FNH N° 1079

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VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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L’Boulevard Plus qu’un

festival ◆ Déjà 20 ans que L'Boulevard fait vivre les cultures urbaines et les musiques actuelles au Maroc. Entre artistes émergents, figures mythiques du rap (ElGrande Toto, Mobydick, Dollypran), du metal (Arka’n Asrafokor, Vader) et du reggae (L’Entourloop, Alborosie & Shengen clan), retour sur les moments forts de la 20 ème édition de ce festi- val purement casablancais.

L'Boulevard 2022 a fait la part belle au rap marocain, à l'image d'ElGrande Toto (photo).

comme tout le monde se plaît à l’appeler. En tout cas, la foule était innombrable, au sens plein du terme. La raison de cette effervescence indescriptible se nomme, disons-le (très) haut et (très) fort, Rap made in Morocco . « Mec, c’est grandiose ! Je n’ai jamais vu autant de monde : ça prouve que le rap marocain bouscule tout sur son chemin… », nous lance un rappeur belge enchaînant une suruti- lisation de vocables laudatifs. Il faut dire que ce soir-là, le plateau est par- ticulièrement relevé; les organisateurs ont mis le paquet. En ne lésinant pas sur les moyens et en ne manquant pas de flair. « Nous avons ouvert les portes à l'heure prévue, mais nous avons été surpris par le nombre inattendu de festivaliers. Ces derniers sont venus en masse, car la programmation était ‘lourde’. Nous y avons mis que les calibres du rap marocain, à savoir : L’Morphine, ElGrande Toto, Mobydick et Dollypran. Leurs fans se comptent par milliers ». Lorsque la porte d’entrée principale ne pouvait plus recevoir de specta- teurs, beaucoup se sont alors dirigés vers une petite porte, parfois réservée aux représentants de la presse. C’est

à ce moment précis qu'un déborde- ment a eu lieu, tant et si bien qu'à 20 heures l’orga a été contrainte de fer- mer l'ensemble des accès. « Le stade était saturé, c’est pourquoi nous avions décidé de fermer les portes », explique-t-on. Devenus incontrôlables, quelques voyous - qui n'étaient sans l’ombre d’un doute pas des fans - ont pro- voqué des mouvements de bouscu- lades… Le bilan : une trentaine de blessés. « Parmi tout ce monde, il y avait une bande qui n’a rien à voir avec la musique, et qui n’est pas venue pour l’écouter ou pour danser, mais pour voler, casser, agresser, créer le chaos… », martèle Momo. Des trouble-fêtes, quoi ! Pourtant, «nous connaissons le véritable public de L’Boulevard. Ce festival est réputé pour son ambiance festive, gaie, bon enfant et connu pour accueillir un public de tous âges», ajoute Momo. Et tout à coup, Toto débarque Le public attendait El Grande Toto comme un amoureux transi attend sa dulcinée : fiévreusement, nerveuse- ment, fébrilement. Les instants s’éti- raient, se décuplaient, s’éternisaient. Après les prestations des fraîchement

Par R. K. Houdaïfa

I l est 19h et quelques minutes. Pas moyen d’accéder au stade. Celui-ci est investi depuis la tombée de la nuit par une foule innombrable qui en occupe tous les coins et recoins. Ses abords sont noirs de monde. Les festivaliers conti- nuent d’y affluer contre vent cinglant et marée humaine. Les forces de l’ordre et les « Mens in black (agents de sécu en costard noir)» ne savent plus où donner de la tête pour conte- nir les vagues déferlantes. Un défer- lement qui enfle minute après minute, seconde après seconde, jusqu’à se transformer en un raz-de-marée. Elles ont beau faire rempart de leurs corps, elles se trouvent débordées sur leurs ailes par des fans résolus. « Ce soir-là, nous avions atteint 20.000 spectateurs à l’intérieur du stade [un nombre bien plus grand que ce que peut accueillir le stade du RUC -ndlr], et dehors, il y en avait encore 60.000, selon les estimations... Ce qui fait 80.000 spectateurs en tout ! », détaille le co-fondateur et co-direc- teur artistique du festival L’Boulevard, Mohamed Merhari, ou plutôt Momo

Ce soir-là, nous avions atteint 20.000 spec- tateurs à l’intérieur du stade... et dehors, il y en avait encore 60.000, selon les estima- tions...

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