FNH N° 1018

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ECONOMIE

JEUDI 8 AVRIL 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Relance économique

◆ Du fait de la crise qui continue de sévir, les marges de manœuvre budgétaires du pays sont très réduites. ◆ La nouvelle charte de l’investissement, dont l’élaboration et l’entrée en vigueur doivent être accélérées, reste indispen- sable pour une relance économique salutaire. La nouvelle charte de l’investissement, un dispositif suffisant ?

dire que la LF 2021 reste limi- tée pour permettre au pays de sortir de la crise par le haut. La pandémie a réussi à dégra- der davantage quasiment tous les indicateurs macroécono-

la dette, laquelle devra être payée d’une manière ou d’une autre. Au regard de ce qui pré- cède, il est clair que le Fonds Mohammed VI pour l’investis- sement est un levier adapté à la relance économique. Quid de la nouvelle charte de l’investissement ? La nouvelle charte de l’inves- tissement, qui devrait être discutée au Parlement dans les prochains jours, est de nature à accroître la visibi- lité des investisseurs et poser les bases d’une politique fis- cale harmonisée, équitable et stable. En dépit des espoirs qu’elle suscite, Mehdi Fakir a attiré l’attention sur le fait que le dispositif à lui seul est dans l’incapacité de booster les investissements, indispen- sables pour une relance éco- nomique durable. «Les inves- tisseurs ont besoin d’avoir confiance dans les institutions et le climat des affaires avant de s’engager. La lourdeur administrative et le coût prohi- bitif du foncier sont autant de facteurs rédhibitoires aux yeux des investisseurs nationaux et internationaux», analyse l’ex- pert-comptable, qui rappelle que dans le contexte actuel, il n’est pas dénué de sens de songer à l’édification d’une Loi des Finances rectificative au cours de l’année en cours. ◆

miques. «La LF est limi- tée. Elle est un instrument dont l’horizon temporel ne s’étale que sur une année. Or, les problèmes fondamentaux du Maroc sont structurels et néces- sitent un traitement sur le long terme», explique Nabil Adel. Le professeur a insisté sur les marges de manœuvre budgétaires

La nouvelle charte de l’investissement, qui devrait être dis- cutée au Parlement dans les prochains jours, est de nature à accroître la visi- bilité des investis- seurs.

le constat est sans appel car peu de mesures fiscales révo- lutionnaires sont contenues dans la LF 2021. C’est dans ce contexte que la BritCham (Chambre britannique de com- merce) a organisé récemment un webinaire consacré à la LF 2021 et aux impacts attendus de ce nouveau texte. La ren- contre, tenue sous le thème : «Loi des Finances, charte de l’investissement… face à la crise», a permis à Mehdi Fakir, économiste et expert-comp- table, et Nabil Adel, directeur du Groupe de recherche en géopolitique et géoéconomie de l’ESCA, d’évaluer dans un premier temps la portée de la LF dans le contexte actuel, sur les plans économique, social et sanitaire. Les deux interve- nants se sont accordés pour

réduites de l’Exécutif. La crise a accru les besoins sociaux, tout en favorisant la baisse des recettes publiques. Pour sa part, Mehdi Fakir a assuré qu’il faut plus qu’une Loi des Finances pour remé- dier aux problèmes structurels du pays. L’expert-comptable a relevé quelques mesures fis- cales de la LF 2021 en faveur du tissu entrepreneurial, fra- gilisé par la crise. Il s’agit, entre autres, de l’exonéra- tion de l’IR pendant 36 mois pour les jeunes recrues ayant un CDI et l’instauration de la Contribution professionnelle unique (CPU). Par ailleurs, Nabil Adel a émis des réserves sur le caractère viable de la relance de l’éco- nomie par la dépense, qui encourage les importations et

A près une année 2020 catastro- phique sur le front économique, mar- quée par une forte contraction de la croissance à – 7% du PIB en raison de la crise sanitaire, force est d’ad- mettre qu’il est plus que néces- saire de mettre à contribution tous les leviers susceptibles de hâter le redémarrage de la machine économique. C’est en cela que le projet de Loi de Finances 2021 (PLF 2021) avait suscité beaucoup d’espoir, notamment sa propension, via le levier fiscal et l’investisse- ment, à permettre à l’économie nationale de se remettre rapi- dement des stigmates de la crise sanitaire. Or, aujourd’hui, Par M. Diao

La LF 2021 reste limitée

pour per- mettre au

pays de sortir de la crise par le haut.

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