% sur les huit premiers mois de l’année. Bank Al-Maghrib suggère que le déficit budgétaire passerait de 5,9% du PIB en 2021 à 5,5% en 2022 avant de s’atténuer à 5,0% en 2023. «L’ampleur du déficit budgétaire prévu est un réel motif pour l’ac- célération de la mise en œuvre des réformes nécessaires pour la rationalisation des dépenses publiques et l’édification d’un système fiscal à la fois plus ren- table et équitable. Ce qui sup- pose l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre l’infor- mel et la fraude fiscale» , conclut Lahlou. ◆

La persistance du déficit com- mercial est traduite par les dernières données de l’Office des changes faisant état d’une hausse du déficit du solde com- mercial de 56,1% à fin août 2022 par rapport à la même période en 2021. Le déficit commercial s'établit ainsi sur les huit pre- miers mois de l'année à 214,76 Mds de DH. Cette contreperfor- mance commande l’accéléra- tion de la mise en œuvre de la politique publique portant sur la substitution des importations par la production locale. «Les fluctuations des cours des produits énergétiques montrent plus que jamais l’impératif pour le Royaume de mettre le turbo afin de réduire son taux de dépendance énergétique élevé qui frôle les 90%» , confie l’éco- nomiste Mehdi Lahlou.

ment sur la hausse des prix des produits alimentaires et énergé- tiques, fait visiblement le lit de la dégradation des comptes exté- rieurs et des finances publiques. Sachant que le Budget général de l’Etat a été fortement chahu- té par la crise liée à la Covid-19. Les temps qui courent, mar- qués par le foisonnement des incertitudes qui donnent le tour- nis aux politiques, sont-ils de nature à conforter le caractère structurel des déficits jumeaux au Maroc ? Au regard des der- nières prévisions et des chiffres relayés par la Banque centrale, qui a tenu récemment son troi- sième Conseil de l’année 2022, l’on est tenté de répondre par l’affirmative. Pour cause, l’Insti-

Les dépenses globales du BGE ont flambé de 13,1% sur les huit premiers mois de l’an- née.

Cette donne décrite par notre interlocuteur est, à l’évidence, un handicap de taille pour un pays comme le Maroc, qui nourrit l’ambi- tion de garantir sa souverai- neté dans les domaines de l’industrie, l’agroalimentaire et les produits de santé... Par ailleurs, concernant les autres composantes du compte courant pour 2022, BAM prévoit une nette amélioration des recettes

La persistance du déficit commercial est traduite par les données, à fin août 2022 de l’Office des changes, faisant état d’une hausse du déficit du solde commercial de 56,1% à 214,76 Mds de DH.

voyages à 79,8 Mds de DH ainsi que celle des transferts des MRE de l’ordre de 100 Mds

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