FNH N° 1079

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 7 OCTOBRE 2022

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F.N.H. : Qu’en est-il des dispositifs médicaux ? Figurent-ils dans le nouveau contrat-programme ? A. B. : Alors que le contrat de perfor- mance de 2016-2020 avait consacré tout un chapitre aux développements du sec- teur des dispositifs médicaux, le nouveau contrat programme 2022-2027 est resté silencieux à ce sujet. Or, un contrat- programme qui se positionne au sein du dispositif de la souveraineté sanitaire

nationale, ne peut ignorer ce sec- teur également stratégique pour le pays. La Fédération marocaine de l’industrie de la santé et certains acteurs ont exprimé leur volonté d’investir dans la fabrication locale de certains dispositifs médicaux et certains opérateurs du secteur ont déjà commencé à produire des D.M

Les 16.000 emplois sont atteignables si l’on arrive à substi- tuer l’essentiel des importations par de la fabrication locale.

made in Morocco. Est-ce un simple oubli du secteur des D.M. ou bien un autre contrat-programme dédié aux D.M est-il en préparation et sera mis en place dans un futur proche ? L’avenir nous le dira. F.N.H. : Peut-on dire qu’il y a des améliorations entre le premier contrat-programme signé en 2013 et le troisième qui vient d’être signé en septembre 2022 ? A. B. : Il est vrai que dans le deuxième contrat-programme (Contrat de perfor- mance 2016-2020), il y a eu des améliora- tions importantes par rapport au premier C.P, mais il est bien dommage qu’il ait connu des problèmes au niveau de son opérationnalisation et de son exécution. Malheureusement, ce deuxième contrat de performance a enregistré des reculs sur certains projets importants par rapport au premier contrat, tels que le consortium pharmaceutique à l’export ou de la pla- teforme commune de distribution pour le marché pharmaceutique africain et qui prévoyait le regroupement des produits à l’export et la mutualisation des efforts des exportateurs. Quant au troisième contrat- programme, il reste beaucoup plus cohé- rent et en phase avec les nécessités de la souveraineté sanitaire nationale et avec les contraintes imposées par le contexte sanitaire du pays. De plus, le ministre de la Santé et de la Protection sociale semble être plus impliqué et plus engagé pour la réussite de ce contrat-programme que ses prédécesseurs. Espérons que tous les partenaires impliqués dans ce contrat-programme contribueront à son opérationnalisation et à sa réussite. ◆

des importations par de la fabrication locale. En effet, l’emploi est beaucoup plus boosté par la fabrication locale à travers ses différentes fonctions (pro- duction, contrôle qualité, assurance qua- lité, commerce et marketing, etc.) que par les importations. De même, l’objectif valeur ajoutée est aussi atteignable, si l’on renforce la composante industrielle. Par contre, la réduction du déficit abyssal de la balance commerciale pharmaceutique représentera un véritable défi. A moins de réduire drastiquement les importations au profit de la fabrication locale et de donner un sérieux coup de fouet aux exporta- tions pharmaceutiques, il sera très difficile d’atteindre ce dernier objectif. F.N.H. : L'ancien contrat-pro- gramme 2015-2020 a-t-il atteint les objectifs tracés ? A. B. : Le contrat de performance 2016- 2020 n’avait pas réussi à atteindre ses objectifs qui étaient de plus de 1,1 mil- liard de dirhams additionnels au chiffre de l’industrie pharmaceutique qui était en 2014 de 13,7 milliards de dirhams, c’est-à-dire un objectif de 24,8 milliards de dirhams pour 2020. Pour la balance commerciale pharmaceutique, ce contrat de performance prévoyait une améliora- tion de plus de 7,8 milliards de dirhams, alors que son déficit était en 2015 chiffré à moins de 4,090 milliards de dirhams. Or, en 2020, on s’est retrouvé non pas avec une balance bénéficiaire de plus de 3,71 milliards de dirhams comme prévu, mais avec un déficit de moins de 6,108 milliards de dirhams et qui s’est aggravé

l’année suivante avec l’achat des vaccins de la Covid-19 à moins de 11,626 milliards de dirhams. On était loin, très loin… des objectifs fixés par ce contrat performance pour 2020. F.N.H. : Pour quelles raisons l'ancien contrat de performance 2015-2020 a-t-il échoué ? A. B. : Les raisons de l’échec de ce contrat- performance de 2016-2020 incombent à un manque de coordination et de cohérence entre le ministère de la Santé, et notam- ment son bras pharmaceutique la DMP, d’une part, et le ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles tech- nologies, d’autre part. La Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) n’avait pas alors joué le jeu et avait même entravé la politique de My Hafid Elalamy, visant à substituer les importations par de la fabrication locale, en délivrant à outrance des autorisations de mise sur le marché (A.M.M.) à l’importation, pour des médicaments parfaitement fabricables au Maroc. En 2018, ces derniers représen- taient près de la moitié des importations pharmaceutiques du Maroc. Sans oublier la réglementation pharmaceutique et sur- tout son application qui, au lieu de faciliter les opérations d’enregistrement, de fabri- cation, d’exportation etc., ont au contraire souvent constitué de véritables freins au développement du secteur. Ainsi, les délais d’octroi des A.M.M. et de diverses autres autorisations étaient anormale- ment allongés et les produits fabriqués localement ont été désavantagés par rap- port aux produits importés.

La valeur ajoutée

industrielle pharmaceu- tique directe sera amélio- rée de plus 6 milliards de dirhams, qui vont s’ajouter aux 5 mil- liards actuels à l’horizon de 2027.

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